2. 2. Mercedes EQS (2021) - Sur la route : la croisière s'amuse
La position de conduite est réglable en tous sens, les sièges assurent un accueil des plus confortables, et le volant d’un large diamètre rappelle que l’on a affaire à une auto d’un gabarit généreux. Avec une largeur de 1,93 m, mieux vaut faire preuve de vigilance dans les rues étroites.
Pour autant, l’EQS s’épanouit parfaitement en zone urbaine, ce qui intéressera les chauffeurs de grande remise qui seront probablement nombreux à l’utiliser. Elle y fait apprécier une bonne vision périphérique et des commandes de direction et d’accélération/freinage au fonctionnement des plus souples. Il est même proposé un système de stationnement à distance pilotable depuis son smartphone.
On se sent rapidement à l’aise au volant, avec une direction précise que seconde un train arrière directionnel de 4,5° - ou 10° en option, comme sur notre modèle d’essai - qui augmente fortement la maniabilité de l’ensemble. Le diamètre de braquage s’établit ainsi selon les cas à 11,9 ou même 10,9 mètres, soit 30 cm de moins qu’à bord d’une berline compacte comme la Renault Mégane ! De quoi engager les manœuvres sans trop d’arrière-pensées.
De même, l’auto fait preuve d’une surprenante agilité dans les enchaînements sinueux. Durant les premiers kilomètres, on redoute même de tourner trop court dans les ronds-points. Paquebot, certes, mais avec la maniabilité d'un petit croiseur.
Poids lourd, mais...
Si elle se montre à l’aise en ville, l’EQS est aussi et avant toute chose une excellente routière. Avec un 0 à 100 km/h expédié en 6,2 s, la version 450+ peut laisser sur place la plupart des voitures qu’elle côtoiera sur le bitume (et que dire de l’EQS 580 4Matic, qui abat l’exercice en 4,3 s ?).
Certes, elle est lourde : 2 480 kilos à vide (et 105 de plus pour la version 580) cela commence à faire beaucoup. Les suspensions adaptatives Airmatic assurent leur travail avec efficacité, mais on pourra leur reprocher un caractère un brin « caoutchouteux » qui gomme les sensations de conduite. Non que l'EQS se montre ennuyeuse à conduire, loin s'en faut. Mais ce n'est pas cette version 450+ qui vous offrira l'effet "Wahou !" cultivé par sa concurrence directe signée Tesla, Audi ou Porsche.
Son truc, c'est le confort. Elle offre ainsi une insonorisation exemplaire et une ribambelle d’équipements plus sophistiqués les uns que les autres. Durant les deux journées d’essai, j’avoue avoir usé et abusé des très efficaces et très variées fonctions de massage du siège conducteur (fonction dont est aussi doté le siège avant droit), que complètent des programmes visant à améliorer le bien-être à bord (bruitages spécifiques, diffusion de parfums d’ambiance, etc.).
J’aurai également l’occasion de tester durant 45 minutes l’efficacité du système de conduite semi -autonome Drive Pilot dans des embouteillages à l’approche du tunnel du Saint-Gothard. Après avoir réglé les interdistances souhaitables et gardé une main sur le volant, j’ai pu déléguer la tâche de conduite à la voiture dans cette situation aussi ennuyeuse que possible.
La science de l'efficience
Et c’est ainsi que, sans me priver d’aucun équipement disponible et tout en me conformant aux allures légales en vigueur en Suisse, l’ordinateur de bord de « ma » voiture affichait une consommation de 14,5 kWh au terme de ma première journée d’essai, valeur inférieure aux 15,8 kWh de la norme WLTP.
J’aurai même l’occasion de la répéter le deuxième jour au terme d’un parcours varié, qui m’a mené jusqu’aux 2 429 mètres du Col de la Furka (une route grandiose!), avant de redescendre au niveau du lac de Zurich, parcours durant lequel j’ai aussi emprunté voies rapides et autoroutes (un trajet réalisé par des températures estivales, certes, et avec beaucoup de descente, re-certes, mais la consommation énergétique avait grimpé au-delà des 50 kWh en haut du col).
Quoi qu’il en soit, il apparaît qu’en roulant calmement mais sans éco-conduite, la barre des 700 km se montre tout à fait réaliste en conditions réelles. Avec un peu de pratique, en jouant avec plus de précision des palettes au volant qui permettent de régler la récupération d’énergie selon trois niveaux, et bien sûr avec un climat favorable, la barre des 800 kilomètres sera atteignable, voire dépassable. Et si l’on ajoute à cela qu'une charge de 10 à 80% peut être réalisée en 31 minutes sur une borne rapide, on se dit que la mobilité électrifié qui se dessine à l’horizon se montre de plus en plus séduisante. Vivement demain, donc, à plus forte raison quand il est disponible dès aujourd’hui.
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