En bref

Berline 5 portes de 4,86 m de long

Coffre de 625 litres

4 moteurs à essence et 3 Diesel

De 23 700 à 45 650 €

Dévoilée à Prague en février dernier quelques jours avant son grand bain public à Genève, la berline Skoda Superb III débutera sa commercialisation en France le 3 juillet 2015, trois jours avant la première apparition de la remplaçante de la Renault Laguna (et accessoirement de la Latitude). Le break que nous essayerons mi-juillet arrivera dans les concessions en octobre.


Produite dans l’usine tchèque de Kvasiny, la nouvelle Superb repose sur la plateforme modulaire MQB commune à une flopée de modèles du groupe Volkswagen dont la Passat renouvelée fin 2014, celle de huitième génération. A cette dernière, elle emprunte beaucoup d’éléments, à commencer par une bonne partie de ses moteurs remis à jour, son amortissement adaptatif (série avec le niveau d’équipement le plus élevé) et quasiment toutes ses aides à la conduite, qui sont ici souvent optionnelles et dont certaines adoptent des appellations propres à Skoda. Elle s’affiche ainsi technologiquement à la page, plus sûre et plus intelligente que sa devancière. Reste à vérifier si elle se montre à la hauteur de ses plus proches rivales, la Ford Mondeo 4, la Mazda 6, la Peugeot 508 restylée, et sa cousine Volkswagen Passat 8.

Elle ne manque pas d’air

La gamme au lancement s’articule pour les particuliers autour de quatre niveaux de finition (Active, Ambition, Style (médian supérieur), et haut de gamme L&K (pour Laurin et Klement) qui illustre cet essai.

Elle a droit à trois motorisations à essence, toutes quatre cylindres, 1.4 de 125 ou 150 ch, 1.8 de 180 ch et 2 litres de 280 ch (le V6 3.6 passe à la trappe), et à deux Diesel : le 1.6 TDi de 120 ch et le 2 litres en 150 et 190 ch (en remplacement des 140 et 170 chevaux). On ne retrouve pas le TDi 240 de la Passat qui aurait permis de contrer largement le TDCi 210 ch/450 Nm à double turbo séquentiel de la Mondeo.

Comme la précédente, la nouvelle Superb a droit à quatre roues motrices, ici avec le 2 litres TDi (150 et 190 ch) et le 2 litres à essence de 280 ch, afin de ne pas laisser ce créneau à la Volkswagen Passat et à la Ford Mondeo, ou dans une moindre mesure aux Opel Insignia 4x4 et autre Subaru Legacy intégrale. Au total, on dénombre douze versions à essence et pas moins de 28 en Diesel. Les prix courent de 23 790 € à plus de 45 000 €, contre près de 25 000 à 41 000 € pour l’ancienne. Un peu moins chère que la vieillissante Citroën C5, la 508 et la Passat, la grande familiale tchèque est maintenant moins abordable que la Mondeo ou la Mazda 6.


Grande dehors

La longueur de la Superb (4 861 mm, 20 cm de plus que l’Octavia) augmente de trois centimètres par rapport à la précédente et dépasse de neuf centimètres la Passat. Elle se retrouve très proche de celle de la Mazda 6 (4 865 mm) et à peine inférieure à celle de la Ford Mondeo (4 871 mm). Ce sont les trois plus imposantes familiales du marché, avec des mensurations qui flirtent avec celles de grandes routières comme la BMW Série 5 ou la Mercedes Classe E, et supérieures à celles d’une Lexus GS ou une Volvo S80.

Essai vidéo – Skoda Superb : grande prétentieuse ?

La Superb affiche une largeur de caisse record dans la catégorie (1 864 mm, en augmentation de 47 mm), devant la C5 et la Mondeo (1 852 mm), bien plus que la Passat (1 830 mm). La hauteur augmente d’un centimètre par rapport à sa devancière, à 1 468 mm, alors qu’elle paraît plus basse.

En matière de design, la Superb III atteste des progrès récents de la marque. Elle s’inspire nettement du concept Skoda VisionC présenté au Salon de Genève 2014. La plupart des éléments de la proue comme l’ample calandre ou les optiques étirées (avec phares type halogène sur les deux finitions basses, bi-Xénon avec AFS sur les trois autres) à la découpe acérée accentuent l’impression de largeur. L’empattement allongé de 80 mm (à 2 841 mm, soit 11 mm de plus que la Mazda 6 et 5 cm de mieux que la Passat, mais encore bien moindre que celui des grandes routières premium allemandes) et le porte-à-faux avant raccourci de 61 mm aboutissent à des proportions équilibrées. Avec la ligne tranchée qui court des projecteurs avant aux feux arrière, ainsi que grâce à des bas de caisse creusés à la gouge -plus encore que la berline Passat- qui étirent la silhouette, la nouvelle Superb dégage une élégance et un dynamisme auxquels la précédente ne pouvait prétendre. Les montants étroits, la découpe nette des vitres et la descente en pente douce du pavillon vers la lunette arrière donnent à la silhouette un petit air de coupé.

La nouvelle Superb partage d’ailleurs avec l’Audi A7 (4,97 m) la singularité d’une carrosserie fastback, autrement dit 5 portes à hayon. Eh oui, la 3e génération abandonne l’ouverture à double cinématique de la précédente qui permettait d’ouvrir la malle de coffre à la façon d’une berline 4 portes trois volumes classique, ou tout le volet de hayon à la manière de la Mondeo et de la Laguna. L’ancien ouvrant lourd et cher à fabriquer avait également des incidences sur le design de la poupe, pour le moins massive. Le nouveau hayon permet un style plus élancé, en cohérence avec les étroits combinés de feux à éclairage LED (toujours avec la signature lumineuse en C, caractéristique de la marque).

A notre avis, le style extérieur est globalement réussi, même si certains trouveront que l’influence de Volkswagen se fait un peu trop sentir. En tout cas, si 70 % des clients de la Superb 2 jugeant la berline pataude plébiscitaient le break, la ligne plaisante de la nouvelle berline devrait rééquilibrer les ventes entre les deux carrosseries. Pour ne rien gâcher, l’aérodynamique est plutôt bonne, avec un Cx compris entre 0, 275 et 0,309 selon la motorisation.


Essai vidéo – Skoda Superb : grande prétentieuse ?

Immense dedans

Le rapport espace intérieur/encombrement extérieur est comme souvent chez le constructeur tchèque très favorable. L’habitabilité est excellente, avec une garde au toit, une largeur aux coudes comme aux épaules et un espace pour les jambes en progrès. Pour quasiment toutes les côtes, c’est mieux que ses concurrentes. En outre, on n’est pas obligé de courber l’échine pour accéder à la banquette, la ligne de pavillon ne chute pas comme pour la Ford Mondeo, l’Opel Insignia ou la Volkswagen Passat.


Essai vidéo – Skoda Superb : grande prétentieuse ?
Essai vidéo – Skoda Superb : grande prétentieuse ?
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Le coffre est le plus vaste de la catégorie banquette en place avec 625 litres, sans compter les 41 litres réservés à la roue de secours. Il progresse de 30 litres par rapport à sa devancière, et se retrouve devant celui de la Passat (586 litres avec kit anti-crevaison) et de la Mondeo (541 litres, avec la roue de secours galette de série). Si la hauteur du seuil de chargement n’est pas excessive (inchangée par rapport au modèle précédent à 711 mm), accéder au fond du coffre n’est pas une mince affaire avec une profondeur de plus de 1,25 m, et le jeu de filets pour maintenir de menus objets n’est proposé de série que sur la version haut de gamme (pack Simply Clever à 380 € pour les autres).

Le volet de hayon motorisé est proposé en option sur toute la gamme (450 €), et se commande depuis la console centrale, la clé à télécommande ou sur le hayon lui-même. Il y a mieux encore, l’ouverture du coffre automatique « Virtual Pedal » (l’Easy Open de la Passat) en passant le pied sous le pare-chocs arrière. Cette pratique fonction mains–libres couplée au hayon électrique (610 €, à partir du niveau 2 Ambition) fonctionne en combinaison avec le système de verrouillage et de démarrage automatique Kessy, indisponible sur la finition de base Active.

En configuration 2 places, l’aire de chargement n’est pas plane, avec une marche de presque dix centimètres à la base de la banquette, mais le volume maxi atteint quand-même 1 760 litres. Ses plus proches rivales sur ce point, Opel Insignia et Ford Mondeo, se contentent de moins de 1 500 litres (1 152 litres pour la Passat). Le dossier du siège passager est rabattable en option (100 €, indisponible sur L&K), ce qui libère une longueur totale de 3,1 mètres.

Le break, toujours estampillé Combi, sera aussi long que la berline, et offrira lui un plancher plat en 2 places pour accueillir 1 950 litres de chargement. Il restera limité à 5 places. La possibilité d’une banquette de secours n’a même pas effleuré ses concepteurs puisque Skoda lancera prochainement un SUV 7 places de 4,75 m de long (entre Audi Q5 et Volkswagen Touareg).


Classique et pratique

La qualité de la finition déjà très bonne auparavant progresse encore ici et là, sans rejoindre tout à fait le top de la catégorie. La présentation reste archi-classique, alors qu’un peu d’originalité n’aurait pas fait de mal. Seule la finition haute profite d’un intérieur bicolore où le beige apporte un brin de gaieté, les autres sont abonnées à l’anthracite. Rien à reprocher à la position de conduite, au confort des sièges (à réglage électrique, chauffants et ventilés en haut de gamme, mais sans fonction de massage) ou à la disposition des commandes, si ce n’est l’écran couleur tactile (de 5 à 8 pouces selon le niveau d’équipement) qui reste implanté un peu trop bas sur la console centrale au dessus la climatisation. Celle-ci est manuelle ou à commande électronique disponible en version bi-zone et, pour la première fois sur une auto de la marque, en version tri-zone afin de choyer les passagers arrière. Autre première chez Skoda, un frein de stationnement électronique remplace le frein à main classique.

Essai vidéo – Skoda Superb : grande prétentieuse ?

Par ailleurs, l’habitacle gagne encore en solutions fonctionnelles que le constructeur englobe sous l’appellation « Simply Clever ». Il y en a 29 au total, dont 10 inédites. Au-delà des nombreux espaces de rangement (d’une contenance de 26 litres au total), on épinglera l’astucieux système d’ouverture d’une seule main pour bouteille d’un demi-litre ou les deux parapluies dissimulés dans des compartiments intégrés aux portes avant (avec évacuation pour les gouttes d'eau), en rappelant que les Superb de première et de deuxième générations étaient équipées d'un logement pour parapluie dans la porte arrière gauche…


Depuis 2001, la Superb s’est vendue à ce jour à plus de 770 000 exemplaires dans le monde, la première génération (sans compter l’originale des années 30) à 130 000 unités (uniquement en berline) et la seconde commercialisée en berline à l’été 2008 suivie du break début 2010 à près de 650 000 unités. Le restylage intervenu au printemps 2013 a permis aux ventes de ne pas trop s’éroder ces deux dernières années. La nouvelle devrait convaincre encore plus de clients, ou tout au moins grignoter des parts de marché à ses rivales. Ce sera le cas en France, avec 3 000 unités prévues en année pleine, soit 2,5 % du segment des familiales, contre 1,3 % pour la Superb sortante entre 2008 et ce printemps. Le segment D (ou M2) représente 120 000 unités annuelles sur le marché français, également réparties entre berline et break. Pour 2015, environ 1 400 exemplaires (un millier de berlines et le solde pour le Combi) seront vendus chez nous entre juillet et la fin de l’année.