Il est ici question de taux de "flicage". Pour le déterminer, nous avons rapporté le nombre de points de permis supprimés dans chaque région au parc automobile qui y est répertorié. Opération aussi simple qu’efficace, et qui permet de dégager de véritables différences d’un département à l’autre. Toutefois, nous étions loin d’imaginer constater de tels écarts…
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Les fliquages les plus "sévères" - Ile de France, Paca, Centre
Dominant ce premier classement, l’Ile-de-France apparaît comme la région où automobilistes et conducteurs de deux-roues sont les plus « vissés » par les pouvoirs publics. Trafic élevé, zones urbaines denses, déploiement de très nombreux radars fixes et mobiles : autant de facteurs qui, combinés au stress de conditions de circulation difficiles, expliquent cette véritable avalanche de points perdus. Motifs probablement différents pour la deuxième place de la région Paca dans ce tableau. Loin de nous l’idée ou la volonté de faire passer nos amis du midi pour des chauffards, mais n’importe qui ayant roulé dans le coin aura pu constater le détachement de nombreux conducteurs locaux vis-à-vis des questions de sécurité routière et de certaines règles basiques de conduite, donnant manifestement du « point à moudre » aux forces de l’ordre. Explication identique pour la région Languedoc-Roussillon (4e), d’ailleurs. Plus étonnante est la médaille de bronze obtenue par la région Centre, zone pourtant assez peu peuplée et pas réputée pour être un far west routier. Sans doute faut-il y voir le fruit de l’action des nombreux radars déployés sur les routes et - surtout - autoroutes du secteur, A10 et A11 en tête : tellement facile, tellement tentant. La région Centre est d’ailleurs celle qui détient le plus fort taux de suspensions de permis pour excès de vitesse. Or, c’est sur autoroute que le pied droit s’alourdit le plus. Rappelons au passage que les contraventions à la vitesse sont le premier vecteur de pertes de points dans l’hexagone, avec une nette domination des radars automatiques (fixes et mobiles): sur 9,09 millions d’excès constatés en 2008, ceux-ci en ont immortalisé 7,81 millions…
Les fliquages «dans la norme » - Nord-Pas-de-Calais, Rhônes-Alpes, Haute-Normandie
La catégorie médiane concentre la moitié des régions de France métropolitaine. On y retrouve une certaine diversité géographique, même si Nord-Pas de Calais et Rhône-Alpes, zones pourtant éloignées l’une de l’autre, se détachent nettement. Il s’agit là encore de régions à trafic autoroutier élevé - surtout Nord-Pas de Calais, avec un débit quotidien supérieur à la moyenne nationale - et donc truffées de pièges (radars) potentiels. Toutefois, ce surcroît d’activité s’explique aussi par le fait que ces deux régions figurent dans le Top 5 en valeur absolue en termes d’accidents corporels. Encore un effort, donc… A noter également dans cette partie du tableau, la présence d’un tir groupé, de la 11ème à la 15ème place, d’un grand quart nord-ouest qui va de la Haute-Normandie à Poitou-Charentes. Une homogénéité dans le « flicage » qui n’empêche pas les cinq régions en question d’afficher des résultats très variables côté accidents corporel : si l’on ramène les chiffres bruts au parc roulant, la Basse-Normandie (1125 accidents pour 701 534 véhicules) fait nettement mieux que Poitou-Charentes (1853 / 869 395). Il y a donc encore de belles marges de progression, et pas uniquement côté répression.
Les fliquages " pépère " - Corse, Auvergne, Bourgogne
Il est des régions de France où le point de permis a manifestement la vie plus facile. Témoin la Corse, où l’on conçoit que les forces de l’ordre aient parfois mieux à faire que de planter des radars. Seulement voilà, si le nombre de morts sur les routes de l’île est faible, ce qui tendrait à prouver qu’une pression policière exercée avec parcimonie (et à bon escient…) peut avoir son efficacité, il se trouve malheureusement que le nombre d’accidents corporels y est l’un des plus élevés de France si on le ramène au nombre de véhicules en circulation... Constat identique pour l'Auvergne, dont le faible taux de « flicage » s’explique en grande partie par une faible densité de trafic autoroutier, le plus dévoreur de points. Quant à la Bourgogne, l’important réseau de routes nationales s’accompagne d’un nombre élevé d’accidents corporels. Bref, pas évident de vanter les vertus du modèle « France profonde »… Reste le cas de la Picardie: la région la moins « fliquée » de France est aussi celle qui compte le moins d’accidents corporels. Championne, alors? Presque, même si ça se complique un peu quand on considère le nombre de tués sur les routes, qui est tout de même le critère n°1 pour les pouvoirs publics. Nous y venons.
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