2. Toyota Yaris GR (2020) - Sur la route : une expérience exceptionnelle au volant
À la mise en route, le moteur sonne évidemment comme le 3-cylindres qu’il est : la surprise n’est pas là. Avec une puissance au litre de 161 ch, je m’attendais à ce qu’il manque de progressivité et de souplesse. À tort ! Il se montre au contraire très docile en ville et plein de vigueur à bas régime.
Là, on note une certaine fermeté de commandes, volant, boîte et pédales, ce qui personnellement me réjouit : on sent mieux la voiture. La suspension sautille beaucoup, et sur route, les bruits de roulements deviennent très présents. Mais le moteur prodigue une sonorité rauque fort plaisante (on entend même le tchiiii de la soupape de décharge au lever de pied) et surtout… Qu’est-ce qu’il pousse ! C’est l’un des 3-cylindres les plus puissants du monde et ça se sent. On en retire un immense plaisir, d’autant que cette vigueur impressionne quel que soit le rapport engagé (l’étagement s’avère judicieux) et se poursuit jusqu’à plus de 7 000 tr/mn. Là, on passe la vitesse supérieure à l’aide d’une commande de boîte aussi rapide que délicieuse à manier tandis que la direction, très rapide et communicative agit sur un train avant extrêmement précis. Car oui, la partie cycle est au moins à l’aune du moteur. Bien plantée sur la route, la Yaris GR profite d’un grip prodigieux même sur les départementales gras-mouillé de ce début d’automne, ainsi que d’un équilibre impeccable.
À la limite, elle consent à sous-virer, mais très tard, alors qu’un lever de pied en appui permet à l’arrière de se placer. Des réactions prévisibles, ce qui est d’autant plus appréciable qu’elles ont lieu à des vitesses élevées. Évidemment, la motricité est totale, donc peut remettre pleins gaz dès le point de corde passé. En Track, on sentira alors très légèrement la poupe survirer, alors qu’en épingle, on peut tirer le frein à main pour tourner, la voiture débrayant alors le pont arrière automatiquement !
L’amortissement, je l’ai dit, sautille à basse vitesse. Mais plus celle-ci augmente, plus la Yaris absorbe efficacement les inégalités, de sorte qu’on se retrouve à attaquer sur des routes bosselées sans être secoué : une vraie suspension typée course. Quant au freinage, commandé par une pédale facile à doser en dégressif, il excelle par sa puissance et son endurance. Seulement, l’accélérateur trop éloigné du frein gêne l’exécution du talon/pointe. Pas grave puisque la voiture peut générer un coup de gaz automatique quand on rétrograde. Autre défaut, plus ennuyeux celui-ci, le pavillon tombant à l’arrière a obligé à abaisser le rétroviseur central. Du coup, celui-ci entrave considérablement la visibilité vers la droite du pare-brise. Cela est agaçant sur autoroute car on ne voit pas forcément les clignotants des voitures qu’on dépasse. Heureusement, à 130 km/h, la Yaris profite d’une tenue de cap parfaite, et si ce n’étaient les bruits de roulement, on se verrait bien abattre des centaines de km, le confort étant tout à fait acceptable et les reprises monstrueuses. La hifi JBL présente même une très belle sonorité ! Enfin, la consommation. Plutôt élevée, elle passe vite les 10 l/100 km en usage actif, la moyenne de cet essai tournant autour de 9,8 l/100 km.
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