Une fois à bord, seuls deux détails trahissent le caractère particulier de cette Mercedes Classe E300 BlueTEC Hybrid : un petit logo sur la console centrale et un compteur affichant la consommation et la récupération d'énergie en lieu et place de la température d'huile.

Un tour de clé et le 4 cylindres de 2,2 litres équipant normalement la E250 CDI se met en route avec une discrétion tout à fait acceptable. Comme dans cette dernière, il développe ici 204 chevaux à 4 200 tr/min et 500 Nm de couple à 1 600 tr/min. Mais il suffit de passer la boîte 7G-Tronic sur « drive » et d'effleurer les gaz pour qu'il se coupe et que le moteur électrique prenne le relai. En gardant un œuf sous le pied droit, celui-ci permet de se mouvoir sur 1 km au maximum grâce à une puissance de 20 kW (environ 27 ch) et un couple de 250 Nm. Suffisant pour manœuvrer sur un parking, donc, mais oublié dès que l'on rejoint une route publique. Dans ce cas, le moteur travaille surtout pour offrir un agrément comparable à celui de la version Diesel traditionnelle tout en économisant quelques gouttes d'or noir. Sur le papier, cela se traduit par une consommation annoncée à 4,2 l/100 km et 109 g/km de CO2 rejeté. Dans la réalité et en conservant un style de conduite classique, il sera difficile de descendre sous les 6 l/100 km.

Essai - Mercedes E300 BlueTEC Hybrid : étape incontournable

Lorsque l'on admet qu'il ne s'agit pas de proposer une véritable expérience électrique, le système se montre parfaitement au point. On se prend rapidement au jeu de la récupération d'énergie au freinage grâce à l'affichage du niveau de charge au centre du bloc d'instrumentation, le start&stop s'avère particulièrement discret et on s'amuse de voir le compte-tours tomber à zéro sur autoroute lorsqu'on lâche l'accélérateur ou que l'on se contente de l'effleurer jusqu'à 160 km/h. Il est d'ailleurs possible de couper la récupération d'énergie afin de mettre la voiture totalement en roues libres et s'épargner des réaccélérations voraces en gazole. Enfin, le bloc électrique peut fournir un coup de main au moteur thermique lors de grosses accélérations. Les reprises sont alors correctes, mais les sensations gommées par le poids de la voiture, son insonorisation et sa direction électrique manquant de ressenti.

Finalement, la démarche de Mercedes semble parfaitement compréhensible. Plutôt que de proposer un véhicule hybride capable d'effectuer une poignée de kilomètres électriques à vitesse réduite mais qui gagnerait trop de poids et perdrait de l'espace de chargement, la marque a choisi de réduire l'hybridation à sa plus simple expression afin de conserver la Classe E quasiment inchangée. Le résultat s'avère donc presque indiscernable d'une E250 CDI traditionnelle.