Annoncée par Gilles de Robien et Nicolas Sarkozy en même temps que les dernières lois sur l’insécurité routière, la décision de placer les autoroutes sous contrôle a fait couler beaucoup d’encre.Après des expérimentations organisées par les sociétés privées depuis plusieurs années, les essais se sont accélérés. La première expérience a été menée pendant la semaine du 10 au 14 mars par la société des autoroutes alpines (Area) sur le tronçon compris entre Lyon et Grenoble. Cette opération de sensibilisation avait pour but de faire connaître aux usagers leur vitesse moyenne. À la fin du trajet, était remis aux automobilistes un ticket sur lequel était indiqué la tranche de vitesse moyenne dans laquelle ils se trouvaient : moins de 120 km/h, entre 120 et 130 km/h, entre 130 et 150 km/h et plus de 150 km/h ; chaque catégorie étant caractérisée par une couleur spécifique.
Après cinq jours d’essais, Area a noté que 14,6 % des usagers roulaient au-dessus de 130 km/h dont 0,5 % au-delà de 150 km/h.Les autoroutes Paris Rhin Rhône ont également mené ce test sur les périodes du 25 au 27 avril et du 2 au 4 mai. À certaines gares de péage, les automobilistes recevaient un dépliant "sécurité-vitesse" comprenant une zone à gratter sous laquelle apparaît leur vitesse moyenne. Ces dépliants de couleurs (vert, jaune, orange et rouge) concernent quatre tranches de vitesse : inférieure à 129 km/h, comprise entre 130 et 139 km/h, comprise entre 140 et 149 km/h et supérieure à 150 km/h.Ce n’est pas la première fois que la SAPRR mène de telles opérations. Celle de 1999-2000 avait indiqué que 31 % des vitesses moyennes constatées se situaient au-delà des 130 km/h. Un constat édifiant.
Un projet sans fondement
Ce projet de réprimer les automobilistes sur la base de leur vitesse moyenne n’a pas d sens. Il suffit pour éviter des sanctions de s’arrêter un long moment, afin de faire baisser sa moyenne. Prenons un exemple concret : une personne qui doit parcourir 100 km peut très bien circuler à 200 km/h tout en passant en règle au péage ; pour cela, il lui suffit de s’arrêter pendant plus de 16 minutes. À noter aussi : les arrêts que la Sécurité routière recommande d’effectuer toutes les deux heures rend ce calcul de la moyenne caduc. Plus délicat encore, reste la question de l’identification, car plusieurs conducteurs peuvent se succéder au volant durant le voyage.
Forum : Avez-vous peur de ces nouveaux dispositifs ? N’hésitez pas à donner votre avis sur notre forum.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération