Quelles nouveautés « thermiques » pourra-t-on découvrir dans les prochaines années ?
DOSSIER – Dans moins de 10 ans, les constructeurs n’auront plus le droit de vendre des autos neuves équipées de moteur thermique, ce qui les oblige à passer au 100 % électrique. Mais d’ici à 2035, il peut se passer beaucoup de choses et nombreux sont les constructeurs qui ne sont pas décidés à lâcher le moteur à combustion, c’est pourquoi, d’ici à 2035, on n’a pas fini de découvrir de nombreuses nouveautés automobiles à moteur thermique.

Pour l’Europe, le passage au tout électrique pour les voitures neuves, c’est le 1er janvier 2035. Mais d’ici là il y a encore beaucoup à faire et de nombreux constructeurs ayant un peu de mal à vendre leurs modèles 100 % électriques veulent de faire durer le plus longtemps possible leurs autos équipées de moteur à combustion. Des moteurs thermiques qui sont le plus souvent électrifiés.
Avant 2035, il y aura 2030, et à cette date, sous peine de fortes amendes, les constructeurs devraient avoir atteint 50 % de ventes en électrique. Un objectif difficile à atteindre pour certains et il se pourrait bien que la Commission européenne ne révise cette échéance, comme elle a assoupli les conditions du protocole CAFE (qui menace d’amendes les constructeurs dont le mix de ventes dépasserait le niveau de rejet de CO2 définit par la commission), en accordant un calcul sur trois ans (de 2025 à 2027) des émissions de CO2 au lieu d’une année.

Des ventes électriques en deçà des objectifs
Mais nous ne sommes pas là pour essayer de savoir ce que la Commission européenne assouplirait ou pas dans les prochaines années. Aujourd’hui, la date de 2035 n’a pas changé et les constructeurs devront à cette date butoir ne vendre que des voitures neuves 100 % électriques. Cela peut leur poser de sérieux problèmes, d’autant plus que si les ventes de voitures électriques sont en augmentation, elles n’atteignent pas celles des voitures thermiques. Si tous les constructeurs ont investi dans la motorisation électrique, beaucoup ont dû revoir leur politique de passage à l’électrique pour l’adapter à la loi du marché, quitte à poursuivre la vente de véhicules thermiques et cela souvent plus longtemps qu’ils ne l’avaient prévu et peut-être même jusqu’à 2035. Ce serait d’ailleurs possible, si la tendance s’inverse et que le nombre de ventes de véhicules électriques s’envole et que le mix de véhicules vendus reste en deçà des niveaux de rejet de CO2 imposés par la commission.
Retour vers le moteur « thermique » pour de nombreuses marques
Parmi les marques qui affichaient un programme très ambitieux pour le passage au tout électrique quitte à abandonner les motorisations thermiques, il ne reste désormais que Jaguar qui a abandonné le moteur à combustion et qui ne veut plus vendre que des véhicules électriques (sauf en Chine pour une série limitée de la XF), à commencer par une GT (ou Type 00) qui arrivera cette année et qui sera suivi par un SUV et un coupé. Il y a aussi la marque Alpine qui poursuit encore la production de l’A110 thermique, mais qui développe des nouveautés électriques : Alpine A290 et SUV A390. Mais il s’agit dans le cas de la marque anglaise comme dans celui de la française, de volumes de ventes qui peuvent être limités. La marque suédoise Volvo voulait aussi se passer du moteur thermique avant de revoir ses plans dernièrement pour conserver dans sa gamme des moteurs thermiques électrifiés.

Pour beaucoup de marques, le passage au tout électrique attendra
D’autres constructeurs avaient également annoncé un passage au tout électrique dès 2030, dont le Groupe Stellantis. Mais il semble bien que ce ne soit plus à l’ordre du jour et l’on voit que la petite Fiat 500e qui ne devait être qu’électrique, cède au charme de l’hybride et sera bientôt disponible en Fiat 500 Hybrid. La production de cette auto va débuter dans l’usine de Mirafiori en novembre prochain. Et les annonces électriques de Ford, Mini, Mercedes, Lexus ou encore Nissan qui se sont donnés jusqu’en 2030 pour être 100 % électriques, tiendront-elles jusque-là ? Ainsi Mini qui a lancé rapidement les Mini trois portes, Mini Aceman et Mini Countryman électriques, produit toujours des Mini cinq portes et cabriolet (deux modèles remaniés) à motorisation thermique, le nouveau SUV Countryman est également disponible avec des motorisations essence et même un moteur diesel. Pour le moment, bon nombre de constructeurs et en particulier les marques premium proposent le choix à leurs clients du thermique ou de l’électrique. Cela peut être des modèles spécifiques, dotés de motorisations thermiques et d’autres de motorisations électriques, comme Audi avec les chiffres pairs pour les électriques (exemple Audi Q4) et impairs pour les thermiques (Q3 et Q5). D’autres proposent plusieurs versions électriques au sein d’une gamme comme chez Peugeot ou le Peugeot 3008 voisine avec le Peugeot E-3008.

Des atouts pour les motorisations thermiques
Il faut dire que les voitures équipées de motorisations thermiques ont deux avantages importants par rapport aux véhicules électriques (ce qui explique aussi que ceux-ci ont un peu de mal à trouver preneur), des tarifs moins élevés et une autonomie plus importante. S’ajoute à cela, le fait que l’on passe moins de temps en station-service pour faire le plein qu’en station de recharge. Et pour certains automobilistes qui vivent loin de grosses agglomérations ou de gros axes routiers, la difficulté à recharger, même si le déploiement des bornes de recharge s’accélère, peut être un problème. Et puis on ne peut l’éluder totalement, qu'il y a aussi pour de nombreux conducteurs une forte appréhension au passage à l’électrique. C’est une sorte de saut dans l’inconnu qui les perturbe. Pour les industriels de la production automobile, le passage à l’électrique même s’il est bien dans les tuyaux n’est pas si simple au niveau commercial. Parce que pour certains constructeurs, sans motorisation thermique dans la gamme, c’est le risque de mettre la clé sous la porte rapidement. Ainsi on a entendu la marque de luxe à la française DS Automobiles ne vouloir proposer que des nouveautés électriques. C’est le cas du nouveau SUV coupé DS N°8 qui n’est pour le moment disponible qu’avec des motorisations électriques (230, 245 et 350 ch), mais qui devrait pourtant recevoir l’aide d’un moteur thermique électrifié à partir de l’an prochain. Il faut bien dire que si 2035 se rapproche, il reste encore quelques années pour produire et vendre des motorisations thermiques et certains ne vont pas s’en priver.

Hors Europe, les motorisations thermiques ont encore la cote
Le passage au tout électrique attendra aussi parce qu’il a beaucoup de marques qui fonctionnent à l’international et l’on sait que le virage électrique pris par l’Europe ne l’est pas sur tous les continents. Volkswagen l’a bien compris et si la marque prépare la remplaçante de la Volkswagen Polo qui devrait se nommer ID.2 et ne sera qu’électrique, la Volkswagen Polo thermique poursuit sa route. Mais alors qu’elle était produite jusqu’à l’été 2024 à Pampelune en Espagne, l’usine espagnole se transformant pour accueillir de petits modèles électriques n’en assure plus la production. Sa production a été délocalisée en Afrique du Sud et les modèles vendus sur le sol européen viennent donc du continent africain. Et il y a de nombreuses autos thermiques qui ne vont pas disparaître, y compris en Europe. Ainsi chez Mercedes pour les grands SUV tels que les GLE et GLS on multiplie les restylages pour les faire tenir le plus longtemps possible. Chez Renault, on prépare la nouvelle génération de la Renault Clio. Ce sixième opus disposera de motorisations thermiques électrifiées, laissant à la nouvelle Renault 5 le choix de la motorisation électrique. Alors que la Renault 4 électrique entame sa carrière commerciale, on sait que Renault étudie la possibilité de poursuivre avec le Captur aussi longtemps que possible, quitte à lui offrir, comme pour la Clio, une nouvelle génération.

Bilan
Le passage au 100 % électrique est acté en Europe même si de nombreuses voix protestent, en particulier du côté des industriels. Il est difficile de savoir aujourd’hui, si la Commission européenne peut assouplir ses directives, toujours est-il qu’il y a de grandes chances que les motorisations thermiques n’aient plus le droit d’intégrer le compartiment moteur des voitures neuves dès 2035. Et si l’on parle de carburants de synthèse, d’e-fuel, d’hydrogène, afin de continuer à produire des voitures thermiques usant de ces carburants (à condition que la commission donne son accord) cela ne devrait pas constituer la majorité des ventes après 2035. Et puis, un particulier devra avoir les moyens de s’offrir ce type de carburant dont le tarif devrait constituer un frein à son expansion. C’est pour cela que d’ici à 2035 il y aura encore de nouvelles automobiles dotées de motorisations thermiques à découvrir. Et nous ne manquerons pas de vous en parler sur Caradisiac.
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