Toyota et ses salaires : "nous devons passer à l'attaque"
C’est un acteur majeur du monde de l’automobile mais pour autant, il n‘est pas serein face aux bouleversements qui sont promis dans ce secteur d’activité. Il s’agit de Toyota qui a fait de sa dernière assemblée générale un appel à la mobilisation pour partir conquérir ce nouveau front. Un pari technologique, certes, mais aussi humain. Et le talent se paye. Une approche intéressante qui tombe en pleine polémique sur les émoluments accordés à Carlos Ghosn…
Lors de sa dernière assemblée générale, le patron de Toyota est monté au créneau pour prendre date face aux défis qui attend son entreprise et tout un univers automobile en pleine mutation : « l'industrie automobile est aujourd'hui confrontée à de grands changements, et ce que nous pensions être loin dans le futur arrivera peut-être demain ». Akio Toyoda a ainsi été limpide devant plus de 5 000 actionnaires à Toyota City, dans la région de Nagoya (centre).
Le même patron a conclu : « c'est pourquoi nous devons passer à l'attaque ». Une sémantique offensive qui se traduira notamment dans les faits par des fusions et acquisitions pour accélérer l'innovation et prendre ainsi la tête d’une course technologique vers la conduite autonome et les véhicules non polluants.
Certes, mais pas seulement. Akio Toyoda a aussi parlé d’un sujet tabou : celui de la rémunération des talents à embaucher et à fidéliser pour mettre cette politique ambitieuse en œuvre. Et parler de salaires élevés, en ce moment, c'est assez courageux. On rappellera que chez le concurrent Renault-Nissan, le sujet est d’une brûlante actualité, avec les émoluments du patron Carlos Ghosn.
Mais chez Toyota, on aime à rappeler que l’on n’a jamais attiré les mouches avec du vinaigre, selon l’expression populaire consacrée. De fait, le constructeur japonais va élever le plafond des salaires accordés à ses dirigeants afin d'attirer davantage de talents étrangers. Plus exactement, l'objectif est d'avoir plus de flexibilité dans la rémunération de ses dirigeants étrangers.
Toyota a ainsi relevé que le risque des fluctuations des devises était un obstacle au paiement approprié des salaires et primes des membres étrangers du conseil d'administration. On note, au passage, l’insistance de Toyota à vouloir sortir d’une culture japonaise dans le choix de ses pontes. Si l'on excepte l'Américain Mark T. Hogan, qui siège en tant que membre extérieur, le constructeur japonais compte seulement un étranger dans son organe de direction : le Français Didier Leroy, qui occupe le poste de vice-président exécutif, directeur de la compétitivité et de la planification.
Or, c’est le même Leroy qui serait un premier choix pour une éventuelle succession de Carlos Ghosn…
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