Le C3 Picasso connaît un beau début de carrière malgré la crise, avec plus de 12 000 immatriculations en France entre le lancement mi-mars jusqu’à fin mai (1 300 Kia Soul sur les cinq premiers mois de commercialisation), dont 84,5% en diesel (8 510 en HDi 90 et 1 550 avec le HDi 110). En essence, le petit Picasso a enregistré sur la même période 1 040 commandes avec le 1.6 VTi 95 chevaux et à peine 813 pour le 1.6 VTi 120 de cet essai. A consommation quasi-égale et pour un prix supérieur de seulement 600 € sur l'unique niveau d'équipement commun "Confort", le 120 mériterait un meilleur sort. Idem face aux Diesels.
On ne jugera pas ici du style du C3 Picasso, mais face aux minispaces plus anciens, sa ligne constitue un des facteurs essentiels de son succès. Contrairement au Kia Soul, il ne soigne pas son look au détriment de l’espace intérieur et de la modularité.
Ses qualités dynamiques sont à l’avenant. Le freinage secondé par un ABS bien calibré se montre efficace et équilibré, la tenue de route reste très sûre et plaisante conjugué à un confort de suspension très satisfaisant à vide comme en charge. Notre version d’essai disposait de l’ESP. S’il n’est pas indispensable, le contrôle de stabilité permet par exemple de combattre efficacement un gros sousvirage lors d’une manœuvre d’évitement. Facturer l’ESP en option même sur cette finition haute Executive, c’est un peu fort de café pour un minispace proposé à plus de 19 000 euros. Les tarifs peu alléchants sont le principal grief qu’on puisse adresser au C3 Picasso, y compris pour cette version VTi 120 Exécutive. Pour un modèle fabriqué dans l’usine slovaque de Trnava (qui produit déjà la Peugeot 207), on s’attendait à des prix plus doux, même si la qualité de la finition intérieure (matériaux et montage) atteint un niveau élevé, nettement supérieur à celui de la berline C3 actuelle (qui sera remplacée à l’automne).
Essence ou Diesel ?
Très proche du moteur de la Mini Cooper, le 1.6 litre de 120 ch, 4 cylindres 16 soupapes de 1 598 cm3, dispose d’un VTi (« Variable valve lift and Timing injection », calage continûment variable des arbres à cames d’admission et d’échappement) et côté admission, les soupapes bénéficient d’une levée variable. Même s’il semble un peu mou avec quatre personnes à bord sur route par rapport au HDi 110, il procure néanmoins un agrément convenable grâce à un couple disponible plutôt élevé à charge partielle. Si son couple maximal s’élève à 160 Nm à 4 250 tr/mn, 90 % au moins de cette valeur est déjà disponible à 2 500 tours. Il est un peu plus plein que le 1.6 litre du 126 ch et 156 Nm du Kia Soul, mais performances et consommation sont assez comparables en raison du poids plus élevé du minispace Citroën.
Le C3 Picasso VTi 120 offre des performances décentes, avec une vitesse maxi de 188 km/h conforme à celle annoncé par le constructeur, un 0 à 100 km/h en 11 secondes, le 400 m et 1000 m D. A. atteints en 18 et 33,2 secondes selon notre chrono. Les reprises sont acceptables en quatrième et médiocre sur le dernier rapport. Il ne faut hésiter à tomber un rapport pour relancer la machine, mais malheureusement, l’agrément du levier n’est pas un modèle du genre. La boîte de vitesses manuelle est la seule disponible pour l’instant.
Donné pour 6,9 l/100 en cycle mixte (et 159 g/km de CO2, donc neutre vis-à-vis de l’écopastille sur le marché français) le C3 Picasso VTi 120 consomme raisonnablement pour un engin peu aérodynamique (surface frontale élevée) et lourd (1.235 kg annoncé sans conducteur, et d’après notre ressenti sensiblement plus). Notre essai s’est soldé par une moyenne de 9,4 l/100 en conduite normale/rapide, et peut descendre sous 9 litres pour les conducteurs les plus placides. Il faut compter entre 9,5 et 10,5 litres en ville, 9 litres sur autoroute sagement à 130 km/h, mais la conso monte rapidement à des vitesses plus élevées (aux environs de 13 litres à 155 km/h) tandis que le mini descendra rarement en dessous de 7 litres sur route peu accidentée.
Pour la version équipée du 1.6 HDi de 110 chevaux. la consommation moyenne s’établit aux environs de 7 l/100. Une sobriété appréciable mais il coûte 2 550 € de plus à équipement égal. Ainsi, avec un différentiel de prix au litre de 20 % (1 € le gazole et 1,20 € le SP 95), la différence de prix d’achat sera effacée avec HDi au delà de 58 000 kilomètres. Un bail.
Reste à considérer dans le budget le coût de l’entretien normal légèrement plus élevé pour le diesel et le prix des réparations après 100 000 kilomètres bien plus onéreux, même si le 1.6 HDi affiche une fiabilité dans la bonne moyenne -sans être extraordinaire. Enfin, même si le HDi est doté d’un FAP en série, ses rejets de NOx néfastes pour nos poumons nettement plus élevés que ceux du VTi 120 ne plaident pas en sa faveur.
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