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5. Les blessures, la rééducation, le retour et un nouvel horizon

Des années d'efforts et de sacrifices pour un titre

Fin 86, après le titre, j'étais parti en Suède faire une semaine de tests sur la 500 d'usine après avoir signé mon contrat pour rouler Yamaha sur la moto d'usine en 87. Je suis rentré exprès pour la fête du Paradis Latin où Yamaha présentait le nouveau champion du monde, le premier champion du monde Français aux médias. Et je devais repartir après pour peaufiner mes tests.


Et tout s'est arrêté là, le 11 septembre 86 après cette chute de 9 mètres. Je me suis retrouvé à l'hôpital de la Salpetrière dans le service des soins intensifs du Professeur Saillant.


Je me suis réveillé trois-quatre heures après sans pouvoir bouger les jambes, et les bras, j'avais tellement mal que je ne pouvais pas les bouger non plus. Je n'ai pas été opéré de l'épaule et du genou tout de suite, il y avait des priorités, la colonne, j'avais un œdème important au niveau des vertèbres et j'ai été opéré par le professeur Saillant qui m'a posé deux plaques et fait une greffe osseuse sur la colonne.


J'ai eu ensuite pendant 6 mois des fourmis dans les jambes, je ne pouvais pas rester plus de dix minutes assis, il fallait que je m'allonge, on m'a donc réopéré pour enlever les plaques. J'ai commencé à me sentir mieux après cette seconde opération.

Des années d'efforts et de sacrifices pour un titre


Après 6 mois de rééducation en partie à Granville et aux Etats-Unis, j'ai absolument voulu participer au premier Grand-Prix 87 en Espagne, une catastrophe,


un très mauvais souvenir, je suis rentré dernier sur la grille de départ avec ma moto d'usine. Cela avait été un choc pour moi de me présenter dernier avec ma moto d'usine. J'avais fait le dernier temps chrono, cela avait été une torture morale et physique.

Des années d'efforts et de sacrifices pour un titre


Le chirurgien m'avait laissé aller parce qu'il voyait que je n'avais que ça en tête, mais il m'avait dit « tu reviendras » et de fait, je suis revenu. Il fallait que je vois par moi-même pour pouvoir continuer.


Quatre mois plus tard, pour la finale en Suisse, je suis revenu et là cela a beaucoup mieux marché, j'ai dû mener la première manche un moment et je termine troisième.


En 88, je repars, je gagne le Grand-Prix de Suède, je finis cinquième du championnat et Yamaha arrête. Yamaha m'annonce ça quand je suis sur mon lit d'hôpital pour mon opération du genou, j'avais énormément souffert de mon genou tout au long de la saison et l'opération était indispensable si je voulais m'entraîner normalement pour 89.


A l'hôpital JCO me propose un contrat en 250 énormément diminué, que je n'ai pas accepté et c'est là que j'ai dû créer mon propre Team.


Des années d'efforts et de sacrifices pour un titre


J'ai essayé avec une 500 honda spéciale mais qui n'était pas aboutie et nous a posé beaucoup de problèmes techniques.


Au Grand-Prix de France à St Jean d'Angély, il faisait un temps épouvantable et quand j'ai pris la tête de la deuxième manche, j'entendais tout le public qui m'encourageait à mon passage. Je m'en souviens, j'ai toujours eu un bon contact avec mon public et il me l'a très bien rendu. C'était très agréable et c'était une force supplémentaire d'avoir tout ce monde derrière soit. Le public a toujours était un plus pour moi.


Cette année 89 ne s'est pas bien passée, je n'avais pas les résultats espérés, je cherchais des solutions, ma moto ne me semblait pas mauvaise mais les résultats ne suivaient pas.


Je suis allé dans le sud de la France où un ami m'a prêté sa 125 pour que je m'entraîne avec pour retrouver de l'agressivité, de la gnac et j'ai roulé 15 jours avec cette 125.


Et là mon niveau est revenu. J'ai participé à un cross inter à Laguépie où j'ai devancé mes adversaires et une semaine après c'était le Grand-Prix de Namur en Belgique et le passage de la route m'a été fatal puisque je suis tombé et je me suis fracturé le scaphoïde. [A Namur, après l'esplanade, les pilotes passaient sur un morceau de route même pas recouvert de terre]. Ma carrière s'est arrêtée là.


En 90, Yamaha avait beaucoup insisté l'année précédente pour que je redescende en 250, ce que j'avais refusé, ma catégorie c'était la 500, je me suis dit « peut-être que la 250, ce serait peut-être plus facile, pourquoi ne pas réessayer la 250 ». J'avais dans l'idée que j'arrivais en fin de carrière et je voulais aider un jeune pilote.


J'ai sollicité Suzuki pour faire un Team avec Jérome Belval. J'ai roulé un peu, mais je me suis vite rendu compte que les douleurs étant, il était temps d'arrêter, je suis retourné voir mon chirurgien, le professeur Saillant, pour lui demander ce que l'on pouvait faire, il m'a dit, « Tu es allé au bout de tes possibilités, il est beaucoup plus sage de passer à autre chose ».


Quand il m'a dit cela, j'ai compris qu'on ne pouvait pas continuer à prendre des antalgiques en grande quantité pour pallier à la douleur, pour continuer un sport qui ne me donnait plus satisfaction. Ca s'est arrêté en République Tchèque où j'ai fait un trauma crânien et j'ai pensé qu'il ne fallait pas faire la course de trop.


C'est là que la Fédération Française de Moto m'a sollicité pour penser, organiser l'équipe de France espoir pour l'emmener au meilleur niveau.


Et ça a été le début de ma carrière en temps qu'entraîneur. J'y suis resté en 92, en 93 à mi-temps car j'étais chez Oxbow, et en 94 j'ai dû choisir et je suis resté chez Oxbow pour m'occuper de Tortelli et Demaria. J'ai présenté Sébastien Tortelli à Oxbow et après, c'est l'histoire avec Sébastien que j'entraînais depuis l'âge de treize ans et que j'ai amené au titre de champion du monde deux fois en 96 (125) et 98 250).


Merci à Jacky d'avoir pris le temps de se replonger dans tous ses souvenirs, plaisir partagé.


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