5. Dossier nouveautés groupe Renault : les futures Renault
Elle est là, celle dont on parle depuis si longtemps, la nouvelle R5 de la marque au losange. Mais ce modèle ne sera pas le seul à faire parler de lui dans les prochaines années, puisque Renault va multiplier les nouveautés, et cela dès cette année avec le futur SUV Renault Symbioz.
2024 – Renault Rafale
On a presque tendance à l’oublier, mais les livraisons du SUV coupé Renault Rafale ne seront pas effectives avant l’été. En revanche, on connaît tout de ce nouveau modèle qui dispose à son lancement d’une motorisation E-Tech Full hybrid de 200 ch (une version 300 ch 4x4 arrivera d’ici la fin de l’année) et est proposé à la vente à partir de 45 000 €. Quant au Renault Scénic E-Tech Electric, les premières livraisons sont programmées pour la fin avril.
2024 – Renault 5 E-Tech Electric
Chez Renault on n’a plus peur du néo-rétro et il faut dire qu’en choisissant de remettre à l’honneur la R5 des années soixante-dix, la marque s’attire un beau courant de sympathie. Bien entendu, les lignes de la Renault 5 nouvelle formule sont plus modernes, mais la filiation en ce qui concerne le style est bien là et cela est valable pour la carrosserie comme pour l’habitacle qui fait aussi appel au passé et à la toute première R5.
Plus de moteurs thermiques pour la citadine de Renault, mais des motorisations électriques de 95, 120 et 150 ch qui prendront place dans le compartiment moteur de la nouvelle plate-forme dénommée AmpR Small dédiée au segment B. Deux capacités de batterie seront proposées, 40 kWh et 52 kWh, avec pour la première 300 km d’autonomie et pour la seconde 400 km. Les voitures pourront être équipées d’un chargeur bidirectionnel AC 11 kW avec fonction V2L (vehicle-to-load) pour brancher un appareil sur la batterie de la voiture et V2G (vehicle-to-grid) ou réinjecter de l’électricité dans le réseau et réaliser ainsi des économies sur la recharge.
Petite auto, la Renault 5 électrique mesure 3,92 m de long pour 1,77 m de large et 1,50 m de haut. Si pour le moment on en est au stade du coupe-file avec le Renault 5 R Pass qui permet de commander la Renault 5 avant tout le monde et d’être servi(e) parmi les premiers. Les commandes pourront être prises à partir de juin 2024 pour des livraisons à l’automne, les premières R5 de 150 ch arrivant en concession en septembre 2024. Quant au tarif, on parle de 25 000 € pour l’entrée de gamme et la R5 sera éligible au bonus écologique 2024 de 4 000 €.
2024 - Renault Symbioz
Alors que le Renault Captur vient de bénéficier d’un restylage profond, voilà que s’avance celui que l’on a appelé pendant longtemps le Grand Captur. Ce modèle qui s’appelle officiellement Renault Symbioz (du nom d’un concept-car de 2017 dont il ne reprendra pas les lignes) sera commercialisé à l’automne 2024 et se dotera sans doute la partie avant du Captur tout comme de son tableau de bord. Par rapport au SUV star de Renault, le gabarit sera différent avec un empattement et un porte-à-faux arrière allongés. Il mesurera 4,41 m de long, ceci afin de disposer d’un espace intérieur plus confortable et d’une capacité du coffre supérieure.
Reprenant la plate-forme CMF-B, le Renault Symbioz sera lancé au départ avec la motorisation 1.6 E-Tech Full hybrid de 145 ch, une motorisation qui devrait prendre sa retraite à la fin de 2025 pour être remplacée une autre motorisation hybride utilisant un bloc 1.8 et développant 170 ch. Un 1.2 TCe micro-hybride de 140 ch devrait compléter l’offre, avant que n’arrive une motorisation bicarburation (Essence/GPL) de 120 ch. La présentation de ce modèle devrait intervenir dans quelques jours.
2025 – Renault 4 E-Tech Electric
C'est à nouveau la renaissance d’une icône du constructeur au losange. Après la R5, c'est au tour de la 4L d'apparaître. Au Mondial de l’auto en 2022, Renault a présenté le concept-car 4Ever Trophy qui préfigure ce que sera cette nouvelle Renault 4 qui arrivera avec des motorisations électriques. Comme pour la R5 E-Tech Electric le Losange va donner à son auto une allure générale qui s’inspirera de ce qu’était la Renault 4 (Renault 4L était la version plus luxueuse de la R4 d’entrée de gamme) originelle qui a été produite de 1961 à 1992 en France, et jusqu’en 1995 au Maroc. Mais à la différence de la citadine Renault 5 E-Tech Electric qui lui prêtera plate-forme et motorisations, la Renault 4 E-Tech Electric sera un SUV citadin.
La Renault 4 était une voiture économique équipée d’un hayon, qui est devenue à son époque un peu la voiture à tout faire pour de nombreux automobilistes. La Renault 4 E-Tech Electrique prochain SUV citadin électrique de la marque française devrait lui aussi devenir la voiture à tout faire. La nouvelle R4 sera même déclinée en version utilitaire Fourgonnette comme a pu l’être la Renault 4 des années soixante. Cette auto sera assemblée dans l’usine Renault de Maubeuge (Nord) à partir de la fin 2024.
2026 – Renault Clio 6
Bien que son offensive électrique soit globale, le constructeur Renault ne va pas tout de suite tourner le dos aux motorisations thermiques. Ainsi la future Renault Clio 6 disposera encore dans son compartiment moteur de blocs fonctionnant à l’essence même si ceux-ci seront un peu ou fortement électrifiés. Il devrait y avoir dans l’offre mécanique de cette citadine qui devrait reprendre les proportions de la génération actuelle, des blocs 1.2 micro-hybride 48 V et bicarburation (essence/GPL) et la nouvelle motorisation 1.8 Full Hybrid qui pourrait être disponible avec plusieurs niveaux de puissance. Cette sixième génération devrait rester au catalogue jusqu’en 2034 après un ou plusieurs restylages.
2026 – Renault Twingo E-Tech Electric
Le retour de la Renault Twingo est prévu, si tout va bien, pour 2026 et en même temps que l’arrivée de cette nouvelle génération 100 % électrique, c’est d’un retour aux sources qu’il s’agit. En effet, la petite grenouille du Losange s’affuble de la même ligne que la toute première génération de Twingo qui date de 1992 (lancement commercial en 1993). Bien entendu, il s’agira d’une auto moderne qui sera aussi pratique que le premier opus, mais se dotera de deux portes de plus que la Twingo de 1992. Le profil sera toujours monocorps avec une poupe tronquée et des roues repoussées aux quatre coins, mais les projecteurs et les feux seront à LED.
Renault voudrait proposer cette auto à moins de 20 000 €, hors bonus. Pour réussir ce pari, la marque compte sur le partage des frais entre les différentes entités du groupe et de ses partenaires, on pense bien sûr à Dacia, mais il se pourrait aussi que Mitsubishi ou Nissan (bien que la marque japonaise se soit déjà associée avec Honda pour ses petites autos) s’y intéresse. Depuis la découverte du concept-car développé sous le nom de code Legend, Renault s’est aussi rapproché de Volkswagen et de Mercedes qui semblent intéresser par le développement et la fabrication de cette voiture en commun. Mercedes voulant peut-être donner à sa marque Smart (que Daimler partage désormais avec le Chinois Geely) un modèle d’entrée de gamme, tandis que le constructeur Volkswagen (avec lequel les discussions semblent bien avancées) voit avec cette association la possibilité d’arriver à produire sa future ID.1 à moindre coût.
En plus d’un tarif réduit, Renault veut que sa petite auto ne consomme que 10 kWh/100 km, pour cela il y aura une limitation drastique du poids, une aérodynamique très poussée, une limitation importante des frottements (des pneumatiques en particulier). Il y aura aussi une réduction des pièces dans l’assemblage de cette auto, Renault pourrait faire comme Tesla et son « Gigacasting » qui consiste à mouler de grosses pièces en un seul bloc. D’autres économies viendraient des batteries qui seront de type LFP (lithium-fer-phosphate). Elles offrent un moindre rendement qu’une NMC (nickel-manganèse-cobalt), mais sont plus économiques. Avec une batterie de 30 kWh, la Twingo électrique pourrait avoir une autonomie de 250 km environ, sera-ce suffisant pour séduire les potentiels acheteurs ?
2027 – Renault Grand Scénic
Le Losange devrait se doter pour sa gamme électrique, d’un modèle plus grand que le Scénic. Celui qui pourrait se nommer Renault Grand Scénic, devrait pouvoir transporter sept personnes et devrait se doter d’un l’inédit électromoteur de 272 ch sur lequel travaillent Renault et son partenaire Valeo (projet E7A) et qui sera produit sur le site de Cléon (Seine-Maritime). Ce modèle devrait aussi inaugurer une nouvelle architecture électronique de type « Software Defined Vehicle » (SDV) qui est développée par l’entité électrique et software Ampère de Renault avec le partenariat du spécialiste de la technologie mobile, l’entreprise Qualcomm. Quant à l’architecture électrique de ce modèle, elle bénéficiera d’une plate-forme pouvant accepter 800 volts pour des recharges plus rapides et elle sera capable d’utiliser de grosses batteries de 90 kW provenant de chez Envision, l’équipementier chinois qui construit sa gigafactory à Douai dans le Nord à côté du lieu de production de ce futur « Grand Scénic » électrique.
2027 – Renault Mégane 6 E-Tech Electric
Avec l'année 2027, viendra l'heure du remplacement de la Renault Mégane 5 électrique. La nouvelle génération devrait faire de gros progrès en ce qui concerne ses performances et son autonomie. Elle se servira des éléments techniques et électroniques du futur « Grand Scénic E-Tech Electric » et devrait s’équiper comme celui-ci, du nouveau moteur électrique de Renault-Valeo, un moteur synchrone à rotor bobiné de 200 kW ou 272 ch. Les avantages de cet électromoteur devraient être nombreux puisqu’il sera plus compact, mais aussi plus léger et qu’il n’utilisera pas de terres rares.
Et aussi…
- En 2026 on devrait découvrir les restylages des Renault Austral et Renault Espace qui devraient modifier leur face avant pour que celle-ci s’inspire de celle du Renault Rafale.
- Pour son passage à l’électrique, Renault va mettre à la retraite de nombreux modèles, c’est déjà le cas pour la Renault Mégane RS, mais aussi pour la Renault Zoé, la Renault Twingo va suivre, mais elle connaîtra une résurrection avec l’arrivée de la Twingo électrique.
- Luca de Meo, Directeur général de Renault Group, s’intéresse de près au « kei cars » ou Keijidōsha (en français voitures légères). Ces petites autos de moins de 3,40 m de long et d’une largeur ne dépassant 1,48 m sont très prisées au Japon. Pour lui, la production de telles voitures en Europe, qui sont efficaces en ville, mais un peu moins sur la route, pourrait démocratiser la voiture électrique en Europe. Elles viendraient s’intercaler entre les quadricycles à moteurs et les mini-citadines. Pour produire ces autos, Renault pourrait s’appuyer sur Nissan, qui est en partenariat avec Honda pour construire ce type de voiture qui représente plus de 30 % des ventes au Japon. En adressant La Lettre à l’Europe le 19 mars dernier, Luca de Meo a explicité son désir de « kei cars » pour l’Europe des voitures électriques : « La solution c’est de s’inspirer du concept des « kei cars », les citadines japonaises. De sa naissance à la casse, une petite voiture a un impact environnemental inférieur de 75 %. Elle peut être vendue 50 % moins cher qu’un modèle de milieu de gamme. Avec un arsenal de mesures très peu coûteuses, on peut inverser rapidement la tendance : leasing sociaux, places de parking gratuites, prix préférentiels de recharge, taux d’intérêt plus bas pour les crédits, incitations pour les jeunes acheteurs, etc… ». Sera-t-il entendu ?
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