2. Sur la route : tout pour les batteries
Un mot sur les batteries
Mitsubishi est un des rares constructeurs à ne pas se fournir chez un tiers pour les batteries. Elles sont fabriquées par Mitsubishi au Japon, et la marque nippone est également spécialisée dans leur réparation. En France, Mitsubishi forme certains de ses techniciens à leur remise en état. Mitsubishi l'a bien précisé : il n'y a aucun remplacement de pack de batterie complet. Lorsqu'une batterie montre des signes de fatigue, elle est démontée, et les cellules ou modules défectueux sont remplacés.
Nous avons tout de même questionné le constructeur sur le recyclage des batteries lorsqu'elles ne sont plus du tout utilisables (même en seconde monte, dans le cadre de stockage d'énergie pour de l'habitat ou pour des infrastructures). Les batteries des Outlander hybrides rechargeables et autres iMiev sont ainsi envoyées dans un centre spécialisé, dans le Sud de la France, pour recyclage du lithium.
Pour l'heure, toutefois, le lithium recyclé est presque inexistant dans le monde. Les méthodes de recyclage (soit trop complexes à l'échelle industrielle, soit bien trop polluantes) sont nombreuses, et l'usage du lithium recyclé est peu répandu :
"On estime qu’à l’échelle mondiale, 1 % seulement du lithium contenu dans les batteries est récupéré, bien que dans certains pays, comme les États-Unis, jusqu’à 20 % des batteries soient recyclées. Plus étonnant encore, des préoccupations au niveau de la pureté du produit font en sorte que le lithium recyclé n’est pas réutilisé pour fabriquer de nouvelles batteries : le lithium neuf permet un meilleur contrôle de la qualité. Cela signifie concrètement que le recyclage ne permet pas de créer une « économie circulaire » du lithium." (source : energieetenvironnement.com).
L'Outlander PHEV dispose de trois modes de fonctionnement : pure électrique, hybride série (où le moteur thermique alimente uniquement les batteries) et hybride parallèle (le moteur thermique entraîne les roues avant, les moteurs électriques entraînent les roues avant et arrière). Le dernier mode est celui qui entre le moins en jeu, ce qui confirme le positionnement de l'Outlander mis en avant par Mitsubishi : un véhicule électrique épaulé d'un bloc essence, jouant presque le rôle de prolongateur d'autonomie.
Sur cette version 2019, tout a été revu à la hausse : les batteries passent de 12 à 13,8 kWh, le moteur essence passe de 2.0 à 2.4 litres, et les deux blocs électriques sont légèrement plus puissants. A l'usage, le gain de couple et de puissance ne saute pas aux yeux, mais il permet surtout d'avoir une autonomie en mode électrique réelle d'une cinquantaine de kilomètres. Ce que nous avons pu vérifier lors de notre essai.
Mitsubishi a rajouté deux nouveaux modes de conduite : Snow (pour les terrains à adhérence précaires et la neige) et Sport, qui permet de cumuler moteurs électriques et thermique pour favoriser les accélérations. Dans ce mode, l'autonomie de la batterie fond à vu d'oeil, et le quatre cylindres essence repasse temporairement du cycle Atkinson en cycle traditionnel Otto (grâce au calage variable des soupapes), ce qui engendre une hausse non négligeable de la consommation.
Globalement, une fois accoutumé à l'auto (et aux palettes au volant, qui servent à jouer sur le frein moteur et, par la même occasion, sur la recharge des batteries), on peut aisément descendre à de très faibles consommations. Nous avons, au final, mesuré moins de 6 litres/100 km sur 200 km d'essai, avec près de 60 % de conduite en mode électrique. Un joli score pour un engin de près de 1900 kg, qui n'aime toutefois pas vraiment les autoroutes. Une fois la batterie vidée (ou presque, elle ne se vide jamais complètement), le 2.4 atmosphérique prend seul le relais, et l'on relève alors environ 8,5 l/100 km à 130 km/h.
L'Outlander dispose de deux modes principaux de gestion moteur : Save (le moteur thermique s'active pour sauvegarder les batteries et l'autonomie en mode électrique) et Charge (le moteur thermique recharge les batteries). Le premier sera surtout utile dans le futur si des restrictions sont mises en place dans les grandes villes pour interdire la circulation des véhicules tournant au sans-plomb, et le second n'a finalement que peu d'intérêt, surtout si vous avez l'occasion de recharger.
En matière de dynamisme, l'Outlander n'est pas un très bon élève. Pataud, doté d'un train avant relativement peu incisif, le SUV japonais dispose en outre d'une direction au feeling très artificiel. Tout est fait pour vous inciter à avoir une conduite très "coulée" et souple, domaine dans lequel l'Outlander excelle avec un très bon confort.
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