Takata : finalement, ce sera le dépôt de bilan
Il s’agit de l’épilogue d’un des plus gros scandales de l’industrie automobile. Il était d’ampleur mais son coût était aussi un gouffre. Il a touché une enseigne créée en 1933 et qui détenait 20 % du marché mondial des ceintures et airbags. Il s’agit de Takata dont la famille dirigeante a résisté plus que de raison à son engloutissement. Mais le dépôt de bilan aura bien lieu et dès la fin de ce mois. Ce qui était un des fleurons de l’industrie japonaise va rendre les armes à un équipementier américain contrôlé par un chinois.
Une conclusion qui ne fera certainement pas rire au Japon, mais en même temps, l’affaire, commencée en 2014, est à la fois grave et dramatique. Selon les autorités américaines, la société aurait, pendant plus d’une décennie, aurait dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager.
Résultat ? Près de 100 millions de coussins de sécurité ont fait l’objet d’un rappel qui est passé à la postérité de par son ampleur inégalée dans l’histoire automobile. Mais aussi au moins seize morts, dont onze aux États-Unis, qui ont été recensées après l’explosion des pièces défectueuses.
Depuis, les dettes de Takata, dont 60 % des actions appartiennent à la famille fondatrice, s’élèvent à plus de 8 milliards d’euros. Un milliard de dollars d’amende a été infligé aux États-Unis. Le dépôt de bilan était donc quasi inéluctable, d’autant plus qu’il était réclamé par les constructeurs automobiles, soit ses clients qui ont dû se fendre d’énormes rappels de leurs modèles.
Les principales activités de Takata seront transférées à une nouvelle entité. Key Safety Systems, un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, prendra les commandes. Le Tokyo Stock Exchange (TSE) a annoncé dans la foulée la suspension des transactions sur le titre dans l’attente d’éclaircissements de la part du groupe.
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