2. Abarth 500e (2023) – Sur la route : ça vit et rugit… ou pas
Abarth a eu plusieurs bonnes idées pour compenser la brièveté des essais presse. D’une part, nous inviter à prendre en main la nouvelle 500e sur la piste d’essai de Balocco, entre Milan et Turin, d’autre part, nous laisser essayer la 695, en boîte manuelle, pour que nous jaugions les progrès de la dernière-née. On nous a annoncé que la thermique rendait une seconde à l’électrique sur le circuit, ce qui m’étonne vu que j'y ai allègrement dépassé les 180 km/h en 695. Il y a donc une astuce : les organisateurs ont aménagé un parcours sinueux au sein de l’immense complexe bâti par Alfa Romeo. Il pleut et la 695 s’y montre très joueuse, rageuse, et peu rigoureuse, avec son 1,4 l T-Jet bourré de caractère. On ne s’ennuie pas, ce que la suspension percutante empêcherait de toute façon !
En s’installant dans la 500e, on a l’impression de faire un saut de deux générations. Déjà, grâce au volant enfin réglable dans les deux plans, on profite d’une position de conduite infiniment meilleure. Ensuite, le nouveau tableau de bord, tout en courbes, se révèle particulièrement agréable à l’œil. Et s’il ne recourt qu’à des plastiques durs, il semble bien assemblé et se revêt d’un Alcantara fort agréable au toucher. À l’avant, l’espace disponible suffit largement pour deux, mais le malheureux cadreur qui s’installe à l’arrière n’en mène pas large : ces places sont à considérer comme un appoint.
Survoltée et amusante
Surprise, on entend un son agréablement rauque émanant de la poupe. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ! Car oui, chez Abarth on n’a pas oublié qu’initialement, la marque produisait des échappements sport, aussi, électricité ou pas, on a décidé qu’il fallait en restituer la sonorité. Un subwoofer waterproof s’en charge à l’extérieur, offrant cette touche « kéké » sans laquelle une Abarth perd de son sens. Le son évolue de façon strictement proportionnelle avec la prise de vitesse, qui ne paraît pas folle initialement.
L’habitacle plus silencieux et la suspension bien mieux amortie que ceux de la 695, alliés à l’absence de boîte de vitesses, lissant l’accélération, contribuent à travestir la sensation de vélocité. Puis, on regarde le tachymètre et là, on se rend compte qu’on arrive sur chaque virage plus vite qu’avec la thermique. Même la ligne droite est avalée plus rapidement par l’électrique, qui la termine à 150 km/h sans forcer. Évidemment, le fait de ne pas perdre de temps en changements de rapports constitue un atout précieux pour la 500e.
En virage, à bord de celle-ci, on se méfie de la remise des watts, puisque toute la puissance est immédiatement disponible, ce qui engendre une dérobade de l’avant vite endiguée par l’ESP toutefois. Puis, roues droites, on écrase l’accélérateur jusqu’à la prochaine courbe. Quand on la négocie, juste pour voir, on lâche la pédale de droite, et l’Abarth glisse gentiment des quatre roues. De plus, grâce à une direction dont la fermeté s’accroît de façon judicieuse alliée à un train avant précis, on sent fort bien ce que fait la voiture, alors que le frein, puissant mais un peu souple sous le pied initialement, permet un dosage dégressif en appui. En clair, la 500e étonne par la qualité de sa mise au point ! Certes, nous n’avons fait que quatre tours, mais l’aperçu est prometteur. Sur tracé sinueux, l’électrique est effectivement plus stable et efficace que la thermique tout en se montrant amusante par ses qualités alors que la seconde l’est par ses défauts !
Du fun et de la rigueur
Les qualités dynamiques aperçues sur circuit se confirment sur route. La 500e se montre bien plus facile à vivre que sa devancière. Silencieuse une fois synthèse sonore désactivée (manœuvre imposant de trifouiller dans les sous-menus), elle préserve le dos grâce à son baquet bien dessiné et filtre correctement les petites aspérités. En revanche, sur les bosses plus importantes, la suspension arrière se révèle trop ferme et sous-amortie : ça percute et n’empêche pas un mini-rebond. Le confort n’en demeure pas moins correct et bien meilleur que dans la 695. Fait amusant, en mode silencieux, la 500e gomme la sensation de vitesse, alors qu’avec le bruit artificiel, on lève instinctivement le pied car il donne l’impression d’un moteur qui mouline. Gardez-le en fonction si vous circulez dans une zone percluse de radars !
Côté châssis, l’Abarth profite d’un train avant toujours accrocheur et précis, allié à une direction communicative, aux montées en effort judicieuses. Le châssis se montrant très équilibré et l’adhérence importante, cette électrique épicée gratifie d’un comportement routier parfaitement sûr et amusant, complété d’un freinage irréprochable.
Juteux, le moteur autorise des reprises vives et musclées, un gros plus pour les dépassements alors que les accélérations s’avèrent consistantes. On dispose de trois modes de conduite, faisant varier le punch du bloc synchrone. Pour la piste, on a le Scorpion Track, rendant la pédale des watts plus agressive, puis sur route, on jouera entre les Scorpion Street, permettant de s’arrêter en utilisant uniquement le freinage génératif, et Turismo, disposant de cette fonctionnalité mais réduisant la puissance à 136 ch et le couple à 220 Nm. Parfait pour la conduite tranquille, car il réduit la consommation.
Justement, à combien s’élève celle-ci ? Sur un trajet routier de 37,3 km, en plaine et ponctué de traversées de villages, l’Abarth 500e a utilisé 16,9 Kwh/100 km, une valeur plutôt convenable. Nous aurions aimé tester l’auto plus longuement, mais le temps imparti ne nous le permettait pas…
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