Le Honda CR-V 4 (2012-2019) est-il le SUV le moins fiable de Honda ?
Dates clés
- Septembre 2012 : commercialisation du CR-V 4
- Février 2015 : restylage (face avant, design intérieur des feux arrière, écran)
- 2019 : fin de commercialisation
En bref
MAXI-FICHE FIABILITÉ. Le Honda Cr-v est étonnant. Même si on le voit peu en France, c'est pourtant un des modèles de SUV les plus vendus dans le monde, aux côtés du Toyota Rav-4. Et il doit ce franc succès autant à ses aspects pratiques qu'à sa réputation de fiabilité sans faille. Pas à ses prestations dynamiques, pourtant pas ridicules.
Avec une longueur de 4,57 m, le CR-V est un SUV compact, concurrent des Peugeot 3008, Renault Koleos, ou Volkswagen Tiguan. Et si en France, il est éclipsé par eux, ce n'est pas à cause d'un manque de qualités intrinsèques, mais plutôt d'un réseau Honda trop faible en France, et d'un manque d'image chez nous, alors qu'elle est en béton armé ailleurs.
Le CR-V de 4e génération est en effet spacieux, aux places arrière et dans le coffre (589 litres banquette en place et 1 669 litres banquette rabattue), bien équipé (régulateur adaptatif, entrée et démarrage main-libre, freinage automatique d'urgence, aide au maintien dans la voie, caméra de recul, hayon électrique, écran tactile et navigation GPS, sur le haut de gamme bien sûr), confortable et bien insonorisé. Les rangements sont nombreux et la banquette bénéficie d'une fonctionnalité de rabattage automatique en une fois de l'assise et du dossier, qui donne un plancher plat, très pratique.
Ses performances sont dans la bonne moyenne, et sa consommation, surtout en diesel, très mesurée, ce qui est un peu moins le cas en essence. Il était disponible justement, en essence 2.0 de 155 ch, diesel 2.2 i-CTDI de 150 ch, remplacé ensuite par un excellent 1.6 i-DTEC 120 ch ou 160 ch, qui va inaugurer une BVA à 9 rapports. Bien sûr il est proposé en transmission 4x4, mais aussi, et c'est une première, en transmission 4x2 avec cette génération.
Même si son succès n'était pas fracassant en France, ce fut la meilleure vente de Honda pendant quelques années, et on trouve sur le marché de l'occasion suffisamment d'exemplaires pour trouver chaussure à son pied, à des tarifs pas toujours gentils. Quant à la fiabilité, on peut la qualifier de bonne, mais seulement aujourd'hui, alors que tous les problèmes ont été résolus par les premiers propriétaires. Mais elle est loin d'être excellente comme d'autres modèles Honda. Globalement, c'est le 1.6 i-DTEC 160 ch qui concentre le plus les mécontentements, le bloc essence et le 1.6 i-DTEC 120 sont meilleurs. Voir ci-dessous.
Caradisiac a aimé
- L'habitabilité/volume de coffre
- Le système de banquette rabattable
- Le niveau d'équipement
- Les excellents diesels
- Le confort de suspension
- Le choix 4x4/4x2
Caradisiac n'a pas aimé
- La commande de boîte de vitesses manuelle
- Le manque de réactivité de la BVA9
- Les suspensions trépidantes à basse vitesse
- Le freinage peu mordant
- La console centrale envahissante
Nos versions préférées
- IV 2.0 I-VTEC 155 4WD EXCLUSIVE NAVI AT
- IV (2) 1.6 I-DTEC 120 2WD EXECUTIVE NAVI
Budget
Achat / Cote :
Si l'on regarde les tarifs du neuf à l'époque, le CR-V peut paraître très peu cher, limite donné (gamme à partir de 25 000 € et jusqu'à 42 000 € pour le haut de gamme diesel. Mais à l'époque c'était assez cher en réalité. Et les décotes assez lentes font que le CR-V reste cher, très cher en seconde main. Le premier prix pour un modèle diesel de 2013 affichant plus de 200 000 km tourne autour de 9 500 €. Les premiers modèles essence (2014, moins de 150 000 km) sont à 10 500 €. Et ce sont des entrées de gamme Comfort. Mais on grimpe très vite à 12 000 € pour les finitions milieu de gamme Elegance ou Executive. Les Exclusive Navi sont encore plus chères. Les 1.6 i-DTEC 160 démarrent à 12 500 €, avec parfois plus de 200 000 km.
Consommation :
Le diesel 2.2 i-CTDI 150 est déjà d'une belle sobriété, avec possiblement moins de 7 litres en moyenne en version 4x4. Les 1.6 i-DTEC 120 et 160 sont encore plus sobres, avec moins de 6,5 litres en moyenne, voire moins de 6 litres pour le 120 ch. Le bloc essence 2.0 est moins frugal, mais arrive à rester sous la barre des 9 litres aux 100 km.
Assurance :
Pas de catastrophe à ce niveau. Le CR-V n'est certes pas le moins cher à assurer, mais les primes se tiennent toutes dans un mouchoir de poche dans la catégorie. Selon notre profil, il est un peu moins cher à assurer qu'un Tiguan (- 4 %) et un peu plus qu'un Koleos (+ 6 %). Mais on parle ici de différence d'environ 30 à 40 par an, ce qui ne devrait pas changer la donne.
Prix des pièces :
Une sorte de tradition chez Honda : les pièces durent longtemps, mais coûtent cher. Elle est respectée ici. Avec des amortisseurs, embrayage, échappement assez onéreux. Cela peut aller jusqu'à 40 % plus cher que pour des voitures européennes. Les pièces de filtration et de freinage sont plus abordables , mais toujours un peu plus chères dans l'absolu. Il faut en être conscient lors de l'achat.
Entretien :
Les intervalles de révision sont prévus tous les 20 000 km ou un an, quelle que soit la motorisation. C'est assez resserré, mais tous les constructeurs tendent vers cette périodicité rapprochée. Les moteurs sont tous à chaîne de distribution, théoriquement sans entretien durant la vie de la voiture. Les tarifs ne sont pas donnés chez Honda pour les révisions, que ce soit pour le tarif de l'heure de main-d’œuvre ou pour les forfaits éventuels. Donc au final, les coûts de maintenance sont relativement élevés. Mais c'est compensé par la fiabilité.
Fiabilité
Description :
En temps normal, il est très rapide de faire le tour des soucis d'un modèle Honda. Mais dernièrement, nos observations ont été quelque peu différentes. La Civic 10 par exemple n'était pas exempte de soucis. Et c'est pareil pour ce CR-V. Si les précédentes générations étaient presque irréprochables, ce n'est pas le cas de cette 4e. Plus précisément, c'est le 1.6 i-DTEC en version 160 ch qui pose problème, car la version 120 ch est correcte, et le bloc essence sans gros souci. Il faut donc se montrer vigilant face à ce 160 ch, assez répandu sur le marché. Heureusement, avec le temps, les soucis ont été progressivement résolus, et aujourd'hui, un achat se fait un peu plus sereinement.
Pannes lourdes ou immobilisantes :
- Turbo. Essentiellement sur le 1.6 i-DTEC 160 ch, souci de durite de suralimentation qui se déboîte ou se fissure, mais aussi de défaillance prématurée du turbo en lui-même, parfois avant 60 000 km. Honda participait aux factures, mais pas toujours assez. Le 120 ch peut aussi avoir des soucis de turbo mais moins souvent (pas la même référence). Le 2.2 i-CDTI semble relativement épargné, sauf à très gros kilométrage, ce qui devient plus compréhensible.
- BVA9. Sur le 1.6 i-DTEC toujours, nombreux cas de BVA9 bruyante ou qui dysfonctionne. Le plus souvent dû aux roulements d'arbre. Il a fallu opérer des remplacements de ces arbres, voire de la boîte. Honda a plutôt bien assumé ce souci.
Autres pannes ou faiblesses :
- Vanne EGR. Sur les diesels, et encore une fois plus souvent sur le 1.6 160 ch que sur le 120 ou le 2.2 150, souci de vanne EGR et de son refroidisseur, mais aussi de tamis filtrant dans son tube. Résultat, il faut remplacer tout le système.
- FAP. Sur les modèles équipés, soucis potentiels avec le filtre à particules, qu'il faut remplacer prématurément. Mais ce n'est pas épidémique non plus.
- Batterie. Les remplacements prématurés sont signalés trop souvent pour ne pas être mentionnés ici.
- Différentiel. Usure parfois prématurée du différentiel arrière. Mais le plus souvent, ça arrive à gros kilométrage.
- Roulements. Sur le 1.6 160 ch essentiellement, encore une fois, faiblesse des roulements de roue, à remplacer parfois avant 70 000 km sur certains exemplaires.
- Frein à main. Quelques rares témoignages de non-fonctionnement du frein à main (rare, mais embêtant...)..
Aspect extérieur :
- Peinture. Elle est décrite comme fragile et sujette aux éclats au moindre impact avec un gravillon.
Finition intérieure :
- Rien à signaler à ce chapitre.
Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :
- Feu stop. Le 3 feu stop lâche prématurément sur de nombreux exemplaires. Facile à remplacer, la pièce coûte cependant cher (plus de 300 €).
- Multimédia. Nombreux bugs du système multimédia : GPS qui dysfonctionne, coupures intempestives de la connexion Bluetooth, radio qui a du mal à suivre, écran noir (plus rare). Des reprogrammations éradiquent petit à petit les défauts.
- Rétroviseurs extérieurs. Ils peuvent ne plus se rabattre (assez rare).
Rappel de rectification en concession :
- Janvier 2020. Rappel des modèles diesels fabriqués entre le 2 février 2015 et la fin de production. Suite à un dysfonctionnement, le système de contrôle des émissions polluantes n'arrive pas à limiter l'accumulation de soufre dans le catalyseur, ce qui empêche le traitement des NOx ensuite. Le système ne respecte plus les normes d'émissions. Une reprogrammation est prévue.
- Avril 2016 et août 2019. Deux rappels dans le cadre des soucis avec les airbags Takata. Tous les modèles fabriqués jusqu'en décembre 2015 doivent voir leur airbag conducteur remplacé. Le risque est une projection mortelle de parties métalliques du système de gonflage de l'airbag, en cas d'accident.
- Juin 2015. Rappel des modèles fabriqués entre le 2 et le 29 septembre 2014, pour résoudre par reprogrammation un risque de déclenchement intempestif du freinage automatique d'urgence.
- Mars 2014. Rappel de modèles sortis de chaîne entre le 18 décembre 2012 et le 20 mars 2013. Des disques de frin de la mauvaise taille ont pu être montés d'un côté ou des deux du véhicule (pour roues de 16 pouces au lieu de 17).
Meilleures versions
En Essence : IV 2.0 I-VTEC 155 4WD EXCLUSIVE NAVI AT
En Diesel : IV (2) 1.6 I-DTEC 120 2WD EXECUTIVE NAVI
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