Essai - Triumph Tiger GT Explorer : en avant route !
Nous voulions la version standard à petit réservoir et 240 kg sur la balance, mais c'est l'Explorer GT que nous avons eue. Trail routier par excellence, nous l'avons redécouvert après son lancement pour le moins pluvieux en mars 2022 ! Alors, toujours aussi agréable, la tigresse ?
Sommaire
Note
de la rédaction
15,3/20
TRIUMPH Tiger 1200 GT Explorer
Moteur : 3 cylindres
Cylindrée : 1 160 cm3
Puissance : 150 ch (110 kW)
Couple : 130 Nm
Poids : 255 kg tpf*
Tarif : à partir de 22 300 €
*tous pleins faits
Dans la série bête de concours voici la version la plus urbaine et celle au plus grand rayon d'action des maxi trails. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle en veut et surtout qu'elle en peut ! Par rapport à la Rally, qui revendique de très belles aptitudes en Off Road, cette déclinaison fait tout pour rendre la vie quotidienne plus agréable et sans grand entretien, notamment par rapport à une Africa Twin. Ainsi retrouve-t-on une transmission finale par cardan, et malgré tout une béquille centrale pas si difficile à déployer. Certes, un cardan, c'est plus lourd qu'une chaîne, plus complexe également et avec un entretien plus lourd le moment venu (tarif, ledit moment), mais ça rassure aussi pas mal et cela évite de retendre ou de changer de kit chaîne trop souvent si l'on roule beaucoup et longtemps. Au moins, l'arbre final est-il sobre, efficace, suffisamment léger de ligne et pertinent. De plus, il profite d'une articulation spécifique offrant un amortissement plus performant et moins de mouvements.
Évidemment, nous devions bénéficier d'une version simple, à savoir sans réglage de suspension électronique semi-active. Mais voilà, il en va pour les importateurs comme pour les acheteurs : on prend ce qui se vend et surtout ce qui se revend et l'on se rassure en optant pour le toutes options. Exit donc les trails à papa avec le minimum d'assistances (ici le contrôle de traction, les modes de comportement -moteur- et le freinage anti blocage), et bienvenue dans le monde du superflu qui en jette et peut se montrer utile de temps à autre.
L'électronique est identique à la version Rally. Il est donc toujours possible de désactiver l'ABS à l'avant, tandis que l'on retrouve également les comportements moteurs (et suspensions, donc) Sport, Road ou Rain, mais aussi User et Off Road sur cette version Explorer (absents sur la version standard). Dans les faits, cette suspension se tare automatiquement en pré-contrainte, histoire une fois encore de bénéficier de la meilleure assiette. Friande de bosses, la Tiger ? Nous allons voir ça, mais un peu plus tard, ou plutôt une page plus tard : la suivante.
Tout comme sur la version que nous avons déjà essayée, toutes les assistances disponibles actuellement sur le marché sont présentes, et elle sont réglables individuellement, pour ne rien simplifier. Usine à gaz en vue pour s'y retrouver et pour tout configurer, mais surtout pour remettre un trip à zéro… comptez plus d'une vingtaine d'écrans possibles, des menus dans lesquels plonger et des niveaux d'assistances à trouver. Au moins, tout est visuel et clair, et l'on peut choisir ce que l'on souhaite afficher en complément des informations essentielles affichées en permanence : compteur, compte-tours, rapport engagé, mode de comportement, jauge à essence et heure. La pression des pneumatiques est également mesurée. Parfait.
En sus des assistances déjà citées, on retrouve donc -entre autres- le réglage de la suspension en pré contrainte, amis aussi en rebond, le niveau de frein moteur, celui de la réactivité à l'accélérateur, tandis que l'on peut également jouer sur le niveau de déclenchement du freinage ABS, actif en courbe, précisions le. Le radar d'angle mort fait même les beaux jours des rouleurs urbains en détectant efficacement tout véhicule (soit un dispositif plus malin que celui vu sur le MP3 530) qui ne serait pas dans le champ de vision et en affichant un signal directement dans le rétroviseur. Seul absent : le radar de vitesse adaptatif, très en vogue sur les routières actuellement. Et pour cause, si pour vous l'autoroute est un axe de prédilection, vous apprécieriez. Sinon, vous vous en passerez en toute simplicité, d'autant plus que le régulateur de vitesse est de série.
Le tableau de bord TFT de 7 pouces de diagonale est toujours présent et toujours aussi agréable. Il regroupe compteur, compte-tours, niveau d'essence et rapport engagé, tout en changeant de présentation si l'on opte pour un mode de conduite différent. Complexe, animé, il est cependant lent à la mise en route entre la mise de contact (sans clef au demeurant) et l'affichage définitif des informations que l'on peut choisir dans le cadre d'une personnalisation poussée. À compteur équivalent, écueils semblables : la manipulation du joystick reste exigeante, y compris pour ne pas se prendre le pouce dedans. Les clignotants sont heureusement à arrêt automatique, histoire de ne pas rajouter de difficulté. À l'usage, après une semaine de manipulations, on ne change plus les paramètres, mais l'on doit encore opter à chaque démarrage pour le mode que l'on souhaite exploiter. Par défaut, il est positionné sur Road.
Entièrement compatible avec l'application maison My Ride permettant d'afficher notifications et messages (appels, SMS et autres), permettant au passage de piloter une GoPro compatible (à partir de la version 7) ou un interphone Sena au travers du joystick et des boutons de raccourci, on appréciera surtout la navigation GPS de bonne taille alors déportée à l'écran. C'est complet et ça offre la possibilité de partager des itinéraires et des photos, de retrouver des utilisateurs et bien plus encore. Du coup, on apprécie les deux mini-prises 12V situées à l'avant et à l'arrière.
Dommage pour la prise USB, qui sera optionnelle si l'on veut une prise accessible (adaptateur requis). Pour en trouver une (prise USB), on passera par l'emplacement pour téléphone portable étanche placé sous la selle conducteur (pas toujours pratique, mais protecteur). En se compliquant la vie, on trouve une utilité au pilotage du smartphone depuis le guidon tout en priant pour ne pas avoir de bug une fois en route. Devant cette boutonite aiguë, on comprend mieux pourquoi la hauteur de la bulle est à réglage manuel mécanique et non électrique (quoi que, un moteur et un menu et hop, ça marche).
Niveau ergonomie, on profite d'un guidon aisé à tourner sur ses supports, de nombreux réglages possibles : les commandes à la main, Magura HC1 histoire de parler aux amateurs de tout terrain et de qualité, la commande de frein rehaussable (on tourne sur l'axe), et l'on apprécie la tige du sélecteur repliable. Si l'on est amené pour une raison ou pour une autre à poser la moto au sol, on se fait moins de bile. Les pare mains, eux, moins. Ils sont pratiques pour compléter des poignées chauffantes ou couper du vent, mais on les sait un tantinet cassants. Question hauteur de selle, on n'est pas sur du gentil pour les petites jambes.
Si le poids est inférieur d'une dizaine de kilos à celui de la Rally, et compte tenu des 30 litres de capacité de l'énorme réservoir (plus de 500 km d'autonomie annoncés par l'instrumentation), on apprécie la possibilité de réduire la hauteur de selle de 20 mm tout en regardant avec circonspection les 850 ou 870 annoncés… C'est déjà pas mal pour les 1,75 m qui pourront cela dit se sentir à l'aise une fois la moto relevée, même s'ils se retrouvent sur la pointe des pieds. La balance de la Tiger est agréable et l'équilibre plutôt facile à trouver. Elle n'est ni imposante, ni intimidante, elle existe agréablement entre les jambes, tandis que l'on apprécie l'ambiance à bord très léchée, une habitude chez Triumph.
Côté spécificités, cette version GT adopte des jantes à bâtons de 19 pouces à l'avant et 18 à l'arrière, chaussés de pneumatiques routières "mixtes". En 120/70 à l'avant et 150/70 à l'arrière. C'est raisonnable et l'on se dit qu'il y a de quoi trouver pas mal de montes pneumatiques, y compris sportives à hyper sportives (Metzeler M9 RR par exemple), afin de remplacer les Tourance Next montés d'origine sur notre moto. Un bon point, surtout au vu des aptitudes dynamiques de la Tiger.
L'angle de colonne de direction est même annoncé sur la fiche technique un peu plus ouvert par rapport à l'agile Rally (0,3°), tandis que la course des suspensions a été réduite de 20 mm en passant à 200 mm. Enfin, notons les feux longue portée et l'éclairage adaptatif, deux points fort agréables pour la circulation de nuit. C'est pourtant en plein jour que nous prenons la route direction les bords de mer ! Histoire de. Marc Moto Pièces 14, vous connaissez ? Nous non plus, mais c'est une bonne occasion d'aller lier connaissance…
Photos (73)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération