2. Sur la route - Confort et impressions de conduite en ville, sur routes et autoroutes
Il est 7h00 et nous disposons de la plus belle des vues, depuis le parvis du Sacré-Cœur, pour voir Paris finir de s'éveiller. Et les bouchons se former. Notre plateau vidéo de départ s'étant un peu éternisé, c'est en effet dans le flot à peine mouvant des véhicules que nous tentons tant bien que mal de nous insérer sur le périphérique, histoire de s'échauffer la cheville gauche sur l'embrayage entre Porte de Saint Ouen et Porte de Bercy, ce qui laisse amplement le temps de regretter d'avoir la seule boîte mécanique du convoi. Mais le format compact de la Fabia permet de se faufiler sans peine et de garder le contact avec le convoi jusqu'à, enfin, la bretelle menant vers l'A4.
Au programme de ce premier jour : un peu plus de 1 000 km presque exclusivement d'autoroute jusqu'à la petite ville tchèque de Karlovy Vary, notre étape pour la nuit. Et les premiers kilomètres annoncent déjà que le temps va paraître long. Au régulateur de vitesse à 130 km/h sur le dernier rapport, le 1.0 TSI de 95 ch tourne en effet à 3 000 tr/min, ce qui est suffisant pour faire entendre distinctement sa voix si particulière de trois cylindres en continu et pour pousser la consommation au-dessus des 6,5 l/100 km mais pas assez pour s'affranchir de certaines côtes et autre faux plats ascendants réclamant de passer une quatre pour préserver la vitesse moyenne, ce qui démontre que la cinquième est à la fois trop courte et trop longue. De plus, le fort vent latéral d'une météo bien capricieuse oblige par moments à ternir fermement le volant pour garder le cap. La conviction de ne pas avoir fait le bon choix de monture pour ce road trip se confirme une fois la frontière allemande franchie, avec un réseau autoroutier outre-Rhin qui n'est pas en avare en saignées rappelant à chaque fois que le châssis est rabaissé de 15 mm et que les pneus sont en 215/45R16. Autant dire que l'option des jantes en 18 pouces avec pneus en 215/35R18 avec suspensions sport obligatoires devrait forcément s'accompagner d'un abonnement chez un bon chiropracteur et que l'ajout d'un sixième rapport, comme en bénéficie le TSI 110 ch, ne serait pas de refus.
C'est donc fourbus et les oreilles bourdonnantes que nous parvenons enfin à Karlovy Vary et ses rues pavées achevant ce qu'il reste de vertèbres. Il va falloir que la Fabia fasse preuve d'un grand talent dans les jours qui viennent pour faire oublier ces très mauvaises premières impressions. Et le lendemain matin, la petite Skoda commence déjà par faire meilleure figure d'abord sur la voie rapide au bitume sans défaut menant à Prague puis lors du tournage de la vidéo de l'étape une fois arrivés sur place. Certes, les vibrations des pavés se ressentent fortement, que ce soit dans le siège ou le volant, mais ses petites dimensions, sa vivacité – toute relative – à bas régimes et sa direction précise en font l'outil le plus affûté du convoi pour se faufiler afin de passer et repasser devant la caméra, tout en évitant les tramways kamikazes qui quadrillent la ville.
Le lendemain, le beau temps fait enfin une apparition pour la première fois depuis notre départ de Paris et, si les températures hésitent encore à passer du côté positif, le ciel est d'un bleu éclatant contrastant vivement avec le vert menthe métallisée de la Fabia. Cette dernière va d'ailleurs être mise rudement à l'épreuve aujourd'hui puisque notre road trip nous fait passer à proximité du mythique circuit de Brno et qu'il serait bien dommage de ne pas en profiter pour faire quelques tours, même si la Tchèque dans cette configuration n'est bien évidemment pas l'outil rêvé pour tailler du vibreur. Et pourtant, il y a un plaisir particulier à pouvoir pousser dans ses derniers retranchements une voiture peu puissante sur la piste, où il est absolument indispensable de freiner tard, de soigner au maximum sa trajectoire et d'accélérer tôt pour ne pas perdre le peu d'élan que l'on parvient à accumuler. Et ce plaisir est accentué par le fait que cette Fabia est la seule du convoi à être en boîte mécanique. Au final, le détenteur du record du tour n'a absolument pas de soucis à se faire et on ne cracherait pas, il est vrai, sur quelques dizaines de chevaux supplémentaires, mais le châssis de la Fabia se montre suffisamment agile et la direction assez précise pour donner le sourire au pilote d'un jour et c'est bien là le plus important. Elle commence à devenir sympathique, cette petite Skoda. Une fois sortis du circuit, nous nous dirigeons alors vers la frontière slovaque, trouvant refuge dans un hôtel pour la nuit juste avant de la franchir.
Le programme de la journée suivante est de réaliser une partie de notre reportage sur les routes environnantes se perdant dans la montagne et la forêt à proximité de la frontière slovaque. Et cette succession de lacets permet de se remémorer quelques souvenirs de la veille sur le circuit. D'accord, la Fabia n'a pas encore la dernière plateforme, d'accord ses suspensions sport et ses grosses jantes sont un calvaire sur autoroute, mais elle n'a en contrepartie à rougir face à personne en matière de dynamisme, et c'est amplement suffisamment pour parvenir à suivre sans peine le reste du convoi dont certains disposent de plus du double de puissance et de roues motrices.
Le lendemain, alors que nous nous réveillons dans la pittoresque ville d'Olomouc, la pluie fait malheureusement son grand retour et elle nous accompagnera jusqu'à nouveau à Prague, dernière étape, pour quelques images supplémentaires et un excellent dîner avant, enfin, de repartir vers l'ouest afin de rentrer à Paris en traversant l'Allemagne de part en part. Seulement cette fois-ci, contrairement à l'aller, les portions d'autobahn illimitées sont abordées de jour, sur le sec et sans trafic excessif, ce qui permettra, pour le fun, de décrocher une petite vitesse maxi réalisée en quatrième, à 203 km/h compteur, soit 189 km/h réels, c'est-à-dire 5 de plus que sur la fiche technique. Un chouette bouquet final.
Photos (29)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération