La Renault 5 électrique est-elle une vraie réussite ?
ESSAI VIDEO - 4 ans ! Cela fait bientôt 4 ans que Renault a levé le voile sur un concept-car au look déjà inscrit dans l’inconscient collectif. Un concept de citadine que tout le monde, les Français en particulier, ont immédiatement eu envie de voir devenir réalité. La nouvelle R5 donne autant envie d’acheter une petite auto que la Fiat 500 à la fin des années 2000. Voici pourquoi au volant de la version 52 kWh et 150 ch.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,5/20
EN BREF
Citadine électrique
3 moteurs: 95, 120 et 150 ch
2 batteries : 52 kWh et 40 kWh
À partir de 33 490 €
Rarement petite voiture aura suscité autant d’attentes. Au moment où les constructeurs européens vivent des moments extrêmement difficiles à cause des exigences de Bruxelles, cette auto néo-rétro redonne de l’espoir à tout un secteur. C’est qu’elle est particulièrement attrayante, cette petite R5, qui reprend largement les codes de son aïeule des années 70. Ses couleurs pétillantes, son capot agrémenté d’une partie rétro-éclairée, son habitacle à la fois moderne mais faisant référence à une époque bénie… Tout est fait pour vous donner le sourire !
On pourrait appeler cela « l’effet de Meo », du nom du big boss de Renault, qui fut à l’origine de la renaissance de la Fiat 500 dans sa jeunesse (avant de créer la marque Cupra puis de rejoindre Renault). Un modèle qui maintient Fiat en vie depuis tout ce temps, et qui sauva la marque de la disparition. La situation actuelle de Renault est sans doute plus enviable que celle de Fiat à l’époque mais le but est le même : jouer sur le côté nostalgique pour faire de la R5 un vrai carton commercial. C’est d’autant plus important maintenant, alors qu’arrive à pas de géant l’échéance de 2025 et ses amendes démentielles pour les marques ne respectant pas les quotas de CO2. Le but de Renault est évidemment d’inonder le marché avec cette R5 qui n’existera qu’en version 100% électrique et n’émettra donc aucun rejet.
Pour ce faire, la marque française comptera avant tout sur la qualité du produit et sur son look extrêmement réussi. Car côté tarifs, si une version à « 25.000 euros » est toujours espérée (mais pas confirmée), on est à plus de 33.000 euros prix catalogue pour le moment, ou 29.490 euros bonus de 4.000 euros déduit. Renault semble donc laisser le champ libre à Citroën et à l’ë-C3 dans la course à l’électrique la moins chère, et mise plutôt sur une clientèle un peu plus aisée, qui mettra volontiers quelques milliers d’euros de plus pour s’offrir une voiture « plaisir » et terriblement tendance. Après tout, il y a sans doute un marché pour les deux approches. Du moins on l’espère pour l’industrie automobile française, et même européenne !
Machine à banane
Décidément, chaque fois que je vois la nouvelle R5, je craque ! Je ne suis pourtant pas assez vieux pour me souvenir de la grande époque des premières R5, mais « l’effet de Meo » fonctionne une fois encore à merveille. En voyant la petite française, je rajeunis et me revois devant la Fiat 500 de 2007. Tout le monde la trouvait géniale, et vu les réactions des premiers passants, cette petite Renault suscite déjà le même enthousiasme !
La nouvelle R5 se savoure dans tous ses détails.
Personnellement, la première fois que je l’ai vue « en vrai », au centre de design du groupe, je pensais qu’on nous montrait encore un prototype et que la version définitive serait bien moins « extrême ». Et pourtant, c’est exactement la même auto que Renault a dévoilée au dernier Salon de Genève, et elle n’avait toujours pas changé lorsque je l’ai retrouvée au fin fond du Danemark pour une première – et très brève – prise en main (avant un essai plus complet à la Côte d’Azur, on y vient plus loin).
Coup de chance : la voiture mise à ma disposition ce jour-là est jaune, ce qui la rend encore plus sympa. Il y avait aussi une version bleu foncé beaucoup moins « peps », et une vert grenouille un peu trop « extrême » à mon goût. En jaune, elle est juste parfaite. Normal, pour une voiture qui donne la banane ! On a d’abord envie de lui tourner autour pour ne pas louper un détail de l’excellent travail des designers, puis de monter à bord pour enfin savoir si le ramage vaut le plumage…
Rétro-moderne
La première fois qu’on s’installe à bord, le sentiment est déjà hyper-positif avant même de démarrer. En fait, comme à l’extérieur, la R5 réalise le compromis idéal entre modernité et touches rétros, surtout dans la version haut de gamme « Iconic ». Les écrans et les boutons renvoient à l’univers de Megane et Scenic, mais on trouve ça et là quelques rappels à la R5 de maman ou grand-maman. Tissus vintage, formes que l’on n’avait plus vues depuis longtemps, sièges « pétale », et bien sûr couleurs « seventies », mais pas trop. Pour moi, Renault a en effet trouvé le bon dosage entre passé et présent. Bravo aux designers, et bravo aux ingénieurs aussi, qui ont su conserver une ergonomie intelligente, sans céder à la mode inepte et dangereuse du « tout à l’écran ». On trouve encore (ou plutôt « à nouveau ») pas mal de boutons bien pratiques, évitant de devoir se concentrer pour viser juste afin d’opérer certaines fonctions de base comme celles de la climatisation. Les ouïes d’aération sont également orientables manuellement. Quoi de plus normal, direz-vous. Certes, mais allez expliquer ça à certains constructeurs qui ont « électronisé » cette opération des plus basiques !
Et puis, il y a le « bouton magique » de Renault : celui qui, à gauche du volant, permet de désactiver d’un seul geste toutes ces stupidités imposées par l’Europe, ces fameuses « ADAS » qui se dressent entre nous et une conduite intelligente. Renault est le premier constructeur à avoir compris que beaucoup de conducteurs ont comme premier réflexe de faire taire ces « aides » électroniques lorsqu’ils prennent la route, et qu’ils n’ont pas envie de devoir pousser cinq à dix fois sur l’écran central pour y parvenir, à chaque démarrage. Cela contribue à faire de la R5 la petite voiture la plus agréable à prendre en main de ce deuxième semestre 2024.
Avant de prendre la route, un rapide tour aux places arrière permet de constater que je parviens à y caser mon mètre quatre-vingt-dix… derrière moi-même. Pas mal pour une auto de seulement 3,92 mètres de long. Certes, les genoux touchent un peu le siège conducteur, mais cela veut dire que deux personnes de 1,80 mètre peuvent s’asseoir l’une derrière l’autre dans un confort certain, même côté conducteur. D’autant que les sièges au design rétro offrent un excellent compromis entre maintien et moelleux.
A noter aussi que la R5 est bien une 5 places, ce qui rassurera les parents habitués à jouer au taxi pour les enfants et leurs copains. Et ceux-ci ne remarqueront sans doute pas que les plastiques utilisés à l’arrière sont de qualité légèrement inférieure à ceux qui habillent élégamment l’avant. Enfin, le coffre de 326 litres n’est certes pas énorme, mais il présente des formes assez pratiques pour un usage quotidien, et les câbles de charge trouvent facilement place dans un compartiment aménagé sous le plancher. Il faudra toutefois aussi avec un seuil de chargement un peu élevé et une marche intérieure de taille conséquente.
Chiffres clés *
- Longueur : 3,92 m
- Largeur : 1,80 m
- Hauteur : 1,49 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 277 l / 959 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : 0 g/km
- Bonus : -4000 €
- Date de commercialisation du modèle : Mai 2024
* A titre d'exemple pour la version II E-TECH ELECTRIQUE 150 AUTONOMIE CONFORT TECHNO 52 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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