2. Sur la route : toujours bluffante

La première question que l'on est en droit de se poser est évidemment : comment se comporte le cabriolet face au coupé ? Et le lieu de notre essai va nous permettre de très rapidement apporter une réponse précise, le réseau routier grec présentant un revêtement allant du billard parfait aux ornières autorisant presque des croisements de pont. Et force est de constater que, malgré un modèle d'essai, une 2S, seulement équipé de suspensions à système PASM de base à deux positions, Confort et Sport, et de jantes de 20 pouces à l'avant et 21 pouces à l'arrière, les différences sont extrêmement réduites, surtout avec la capote que nous avons due malheureusement garder en place pendant la majorité de notre essai à cause d'une météo peu coopérative. On ne détecte aucune vibration, aucun parasite à mettre sur le compte de la rigidité normalement affaiblie d'une carrosserie ouverte.

 En conduite souple, la 911 Cabriolet se révèle toujours être une excellente GT : pas de fermeté excessive des suspensions et isolation phonique qui n'a rien à envier à celle du coupé. Plus que ça, elle n'a strictement rien d'intimidant, grâce à une bonne vision panoramique, des dimensions raisonnables, une excellente maniabilité à basse vitesse, une boîte de vitesses réactive mais sans excès et un moteur se montrant disponible à tous les régimes. Peut-on l'utiliser tous les jours pour aller au travail ? Oui, sans la moindre hésitation.

Si les intenses averses ne nous ont pas permis de replier la capote autant que nous aurions voulu, elles ont permis d'essayer longuement le tout nouveau mode « Wet » détectant l'humidité via des capteurs acoustiques placés dans les passages de roues avant et réglant les différentes aides à la conduite en conséquence. Et sa plus grande qualité est qu'il ne se fait que très peu sentir : grâce à une analyse extrêmement précise des conditions d'adhérence et une réactivité quasiment instantanée, le système parvient à anticiper les pertes d'adhérence, intervenant avant même qu'elles n'arrivent : il ne vous coupe ainsi pas brutalement l'arrivée de la puissance mais semble plutôt vous en offrir jusqu'à l'extrême limite de ce que la route peut encaisser.

Fort heureusement, les dieux grecs ont finalement eu pitié de nous et nous ont octroyé une percée dans les nuages, ce qui nous a enfin permis d'ouvrir la capote. Les remous d'air sont parfaitement maîtrisés jusqu'à 120 km/h avec les vitres latérales relevées. Au-delà de cette vitesse, un déflecteur de vent, électrique et livré de série, se charge de diminuer avec talent les courants d'air et les bruits de vent.

Ce qui permet de constater que la voix du flat-six manque un peu de coffre même en allant tutoyer la zone rouge et ce, malgré le fait que notre modèle d'essai soit équipé de l'échappement sport aux deux sorties ovales, une option à 2 628 €. Car oui, les rayons de soleil séchant efficacement la route, cela nous a permis de hausser le rythme. Et c'est là que le mythe de la 911 se révèle. La direction est précise et rapide, sans jamais s'alléger exagérément comme sur les modèles d'antan, la boîte en mode manuelle change les rapports instantanément et le flat-six se montre extrêmement réactif et linéaire, plein à tous les régimes sans pour autant rechigner à monter dans les tours, réunissant ainsi le meilleur des deux mondes de l'atmosphérique et de la suralimentation.

La maîtrise du châssis est totale, offrant un torrent d'information continu à son conducteur sans pour autant être inconfortable et encore moins instable ainsi qu'un niveau d'adhérence dont on ne peut tutoyer les limites légalement sur routes ouvertes. Cela rend la 911 parfaitement accessible à tous les profils de conducteur sans être intimidante pour un sou, du jeune permis au pilote confirmé, l'un comme l'autre arborant rapidement un sourire jusqu'aux oreilles.