2. Essai Alfa Romeo Junior - Au volant : une Elettrica Veloce survoltée !
Qui dit Veloce, dit Alfa vitaminée, mais exclusivement électrique pour le Junior. Avec un moteur de 280 ch pour 345 Nm de couple, le petit SUV milanais (ou presque) avance des performances élevées, avec un 0 à 100 km/h exécuté en seulement 5s9. Sans grande surprise, ça pousse, du moins sur les premiers mètres. Plus fort qu'une 147 GTA ou une Giulietta 1750 TBi, pour faire pester les Alfistes, la musique en moins, pour les consoler. D'ailleurs, Alfa n'a pas prévu de sonorité évocatrice, contrairement à Abarth pour sa 500e par exemple. Juste un bruit de navette spatiale, heureusement déconnectable quel que soit le mode de conduite choisi.
Faute de sensations mécaniques, il faudra se satisfaire des modifications du châssis sur cette version. Et les changements vont au-delà de nos espérances ! Car les ingénieurs spécialistes des sportives de la marque ne se sont pas contentées d'affermir les suspensions et de choisir des pneus réactifs et accrocheurs, en l'occurrence des Michelin Pilot Sport "EV" en 225/40 R20 : les barres antiroulis avant et de torsion arrière ont été revues, tandis que la démultiplication de la direction a été raccourcie pour davantage de franchise et de précision.
Mieux, le freinage est confié à des disques avant de 380 mm mordus par des étriers à 4 pistons. Un minimum, me direz-vous, pour une auto frisant 1,6 tonne. Cerise sur le gâteau : cette version bénéficie, comme les meilleures GTI de la grande époque, d'un différentiel autobloquant Torsen chargé de favoriser la motricité en sortie en transférant la puissance sur la roue qui trouve le plus d'adhérence. Dans la pratique, ces coups de baguette magique se traduisent par un comportement efficace et ludique. En entrée de courbe, le train avant se montre vif et accrocheur, bien aidé par un roulis parfaitement contenu et les gommes taille basse, tandis que la direction précise permet d'ajuster parfaitement les trajectoires.
Le virage se referme ? Pas de panique : les réglages maison des trains roulants permettent, avec le concours d'un bon équilibre des masses, de faire pivoter le postérieur d'un léger coup de volant en appui, et cela même sans mobiliser les freins, le tout de manière progressive et sans intervention précoce de l'ESP, ce dernier ne se réveillant qu'en cas de grosse embardée. Du grand art, d'autant plus inattendu qu'un 2008 a plutôt tendance à tirer tout droit quand on insiste sur le volant.
Le poids, toujours le poids…
Mieux, le différentiel autobloquant mécanique permet de réaccélérer sans que la roue intérieure au virage ne s'emballe. Le nez peut même resserrer la trajectoire, du moins à un rythme élevé mais pas trop, car une accélération franche en sortie de courbe rapide peut entraîner du sous-virage, sous l'effet de la masse importante de l'auto. Il n'y a pas de miracle non plus…
Hélas, il nous faut nous rendre à l'évidence : l'auto est performante et ludique, presque attachante, mais difficile de l'imaginer remplacer une petite GTI, et pour cause : avec une batterie à la capacité utile de 51 kWh seulement, les autonomies resteront trop justes. Pas sur route et en ville, où les 16 kWh/100 km relevés laissent espérer plus de 300 km avant de recharger. Mais sur autoroute, les relais risquent de ne pas dépasser les 200 km, même en été, voire 150 km avec 80 % de charge.
C'est déjà le cas avec un Peugeot e2008 doté de la même pile, alors imaginez avec ce Junior aux pneus maous et accrocheurs… D'autant plus contraignant qu'il faut plus de 30 minutes pour retrouver 80 % de batterie. À moins que vous n'ayez un plan B pour les longs trajets… Reste à rêver de ce cocktail sur une version hybride essence un peu boostée… À bon entendeur !
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