Dés 1968, l’Usine d'Automobiles de Pitesti se met à fabriquer des Renault 8 sous licence. Le pays est alors dirigé par Nicolae Ceausescu (Premier secrétaire du Parti communiste en 1965 et chef de l’état en 1967). C’est sous son impulsion que la Roumanie va se doter d’un outil de production automobile afin de créer une voiture populaire qui prendra le nom de Dacia (de Dacie, nom donné au territoire de l’actuelle Roumanie dans l’antiquité).
Mais pas si simple de créer une voiture en partant d’une page blanche. La Roumanie va alors se tourner vers des constructeurs étrangers pour construire sous licence sa première automobile. C’est Renault qui remporte le marché (avec la R12, encore à l’état de prototype) et la production débute avec une R8 rebaptisée Dacia 1100. Le premier exemplaire sort de la toute nouvelle usine de Pitesti le 20 août 1968.
Un an plus tard, ce sera au tour de la R12 de se transformer en Dacia 1300. Cette auto va d’ailleurs subir de nombreuses évolutions au cours de ses nombreuses années de production. Elle se verra ainsi transformée en pick-up, en cinq portes à hayon (1320)… Autre Renault à s’inviter en Roumanie, la R20. Cette grande auto sera réservée aux membres de la nomenklatura et prendra la dénomination Dacia 2000.
Dans les années 80, une petite Dacia va voir le jour, il s’agit de la 500 ou Lastun. Utilisant un bicylindre de 499 cm3 développant 22,5 ch, cette petite auto urbaine à la carrosserie en fibre de verre sera construite à Timisoara, jusqu’en 1989 et la fermeture de l’usine.
1989, c’est aussi l’année de la chute du mur de Berlin et le déclenchement de la révolution roumaine qui se terminera par l’exécution des époux Ceausescu. Le Front du Salut National qui prend la relève, nomme au pouvoir Ion Illescu. Après bien des péripéties et une longue période de transition, la démocratie s’impose en Roumanie (le pays intègre l’Union européenne en 2007).
Pendant ce temps, chez Dacia la production est limitée à la R12 est ses dérivées. Elle va se relancer avec l’arrivée en 1996 de la Dacia Nova conçue par les ingénieurs de Pitesti. Lui succédera la Dacia Supernova en 2000, équipée d’un ensemble moteur 1.4 + boîte, de Renault Clio.
Au cours de l’année 1998, Renault acquiert 51 % du capital de Dacia, il va porter sa participation à 99,3 % en 2004. C’est sous son égide que la Supoernova va naître au cours de l’année 2000, mais c’est avec l’arrivée de la Solenza en 2003 que la modernisation de l’outil de production va vraiment commencer.
La Solenza n’est qu’une Supernova restylée, mais elle s’équipe d’un grand nombre d’équipements “high tech“. L’ABS, la climatisation, les vitres électriques, le verrouillage centralisé sont en effet au menu de cette auto qui marque un vrai progrès par rapport à toutes ses devancières. Avec elle, le personnel de l’usine va se préparer à accueillir celle qui va faire connaître la marque Dacia bien au-delà des frontières de la Roumanie, la Logan.
La Logan est un projet porté à bout de bras par Louis Schweitzer, le patron de Renault à l’époque. Contre vents et marées et malgré les critiques de certains dirigeants du Groupe et de l’Alliance (dont Carlos Ghosn lui-même), Louis Schweitzer va donner à Dacia les moyens de produire cette auto. Grâce à l’aide des ingénieurs du Technocentre de Guyancourt, la Logan se veut basique, mais confortable. Son niveau de sécurité est élevé et son tarif tout mini. C’est la voiture à 5000 € ! Elle existera en entrée de gamme et à ce prix sur le marché roumain. Une auto qui n’était pas destinée, au départ, au marché français, mais que le malin Louis Schweitzer va se dépêcher à importer dans l’Hexagone (dès juin 2005) pour faire parler de la marque et rafler quelques parts de marché.
Au début, la Logan surprend par son style “brut de fonderie“, son aspect basique. Mais son tarif “discount“ lui permet de séduire un bon nombre d’automobilistes qui sont rassurés par la présence de la mention “by Renault“ sur la malle de coffre. L’arrivée de la version break au volume de chargement record et aux sept places (option) confortables va ravir les familles. La Sandero qui débarque sur le marché en 2008, va, grâce à son design plus gracieux, permettre à Dacia de devenir incontournable dans l’Hexagone.
Depuis de nombreuses nouveautés ont égayé la vie de la petite marque roumaine. À commencer par le 4x4 Duster qui permet de devenir propriétaire d’un vrai tout-chemin pour moins de 12 000 € ! Ce modèle est d’ailleurs le plus vendu du groupe au début 2013 (qu’il soit badgé Dacia ou Renault sur certains marchés). Un succès qu’il doit bien entendu à son tarif discount, mais aussi à son look de baroudeur et à l’excellence de son comportement sur la route comme sur la terre.
Après l’arrivée du Duster en 2010, c’est l’année 2012 qui a été la plus fertile pour Dacia. Au cours de ce millésime, on a eu le droit aux nouveaux monospaces Lodgy et Ludospace Dokker et à la nouvelle génération de Sandero et de Logan. Dacia continue d’ailleurs sur le même rythme cette année avec la découverte de la nouvelle Logan MCV et du Duster restylé qui devrait être présenté à l’automne au Salon de Francfort.
Devenue marque généraliste, Dacia poursuit sa route vers le succès. Elle s’essaye même à la course automobile avec le Duster (et Alain Prost à son volant) au Trophée Andros en 2009 (il a été remplacé ensuite par le Lodgy, victorieux du Trophée 2012), on a également vu un Duster de compétition s’aligner aux mains de Jean Philippe Dayraut à la célèbre course de Pikes Peak en 2011 et 2012 (3e en 2011).
Dacia est aussi une marque qui sait créer l’événement en organisant chaque année un pique-nique géant pour ses clients. En 2013, on en était à la cinquième édition de ce rendez-vous des amoureux de la marque de Pitesti.
En moins de dix ans, la marque roumaine est passée de l’anonymat à la célébrité, sans pour autant attraper la grosse tête et proposer encore et toujours de vraies autos à des prix défiants toute concurrence. Pourvu que ça dure…
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