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Après leur rupture, quel sera l'avenir de Nissan et Honda ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - C'est désormais officiel : les deux marques japonaises ne convoleront pas en justes noces. Et si sa bonne forme permet à Honda de continuer à naviguer en solo, il n'en va pas de même pour Nissan, englué dans les soucis financiers. Plusieurs options s'offrent à ce dernier.

Après leur rupture, quel sera l'avenir de Nissan et Honda ?

C’est ensemble qu’ils ont discuté pendant deux mois, c’est ensemble aussi qu’ils se séparent. Nissan et Honda ont annoncé, au travers d’un communiqué commun, tout en politesse japonaise, qu'il « serait plus approprié de cesser les discussions et de résilier le protocole d'accord ». Circulez y a plus rien à voir, et surtout pas le 3e constructeur mondial qui se profilait suite à la fusion des deux Japonais.

On sait ce qui a provoqué la rupture, notamment la gourmandise de Honda qui voulait régner en maître absolu sur le futur ensemble. En revanche on ne sait rien de l’avenir des deux marques.
Il n’y a certes pas trop à s’inquiéter pour Honda, le bon élève du duo a les moyens, la marge opérationnelle (de 6,8%) et les 4,2 millions de voitures vendues pour envisager si ce n’est un avenir, du moins un présent en solo. 

Les deux protagonistes du divorce ne sont pas égaux

Évidemment, le constructeur n’est pas le premier de la classe en matière de voitures électriques, mais sa bonne forme financière lui permet de signer des accords de développement dans ce sens avec qui il entend. Des accords que la marque avait d’ailleurs conclu avec General Motors, avant de les dénoncer il y a deux ans.

Si Honda, que l’on soupçonne d’ailleurs d’avoir été fortement encouragé, voir poussé, par le gouvernement japonais pour se rapprocher de Nissan, supporte parfaitement le divorce, il n’en va pas du tout de même pour l’autre nippon.

Car Nissan est au plus mal. Son bénéfice est en baisse de 85% en raison de ses ventes en Chine et aux États-Unis en berne. Résultat : ses dirigeants ont annoncé, il y a quelques mois, 9 000 suppressions de poste, et une baisse de la production de 20%.

Alors que faire ? Plusieurs solutions s’offrent aujourd’hui à la marque, mais aucune d’entre elles ne prévoit une continuation en solo. Selon certains observateurs, Nissan pourrait se rapprocher d’un autre constructeur que Honda pour trouver son salut. Et de regarder du côté des États-Unis.
C’est que le plus américain des constructeurs japonais possède, malgré un coup de moins bien en ce moment, une bonne réputation Outre-Atlantique. 

Luca de Meo, à gauche, aux côtés du patron de Mitsubishi et de Nissan. Ces derniers ont des accords industriels avec Renault, mais aussi, dans le cas de Nissan, des actions que le Losange souhaiterait vendre. Crédit photo : 
OAN VALAT/EPA/MaxPPP
Luca de Meo, à gauche, aux côtés du patron de Mitsubishi et de Nissan. Ces derniers ont des accords industriels avec Renault, mais aussi, dans le cas de Nissan, des actions que le Losange souhaiterait vendre. Crédit photo : 

OAN VALAT/EPA/MaxPPP

Or, les nouvelles taxes Trump sur les importations pourraient gravement nuire à ce succès. Sauf si Nissan se place sous la coupe d’un constructeur américain, lui permettant de fabriquer ses autos sur place. Quel groupe pourrait être volontaire pour ce nouveau mariage ? Stellantis s’exclut de lui-même du mouvement, comptant déjà 14 marques (voir 15 avec Leapmotor) et n’étant pas dans une forme impériale en ce moment.

Reste Ford et General Motors, avec une petite prime au second, puisque le groupe de Detroit a  travaillé en collaboration avec Nissan jusqu’en 2023. Mais si l’Amérique ne cède pas aux avances du Japonais, vers qui peut-il se tourner ? Un fiancé tenace est revenu plusieurs fois pour demander la main de la marque cabossée. Il s’agit du taïwanais Foxconn qui, pour le moment, souhaiterait racheter les 35% détenus par Renault et dont Luca de Meo aimerait bien se débarrasser.

Un Américain ou un chinois au secours ?

Mais le gouvernement japonais ne l’entend pas ainsi, car pour lui, Foxconn est plus chinois que Taïwanais et pas question de voir un représentant de ce pays, ennemi historique du Japon, s’emparer de l’un des fleurons (même au passé) de son industrie. 

Reste qu’il y a le feu au siège de Nissan à Yokohama. Le temps est compté et pour sauver la marque, il faut trouver rapidement des investisseurs. Deux personnalités s’activent dans l’ombre et elles ont toutes deux intérêts à trouver une solution. Luca de Meo, évidemment, qui voit ses actions se dévaluer chaque jour au fur et à mesure de la dégringolade de Nissan. 

Mais un autre homme a également intérêt à sauver le soldat Nissan. Il s’agit de Yōji Mutō, le ministre de l’économie du Japon nommé le 1er octobre dernier, alors que le constructeur était déjà en plaine tempête. Lui, et le gouvernement, cherche activement un repreneur. Il pourrait même revoir leur position concernant Foxconn et lui permettre de prendre des parts dans Nissan. À moins d’utiliser des deniers publics pour renflouer la maison et éviter le pire : la fin pure et simple de Nissan, et la suppression de 133 000 postes, l’effectif complet du constructeur.

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