C'est un monospace, pas une camionnette


La première impression lorsqu'on monte à bord de cet Active Tourer n'est pas l'assise haute (+ 2cm par rapport à un X1 et même + 11cm par rapport à un Série 1), non, c'est plutôt la position de conduite très typée berline. Le volant réglable est parfaitement face à vous (pas d'effet camionnette), vous êtes parfaitement installé comme dans une BMW classique, c'est à dire assez bas par rapport au volant et à la planche de bord, le siège de notre version était plus qu'accueillant et finalement, on ne se sent pas vraiment à bord d'un … monospace sauf en ce qui concerne l'énorme montant de pare-brise heureusement dédoublé qui gêne la vue dans les virages à gauche.

Au lancement, vous aurez le choix entre 218i à moteur 3 cylindres 1,5l de 136 ch, 225i 2,0l de 231 ch et 218d de 150 ch, puis très rapidement (novembre) à la 216d à moteur 3 cylindres diesel de 116 ch et 220d de 190ch. Nous avions à l'essai une version 225i Luxury qui ne se vendra que très peu en France puisque son 4 cylindres 2,0l twinturbo de 231 ch et 350 Nm de couple est légèrement malussé (de 150 à 250 euros selon les roues choisies), il y a fort à parier que la 218d équipée d'un 2,0l turbo de 150 ch et 330 Nm de couple, neutre en taxe écologique et assez économique (entre 4,1 et 4,3l/100km) offrira aussi de belles prestations et devrait faire de beaux scores de vente en France. BMW proposera la transmission intégrale xDrive sur les plus grosses motorisations (220d et 225i) qui réclamera un surcoût de 2000€, ces modèles haut de gamme seront équipés de la transmission automatique à 8 rapports à commande au volant. La boîte automatique sera proposée en option sur les autres motorisations, vous noterez que sur les versions à moteur 3 cylindres comme la 218i elle ne comporte que 6 vitesses.

Au volant d'une future rareté : le 225i

Essai vidéo - BMW Série 2 Active Tourer, une tentation française

Ce 4 cylindres 2,0l twinturbo de 231 ch que nous avons pu essayer se distingue par sa rondeur grâce à un couple de 350 Nm disponible dès 1250 tr/mn et son allonge … par rapport à un diesel (car après 6000 tr/mn, il n'y a plus grand chose). Il pousse, ou plutôt il tire devrait-on dire, de 0 à 100 km/h en 6,6s et peut vous envoyer jusqu'à 240 km/h en pointe soit pas loin de la prison. On a noté un bruit au ralenti qui manque de noblesse mais une belle présence sonore à l'accélération et également à la décélération où l'on entend franchement la soupape de décharge faire son office sans aucune discrétion. Quel intérêt pour un monospace me demanderez-vous ? Aucun, si ce n'est celui de reporter le plus loin possible les premiers signes de dépression de celui qui, au volant, vient de passer d'une M3 e92 à un Série 2 Active Tourer …

On accolera une mention très bien à la boîte automatique 8 rapports qui répond idéalement et sans délai aux demandes du chauffeur (on ne dit plus pilote dans un monospace), on note pour les puristes qui s'égareront dans l'auto que la fonction « Manuelle » du levier fonctionne à l'endroit (on pousse pour rétrograder et on tire pour monter) et surtout que le comportement est effectivement un peu plus dynamique que dans un monospace traditionnel. La suspension pilotée de notre modèle d'essai (Select Drive) comportait 2 lois de réglages sans grande différence, de plus, le mode Sport dont l'action sur les paramètres moteur est caricaturale (il est apparemment possible de dissocier les réglages moteur et suspension dans les menus) ne s'accorde pas avec les prétentions de cet engin. On ne comprend toujours pas pourquoi (mais ce n'est pas que le fait de BMW) on associe souvent le terme Sport à des réglages dénués de toute progressivité ! Par ailleurs, existe aussi une suspension optionnelle DirectDrive (à ne pas confondre avec la SelectDrive) qui sera livrée de série sur la M-Sport, elle propose un réglage châssis plus ferme avec abaissement de 10 mm de la garde au sol, c'est l'équivalent du châssis Sport que l'on connaissait précédemment. Soyons clairs, on touche là la limite du concept de monospace sportif et je pense que ce genre d'option n'a pas grand intérêt d'autant plus que le feeling au volant de cette version Luxury est assez artificiel et que la latitude de réglages n'est pas assez importante pour réellement modifier le comportement. Ne rêvez pas, si vous attaquez en Série 2 Active Tourer, le sous-virage sera très vite présent tandis que les passants ainsi que les occupants vous regarderont comme un dégénéré tueurs d'enfants juste bon pour l'asile. Surtout si vous avez tenté, en leur présence, de faire fonctionner le launch control (!!) proposé avec la boîte automatique ou que vous avez tenté une accélération franche roues braquées ! Car malgré le soin apporté au châssis de sa première traction (train arrière multibras, train avant assez complexe), il y a bien 231 ch à passer !

Un toucher de route de berline premium

Essai vidéo - BMW Série 2 Active Tourer, une tentation française

Non, la grande qualité de ce BMW Active Tourer est de proposer un roulage effectivement « teinté de Premium », comprenez par là que vous avez l'impression d'être au volant d'une auto parfaitement plantée dans le bitume, la sensation de lourdeur que vous pouvez ressentir au volant ne se traduit pas forcément par un comportement lourdaud en virage où l'auto tient très bien le pavé tant qu'on ne la secoue pas trop, elle vous donne l'impression d'être au volant d'une GT ou d'une berline haut de gamme, un ressenti assez typique des Allemandes. Ça manque effectivement de naturel – dans la direction comme dans la suspension - et dans ce sens une Mercedes Classe B est moins « filtrante » mais le comportement est parfaitement cohérent avec l'aspect cossu et robuste de l'habitacle. Et contrairement à d'autres moins bien fournies, la dotation en équipements technologiques divers est telle que la conduite peut légitimement devenir accessoire. D'ailleurs, une fonction pilote automatique (pour les bouchons et jusqu'à 60 km/h) fait son apparition. Nous ne l'avons par bonheur …. malheureusement pas testée, le Lubéron n'étant pas réputé pour ses embouteillages. Quant à la consommation, elle est donnée pour 6l/100 km, nous avons évidemment fait bien plus mais c'est tellement peu représentatif d'une conduite « normale » que l'on va s'abstenir de donner des valeurs qui seront très différentes d'un conducteur à l'autre, et ce d'autant plus que l'intérêt premier de ce bloc puissant n'est pas sa consommation. Les versions 218d 150 ch annoncées à 4,1/4,3l aux 100km et le 216d 116 ch à seulement 99 gr CO2/km seront plus à l'aise dans le domaine.