Voiture électrique : investissement maximal pour rentabilité nulle ?
Selon le journal économique italien "Il Sole 24 Ore", la voiture électrique demanderait 225 milliards d'euros d'investissements de la part des constructeurs automobiles d'ici 2023. Problème : la rentabilité sur ce type de véhicule est faible, voire nulle. La santé financière de nombreux constructeurs pourrait alors être menacée.
En un peu moins de cinq ans, l'industrie automobile a dû se réinventer et développer une nouvelle technologie qui n'est justement pas nouvelle. Au XIXe siècle, bien avant que le moteur à combustion ne soit la norme, les premiers prototypes de véhicules étaient dotés... de batteries. L'on n'invente rien, donc, on améliore grandement, en revanche, et cela coûte cher. Mettre en place une révolution industrielle en une dizaine d'années impose aux constructeurs d'investir des sommes folles : d'ici 2023, 225 milliards d'euros auront été dépensés par l'industrie auto pour lancer la voiture électrique. A titre d'information, c'est autant que les ressources financières de la France sur une année pour financer le budget global.
Selon le journal économique italie Il Sole 24 Ore, cet investissement lourd pourrait mettre en péril certaines marques automobiles qui n'auraient pas les reins assez solides. En cause : la rentabilité faible, voire nulle des véhicules électriques. Vous avez en effet probablement déjà lu quelque part des annonces de constructeurs qui disent vendre des voitures à pertes. Tesla, par exemple perdrait plus de 10 000 € par voiture vendue selon une récente étude allemande.
Le pire plan d'investissement ?
Que ce soit dans l'immobilier, l'art ou tout autre chose, la règle de l'investissement est simple : miser le moins possible pour avoir en retour le plus possible. Sauf que selon le journal italien, qui cite une étude du cabinet Alix Partners, ce sont 225 milliards qui auront probablement toutes les peines du monde d'être revues rapidement une fois les autos mises en vente.
D'autant plus que le temps presse : les constructeurs se doivent de faire des volumes pour réduire les prix de vente et séduire les acheteurs, qui attendent des voitures plus accessibles. Mais comment faire du volume alors que l'électrique ne représente toujours que 1 à 2 % du marché automobile ? C'est l'histoire de la poule et de l'oeuf...
Et la voiture autonome...
En plus de ces 225 milliards d'euros, les constructeurs vont investir 50 milliards d'euros supplémentaires pour la conduite autonome d'ici cinq ans. Cela nous donne 275 milliards à dépenser en quatre à cinq ans. A titre de comparaison, l'ensemble de l'industrie automobile mondiale a généré 553 milliards d'euros de bénéfices nets (avant impôts) en quatre ans (entre 2014 et 2018). En clair, c'est comme si les constructeurs devaient investir, sur quatre années, presque 50 % de tout ce qu'ils ont gagné les 4 précédentes années, avec la quasi-certitude de n'avoir que très peu de rentabilité par la suite ! Equation compliquée...
Le journal italien rappelle que cette situation est inédite dans le sens où ce n'est pas un besoin créé par les constructeurs ou une demande générée par les clients, mais plutôt une incitation "forcée" de la part des politiques de l'Europe entière, qui ne laissent pas d'autres choix à l'industrie automobile que de se tourner vers l'électrique (ou toute autre forme de mobilité sans émission), sans quoi les amendes s'accumuleront et les restrictions de circulation feront fuir les clients.
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