Boîte S-Tronic pas tonique
Notre périple débute à Paris avec pour premier objectif, l'autoroute A1 en direction du Nord. La sortie de la capitale permet d'apprécier à sa juste valeur la boîte S-Tronic 7 rapports à double embrayage qui équipe d'origine cette A1 185 ch. Le mode Drive tout automatique est idéal, il s'adapte à votre humeur ou tout du moins à votre façon d'écraser la pédale. Le mode est également proposé en mode séquentiel via le pommeau de vitesse ou 2 palettes fixées derrières les branches du volant. Ce mode séquentiel que l'on imaginait destiné aux adeptes indécrottables du maniement du levier et du contrôle de la boîte est en fait un gadget inutile car, d'une part, il n'est pas disponible en position Sport (passages plus rapides) et d'autre part, il n'autorise pas de verrouiller les rapports qui grimpent automatiquement à l'arrivée de la zone rouge. Du coup, après le temps de la curiosité, on bascule très vite sur le mode tout automatique qui libère les neurones dédiés normalement à l'exercice pour d'autres activités (répondre aux autres possesseurs d'Audi qui vous interpellent, jeter un regard appuyé aux demoiselles qui scrutent l'auto, chercher comment baisser d'un ton la voix du GPS ...etc). Les plus sportifs d'entre vous l'auront compris, la relative lenteur de cette boîte à double embrayage (efficace dans 95% des cas tout de même) va irriter ceux qui aiment pousser un peu leur monture et être sur le bon rapport à tout moment.
Volontaire et disciplinée
On le regrette d'autant plus que sur la route, la plus sportive des A1 actuelles a de quoi satisfaire les plus exigeants. Notre version d'essai, une Ambiance Luxe en jantes 17'' et suspensions classiques (donc dépourvue du pack Sport), offre un excellent compromis et ce, jusqu'à des limites inavouables en présence de la maréchaussée.
Certes, au bout de quelques dizaines de virages abordés en mode très pressé, les freins voient rouge (la boîte n'y est pas pour rien, ni le moteur d'ailleurs qui adore prendre des tours), on constate aussi que le train avant manque de mordant et surtout que l'anti-patinage déconnectable ne supprime pas entièrement la présence d'un l'ESP qui juge toute dérobade comme un écart à corriger. Difficile dès lors de remuer la petite au delà du raisonnable mais il suffit pour passer très vite de ne pas rajouter la petite louche de trop qui vous envoie dans un sous-virage frustrant et qui active l'ESP.
Pour sa part, le différentiel électronique chargé de discipliner la grosse cavalerie à l'attaque des 2 seules roues avant fait de son mieux sans pouvoir totalement gommer les remontées de couple dans le volant. Ça tire d'un côté ou de l'autre mais il faut prendre cela comme un hommage appuyé aux 185 ch plein de vigueur qui transitent par là plus qu'un défaut. Ce n'est en tout cas jamais gênant. Il est fort probable que le Pack Sport (suspension plus ferme et jantes 18'') offre plus de précision mais rien ne dit que ce ne soit pas au détriment du confort tout à fait acceptable en ville sur ce modèle... dont on sait tous qu'il ne sortira que très rarement de la cité.
Le compromis global se voit également renforcé par les chiffres de consommation relevés sur notre essai qui comportait beaucoup de kilomètres d'autoroute parcourus à allure légale 90% du temps (c'est bon pour la conso) et quelques pointes de vitesse (c'est moins bon) pour juger de l'extraordinaire santé de ce petit 1400 cm3 qui vous emmène assez facilement à 230 compteur (pour nos amis allemands exclusivement bien sûr). Ensuite, en ajoutant une petite centaine de kilomètres sur route dont quelques dizaines sur une portion tourmentée parcourue le mors aux dents, nous avons pu établir que la consommation moyenne tournait aux alentours de 8l/100km, ce qui est remarquable pour un moteur de ce tempérament.
Mise en bouche appétissante avant plat de résistance
L'A1 1,4 TFSi 185 n'est pas une sportive au sens transpirant du terme, elle est toutefois une petite citadine statutaire extrêmement vigoureuse, joliment sonorisée, plutôt bien vue en société, qui aura le mérite de ne pas rebuter ceux qui apprécient parfois de se lâcher un peu au volant (non, ce n'est pas forcément mal). Pour tous les autres, les radicaux de la tangente, les fervents de la godasse de plomb et du mordant de direction, les fumeurs de pneus et testeurs de motricité, Audi prépare la véritable A1 sportive, celle qui devrait gentiment mais fermement mettre toute la concurrence, DS3 Racing y compris, loin derrière. Cette S1 de largement plus de 200 ch aura droit à un système Quattro, reste à espérer que sa gestion de boîte S-Tronic sera à la hauteur de la promesse illustrée par notre A1 1,4 TFSi 185 du jour.
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