2. Sur la route : confortablement placide

Une fois n'est pas coutume, c'est donc sous le capot d'une Dacia que l'on trouve un tout nouveau bloc moteur. Pas d'inquiétude pour la fiabilité nous a assuré la marque, puisque les technologies utilisées pour son élaboration sont, elles, éprouvées. Nous verrons bien.

Ce sont en tout cas les routes croates de la région de Split et Sibenik qui nous ont permis d'éprouver les capacités de ce 3 cylindres.

Déjà, un premier tour de clé, il fait entendre sa voix typique de 3 cylindres. Malheureusement, son timbre n'est pas aussi agréable que celui d'un 1.2 Puretech de chez PSA ou même que les 3 cylindres coréens de Kia ou Hyundai. Elle est loin l'évocation d'un flat 6, on est plutôt dans le registre de la crécelle. Mais heureusement, l'insonorisation, loin d'être absente, permet de contenir les vocalises et de les rendre lointaines, sauf à être pied au plancher. À vitesse stabilisée, il est même assez poli. Par contre, au ralenti, il vibre un peu, rançon de l'absence d'arbre d'équilibrage.

Niveau performances, et malgré un couple inférieur à l'ancien 4 cylindres (97 Nm contre 107), il ne s'en sort pas si mal. Bien sûr, il ne faudra pas lui demander la lune. Son usage privilégié : l'urbain et l'extra urbain. Mais l'autoroute ne sera pas son terrain de prédilection. Les reprises y apparaîtront en effet bien faiblardes, même si nous nous attendions à pire encore. Il faut dire qu'heureusement, la Sandero est très légère. Cette version pèse 969 kg toute mouillée, soit à peine 30 kg de plus qu'une Twingo 1.0 SCe 70 ch (940 kg). Cela lui permet, en conduite urbaine, de donner le change et de s'inscrire sans souci dans le trafic. La boîte courte aidant au demeurant. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 14,2 secondes, soit mieux que les 14,5 s du 1.2 16v et mieux que les 14,5 s de la Twingo...

En tout état de cause, en conduite de tous les jours, c'est suffisant. Pour ceux qui veulent plus de pep's, le 0.9 TCe 90 ch sera plus indiqué. Il faudra juste rajouter 1 250 € au chèque.

La consommation sait se contenir et l'agrément reste identique et pas low-cost

La consommation sait se tenir en mode "je fais gaffe". Nous avons relevé un 6,2 de moyenne en conduite extra-urbaine, sans avoir emprunté d'autoroute. C'est un peu mieux que le TCe 90 que nous avions mesuré dans les mêmes conditions à 6,8 litres. Mais en cravachant pour en tirer la substantifique moelle, la valeur s'envole à plus de 8 litres. Mais nous ne sommes plus ici dans une optique d'économie qui prévaut de toute façon lorsque l'on opte et pour cette voiture, et pour ce moteur.

Concernant l'agrément général de conduite, la Sandero restylée n'évolue pas par rapport à sa devancière puisque les réglages n'ont pas changé. On retrouve donc une citadine polyvalente confortable, plus moelleuse dans cette version classique qu'en livrée baroudeuse Stepway, que nous avions trouvée plus ferme. La tenue de route n'est pas la meilleure du segment (ce serait un comble), mais est tout à fait rassurante. Elle permet de tenir un rythme soutenu sans se faire peur. Le roulis n'apparaît que si on force la cadence. La direction, qui reste hydraulique (à assistance par moteur électrique) est précise et informative. Un peu lourde en manœuvre, mais à peine. Le freinage ne manquera d'endurance qu'en conduite rallye et se montre puissant et stable.

Au global, les prestations routières sont bien moins low-cost que le prix, et ça c'est un tour de force.