2. Ineos Grenadier Station Wagon (2023) – Sur route : et surtout en dehors
En optant pour un six cylindres en ligne issu du catalogue BMW, le Grenadier fait les choses en grand. Nous parlons ici d’un bloc de 3.0 suralimenté par une paire de turbos, le tout affichant 286 ch et 450 Nm. Pour transmettre l’ensemble aux quatre roues, la transmission étant une intégrale permanente, Ineos fait confiance à une référence en matière de boîte automatique, ZF, qui fournit sa fameuse 8HP51 à 8 rapports.
Avec son châssis échelle ultrarésistant, ses essieux rigides et ses bras de suspension à 5 bras, le Grenadier est, toutefois, très lourd. Comptez un minimum de 2 669 kg hors passagers et accessoires. Le moteur ne doit donc pas ménager sa peine pour emmener l’ensemble. Si le Grenadier est limité à 160 km/h, il ne fait pas mieux que 8,6 s au 0 à 100 km/h. Un chiffre médiocre pour un véhicule de cette puissance.
La première chose qui surprend lors des premiers mètres, c’est la surmultiplication de la direction. Le point milieu est très flou et s’engager dans une courbe serrée oblige à "mouliner" avec le volant. Cette sensation de flou demeure même sur ligne droite, où le volant ne cesse de transmettre des mouvements de balancier à chaque déformation du bitume. Autre grief à porter à la direction, l’absence quasi-totale de rappel. En sortie de virage, il faut donc accompagner le volant si on veut que l’auto reprenne le droit chemin.
Ce n’est donc pas l’idéal sur les routes les plus étroites, d’autant que la largeur du Grenadier, une fois les rétroviseurs dépliés, atteint 2,15 m. La masse et la souplesse des suspensions contribuent également à l’impression de manier une péniche. D’autant que le roulis est très prononcé. Toutefois, l’agrément du moteur et les rapports de boîte idéalement calibrés apportent beaucoup d’agrément à la conduite.
Sur voie rapide, les choses semblent empirer. Il faut en permanence se "battre" avec le volant et chaque ralentissement impose pas mal d’anticipation. En effet, avec deux occupants à bord, ce ne sont pas loin de 3 tonnes qu’il faut ralentir. Le tableau n’est toutefois pas entièrement noir. Nous l’avons dit, l’agrément mécanique est de la partie. Mais ce n’est pas le seul atout de ce 4x4. Le confort est bluffant, grâce au travail exemplaire des suspensions et le maintien, sans fermeté exagérée, des sièges Recaro. Même au-delà de 100 km/h, le niveau sonore reste acceptable et la consommation, avec une moyenne relevée de 12 l/100 km, est étonnamment basse vu les caractéristiques de l’engin.
C’est, toutefois, hors du bitume que le Grenadier donne le meilleur de lui-même. À condition d'être chaussé de pneus adaptés, il ne craint ni la boue, ni la neige. La puissance est idéalement répartie aux 4 roues et, si le besoin s’en fait sentir, il est possible de basculer la boîte sur des rapports courts et/ou de bloquer le différentiel central. Lorsque le terrain est très escarpé, on peut compter sur l’important débattement des suspensions, faisant de la réalisation de figures plus ou moins acrobatiques, telles que les croisements de ponts, une simple formalité. Enfin, les passages de gué sont un jeu d’enfant, le Grenadier étant étanche, comme nous avons pu le constater, jusqu’à 80 cm. Soulignons que même en tout-terrain, le confort demeure de haute volée.
Dans ces conditions, le 3.0 essence reste à son aise. Toutefois, un bref essai nous a permis de noter que le surcroît de couple (+ 100 Nm, soit 550 au total obtenus, de plus, dès 1 250 tr/mn) du bloc diesel rend le passage de certaines difficultés plus aisé.
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