3. Essai Moto-Guzzi Stelvio: La route - Des pics et des bas
Ville, route et autoroute, mais pas de chemin ni de désert, c'est sur le bon tarmac que nous avons vécu avec la randonneuse de Mandello. Vent, pluie, froid et un peu de soleil, très peu même, nous ont accompagné, de quoi justement jauger de sa capacité à préserver son hôte des éléments. Pour ce qui est de la ville, c'est la grosse sensation de cet essai. La Stelvio est d'une facilité déconcertante, d'une docilité à toute épreuve, d'un maniement enfantin. La selle réglée au plus bas pour mon mètre soixante douze, c'est un régal au point que l'on oublie vite que l'on a à faire à un trail de 251 kilos.
Ajouter à ça une boite douce et un grondement flatteur de ce twin italien si spécial, autant dans son style que dans les sensations qu'il procure, et vous commencez à vous dire que Guzzi a déjà réussi son pari. Il reprend très bien en bas le bougre et on attend avec impatience les grands espaces pour le faire respirer à plein poumon. Oui mais voilà...
La Stelvio excellant dans un environnement où on ne l'attendait pas, on se prépare à la révélation en arpentant celui pour lequel il a été fait. Bon, jusqu'à 3 500 tr/mn, ça va, puis alors que l'on attend la libération, c'est l'insoutenable attente. La Guzzi nous pose là un lapin et signifie qu'avec son 113 Nm à 5 800 tr/mn, elle préfère être très linéaire, quitte même à perdre en reprise. Par ailleurs, jusqu'à 130 km/h, le confort global sera sans reproche, mais au-delà, vous ressentirez ce qu'ont ressenti peut être Parodi Ravelli et Guzzi dans leurs coucous de la guerre de 14. Ça vibre vraiment dans les mains et en insistant jusqu'à positionner froidement ses points du permis devant le peloton d'exécution radarisé, ça secouera aussi à partir des pieds et vous en prendrez vraiment plein les oreilles.
Au fil des bornes, la Stelvio devient donc physique, d'autant plus que si elle est bien suspendue, sa selle est un peu dure. Mais elle ne rechignera cependant pas à vous offrir le répits puisque son autonomie est loin d'être dantesque. Pour un trail routier, c'est quand même un écueil tandis que la consommation moyenne durant l'essai a évolué aux alentours des 7,5 litres au cent. En ce mois de novembre, on regrette les poignées sans protections non chauffantes, et à l'enrobé assez « cheap », tandis que nous n'avions pas le modèle ABS.
Côté protection globale, ça le fait, et on peut affronter l'autoroute sans crainte. Le châssis est sans mauvaise surprise et l'ensemble est bien servi par les Pirelli Scorpio. Le freinage est aussi satisfaisant, la décélération du twin faisant aussi son effet. Sur ces deux items, la Guzzi ne fera aucune mauvaise surprise et de toute façon, au regard de ce qui précède, Dame Stelvio aime être manier avec égards. Et avec les autres ? Passons au duo !
Photos (23)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération