Semblant échappé de Disney World, le Multipla a séduit 200 000 acheteurs en six ans dont 25 000 en France. Sans être un vrai bide, c'est peu en regard de ses immenses qualités, et surtout en comparaison des scores du Scénic, Picasso, et autres Zafira.
Son esthétique tranchée a visiblement rebuté une bonne partie de sa clientèle potentielle, qui est passée à côté de sa formidable tenue de route, de son imbattable rapport longueur/habitabilité et de ses vraies six places.
Restylage tardif
Au moment de sa présentation statique, avancée au Mondial de Paris 1996 pour ne pas trop laisser le champ libre au Renault Scénic qui commençait alors sa carrière, Fiat tablait sagement sur 45 000 immatriculations par an, pour finalement pronostiquer 60 000 exemplaires annuels à la fin 1998, quand démarra sa commercialisation effective quelques mois avant celle de l'Opel Zafira.
Même par rapport à l'hypothèse basse de départ, ce sont 70 000 exemplaires de moins que prévu. Conséquence, Fiat perd depuis des années de l'argent sur le Multipla.
Conscient du handicap constitué par son style, le constructeur transalpin aurait bien procédé au traditionnel remodelage de milieu de vie en 2002. Malencontreusement, la firme passée légèrement dans le rouge en 2001 affichait cette année-là un résultat négatif record (près de 4 000 millions d'euros). Il fallait d'urgence tailler dans les budgets, surseoir aux investissements non prioritaires, y compris ceux affectés au Multipla.
Le déficit réduit de moitié en 2003 et le possible retour à l'équilibre en 2004 ont enfin permis d'allouer quelques ressources pour refaire une beauté au plus singulier des monospaces compacts.
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