Mais quelle mouche a donc piqué le géant de l’automobile Toyota ? Au vu de sa puissance, on pourrait penser qu’il garde fermement les pieds sur terre. Et pourtant, c’est le nez en l’air et le regard dans les nuages qu’il voit l’avenir. La DS de Fantômas et le taco de chitty chitty bang bang ne s’en doutaient pas, mais ils étaient les précurseurs et les inspirateurs de ce que des gens très sérieux envisagent comme une prochaine étape du transport : la voiture volante.
On pensait qu’avec la validation judiciaire d’un arrangement de l’ordre d’un milliard de dollars en guise d’amende avec une reconnaissance de culpabilité à la clé, on n’entendrait plus parler en mal de l’enseigne Takata. Sauf que l’on apprend que, parmi les victimes qui réclament toucher une partie de cette manne, on compte des protagonistes qui sont loin d’être des innocents. Car ils savaient et ont tout de même exposé leurs clients au dysfonctionnement des airbags japonais. Il s’agit des constructeurs automobiles.
Il n’aura finalement pas fallu deux ans pour faire plier l’enseigne japonaise Takata, qui détient 20 % du marché des airbags dans le monde. Une spécialité qui est aussi son défaut puisque, entre les années 2000 et 2015, cette marque a carrément dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans les agents gonfleurs de ses airbags, susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. La justice américaine s’en est mêlée. Avec une redoutable efficacité.
Mazda et les rappels, ce n’est pas un couple que l’on rencontre si souvent. Surtout lorsqu’il s’agit de mécanique. Il y a bien eu la vague de convocations imposée par l’airbag Takata ou encore un souci de peinture au niveau du hayon qui pouvait entraîner une corrosion. Une sacrée campagne mobilisant alors 2,2 millions de véhicules sur la planète. Cette fois, c’est le moteur diesel qui fait des siennes.
Le patron du groupe automobile Renault Nissan a décidé de céder la direction exécutive de la marque japonaise qu’il détenait. Une mise en retrait qui profitera à Hi roto Saikawa. Ce dernier préside aussi l'Association des constructeurs d'automobiles japonais et a été membre du conseil d'administration de Renault entre 2006 et 2016. Ce sera donc lui le patron exécutif de Nissan. Une fonction qui sera prise un 1er avril. Et au vu du dispositif réellement mis en place, c’est presque un poisson.
L’environnement automobile est en mouvement au Japon. Après Nissan et Mitsubishi et pour suivre Toyota et Suzuki, voici un nouveau couple nippon qui veut regarder l’avenir ensemble. Il s’agit de Honda et de son compatriote Hitachi qui vont mettre leurs compétences en commun dans une coentreprise spécialisée dans les véhicules électriques et hybrides.
C’est peut-être un conseil d’administration historique que va vivre aujourd’hui Toyota. Au terme de ce dernier, il pourrait être en effet scellé une alliance avec le compatriote Suzuki. Un rapprochement qui s’inscrit dans le mouvement de recomposition de l'industrie automobile japonaise. Car cette alliance attendue pourrait ensuite conduire à un partenariat capitalistique.
C’est l’un des scandales qui secoue un monde de l’automobile à la crédibilité sérieusement écornée. Il n’est pas que les constructeurs qui ont été mis sur la sellette récemment, il y a aussi les équipementiers, à commencer par le géant japonais Takata, affaibli depuis la révélation des dysfonctionnements de ses airbags. L’enseigne se devait de trouver un partenaire financier sous peine de sombrer. Après bien des tergiversations, voilà qui est fait.
Mitsubishi fait partie des marques automobiles qui ont été officiellement confondues pour avoir manipulé les résultats de leurs voitures afin de présenter de meilleurs rendements énergétiques. Une vertu face aux émissions polluantes qui s’est avérée spécieuse et au final commercialement désastreuse. Et même politiquement puisque, depuis, la marque aux diamants s’est fait happer par le groupe Renault-Nissan. Une affaire soulevée par le gouvernement japonais lui-même. La justice elle aussi japonaise a présenté sa facture : 3,9 millions d’euros.
On aurait pu penser qu’après la conclusion d'un accord aux États-Unis, Takata s’était donné les moyens de voir le bout du tunnel dans lequel les défauts de ses airbags l’avaient plongé. Le groupe japonais a ainsi plaidé coupable de fraude, et versera une amende d'un milliard de dollars afin d'échapper à un procès pénal. Mais il semblerait que le chemin soit encore long vers la rédemption puisque c’est le dépôt de bilan qui guette à présent.