Son palmarès est sans égal. Il est le seul pilote de l'histoire du sport automobile à avoir remporté la triple couronne : champion du monde F1, vainqueur des 500 miles d'Indianapolis et des 24 heures du Mans. Il y eut l'homme aussi, modèle de fair-play et de courage, en parfaite harmonie avec une époque qui avait du style.
L'oil malicieux, la moustache fine mais conquérante soulignant un sourire coquin, l'allure naturellement décontractée d'un aristocrate, Graham Hill était Britannique. Terriblement Britannique... au point de ressembler aux caricatures croquant les officiers de l'Armée des Indes. Son flegme et son humour ravageur lui vaudront le respect de ses pairs et une immense popularité. Ce Londonien bon teint venait d'un milieu modeste et c'est au fil du temps et au hasard des rencontres qu'il affina son personnage. Il se plaisait à répéter qu'il ne fallait compter que sur soi et ne rien attendre des autres. Une discipline acquise sur le banc de douleur du 8 barré du London Rowing Club, l'un des clubs d'avirons les plus réputés d'Angleterre.
Il en conservera les couleurs sur son célèbre casque mais aussi un sens aigu des responsabilités. Ainsi, ce jeune homme qui aime la vie et ses plaisirs, qui aurait aimé être comédien, choisit finalement une vie paisible et un métier raisonnable. Employé dans une fabrique d'horlogerie de précision, il peut enfin se payer sa première voiture, une vieille Morris de 1934 et passe son permis de conduire dans la foulée. Il a déjà 24 ans et découvre alors un monde totalement inconnu. Son père n'avait ni permis, ni voiture et, adolescent, il n'avait jamais éprouvé l'envie de toucher un volant ou de feuilleter une revue spécialisée.
Le sport automobile fera irruption dans sa vie de façon tout aussi impromptue. "Â l'usine, lors d'une pause, une collègue m'a montré une petite annonce : un particulier louait sa Cooper F3 à Brands Hatch, 5 shillings le tour. J'ai emmené une livre et j'ai fait quatre tours."* Graham Hill avait trouvé sa voie. Il serait pilote. Il démissionna peu après de son emploi, sûr de son fait et toujours aussi cabotin, il s'inscrit au chômage sous la rubrique "pilote de course". Il arrondit sa maigre allocation en devenant homme à tout faire sur le circuit de Brands-Hatch, où ses talents de mécanicien et son sens de l'humour font merveille. Il est bientôt connu et apprécié de tous les habitués des lieux. C'est ainsi qu'il rencontre Colin Chapman, jeune fondateur de l'écurie Lotus, qui lui propose un poste de mécanicien.
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