Quand verdissement et formation à la conduite vont de pair
L’électrification des parcs automobiles professionnels a progressé considérablement ces dernières années. Plus particulièrement depuis deux ans et le vote de la loi LOM puis de la loi Climat. Ce verdissement s’accompagne de besoins de recharge mais aussi, et c’est nouveau, d’une obligation de formation pour la conduite de véhicules électriques.
La loi d’Orientation des Mobilités et la loi Climat & Résilience ont entériné le développement progressif de zones à faibles émissions (ZFE) dans toutes les grandes agglomérations où la qualité de l’air n’est pas jugée satisfaisante. La loi LOM, parallèlement, a marqué l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 d’une obligation pour les entreprises privées comptant au moins 100 véhicules légers d’investir, selon des quotas prédéfinis, dans des modèles rejetant un maximum de 60 grammes de CO2/km.
À l’évidence, ce contexte réglementaire a fortement participé à l’accélération du « verdissement » sur le segment B2B. Selon les chiffres publiés il y a quelques jours par l’Arval Mobility Observatory, la part des VP et VUL électrifiés dans les flottes a en effet allégrement triplé en deux ans, passant de 6,4 % à plus de 22 %. Cela correspond à 181 000 unités en circulation et donc désormais à près d’un quart du total des immatriculations.
Besoin d’infrastructures pour recharger les véhicules
Cette poussée verte plus ou moins subie incite (et incitera plus encore dans les prochaines années avec l’interdiction programmée des ventes de modèles diesel et essence) les entreprises à repenser au pied levé leur Car Policy et à mettre en œuvre sans tarder tout un écosystème inédit autour de l’usage du véhicule électrifié.
Les infrastructures de recharge, on le sait, représentent bien entendu l’une des composantes de cet univers. La majorité des gestionnaires de flottes, quelle que soit d’ailleurs la dimension de leurs parcs, s’emploient dès lors depuis deux ans à commander et à faire installer dans leurs parkings les infrastructures de recharge nécessaires pour s’adapter à la nouvelle génération de véhicules. Une mobilisation d’autant plus utile que le maillage du territoire national en bornes de recharge publiques (50 000 fin 2021) reste encore très en deçà des ambitions affichées par l’Etat.
Avec l’électrification, l’écoconduite prend tout son sens
L’autre composante de cet écosystème en plein essor, moins connue jusqu’alors, réside quant à elle dans la formation des collaborateurs. Une formation à la conduite pour être plus précis, dédiée au maniement spécifique des voitures et des utilitaires électrifiés. Objectif : rouler le pied léger, à l’instar de la notion d’écoconduite lorsqu’elle s’appliquait essentiellement aux modèles thermiques. Mais surtout, dans ce cas de figure, il s’agit d’apprendre aux conducteurs de voitures de fonction ou de service à optimiser spontanément l’autonomie kilométrique et la consommation de watts.
La loi Climat & Résilience, adoptée par le Parlement l’été dernier pour renforcer la loi LOM, oblige à ce sujet les entreprises à mettre en œuvre « des actions de formation ou de sensibilisation auprès des utilisateurs des véhicules électrifiés, permettant à ces derniers de réduire l'incidence de leur conduite sur l'environnement. » Le texte prévoit que les flottes doivent notamment veiller à ce « que les conditions pour une utilisation optimale des véhicules hybrides rechargeables en mode électrique soient réunies », stipule encore l’article L. 224-12-1.
Insister sur la maîtrise de l’hybride rechargeable
Il faut savoir que ces modèles hybrides rechargeables sont de loin les véhicules électrifiés les plus commandés par la clientèle affaires. Ils incarnent pour beaucoup de responsables de flottes une transition écologique moins brutale entre l’ère du 100 % thermique et l’ère annoncée du tout électrique. Leur volume d’immatriculations a bondi de ce fait de façon spectaculaire, de 670 % en deux ans !
Problème, sur le terrain, ces voitures sont encore bien souvent victimes de leur double carburation. Elles disposent d’un côté d’une autonomie kilométrique plus importante que les véhicules 100 % électriques grâce au soutien de leurs blocs essence. Certes. Mais d’un autre côté, rouler exclusivement en mode essence apparaîtrait visiblement tentant. À tel point que certains utilisateurs oublieraient parfois de recourir au moteur électrique, voire de charger suffisamment les batteries, des habitudes qui, à terme, risquent d’endommager les véhicules et de pénaliser leur éventuelle revente.
Ce type de moteur électrique, en constant progrès, est pourtant garant d’une autonomie moyenne de 50 à 60 km. Ainsi, s’il est mis à profit correctement, il peut permettre de réaliser la quasi-totalité des trajets quotidiens domicile-travail, estiment les constructeurs automobiles et autres militants de l’hybride rechargeable. Un potentiel vertueux qui de facto doit permettre de réduire le budget carburant du TCO. Une performance qui, de surcroît, contribue par nature à réduire l’empreinte environnementale lors du roulage.
Autant d’arguments sur lesquels s’appuie la jeune loi Climat et Résilience pour convaincre, lorsque celles-ci ne le sont pas déjà, les entreprises d’initier sans délai leurs salariés à cette nouvelle prise en main du volant. Plusieurs organismes de formation et auto-écoles se tiennent en ordre de bataille pour les accompagner dans cette voie.
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