2. Sur la route - Confort et impressions de conduite en ville, sur route et autoroute
Puisque nous sommes entre nous, je vais vous faire une confidence : un mélange de stress et d’excitation fait que j’ai un mal fou à m’endormir quand je dois me lever aux aurores, à plus forte raison quand je m’apprête à passer une journée complète au volant.
En effet, la tradition veut que la première étape des road-trips Caradisiac soit celle durant laquelle on couvre la plus longue distance. Au programme de ce premier jour, près de 750 km pour rallier Brême, au Nord de l’Allemagne, au départ de Paris.
Malgré la fatigue, je ne suis pas inquiet car je sais que cette partie du voyage tiendra de la formalité pour mon XC60, doté de toutes les aides à la conduite possibles à ce niveau de gamme, et notamment d’un Pilot Assist qui permet une conduite semi-autonome, avec la seule contrainte pour le conducteur de bouger régulièrement son volant afin de montrer qu’il reste vigilant, faute de quoi le système se désactive.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Après avoir échoué à ouvrir le hayon d’un mouvement de pied sous le bouclier (un équipement qui ne fonctionne décidément presque JAMAIS, quel que soit le constructeur !), j’accède au coffre en trouvant - difficilement - le bouton correspondant sur la tranche de la télécommande. En chargeant la malle de la voiture, je réalise que ma valise à roulettes remplit bien – et même un peu trop bien à mon goût – le coffre, dont le volume s’établit à 505 litres.
Au moins la soute du XC60 se montre-t-elle bien dessinée et facilement accessible, même si l’on ne peut que regretter l’abandon du découpage du dossier de banquette arrière 40-20-40 présent sur le premier XC60. Bien qu’une trappe à skis soit disponible sur le nouveau modèle, le chargement d’objets longs et larges (type planche de surf, au hasard) est de fait moins aisé.
De ma verte banlieue aux rues parisiennes, le trafic est dense mais la bonne visibilité périphérique met immédiatement à l’aise. En mode Confort, l’accord moteur/boîte donne satisfaction dans les embouteillages, avec une conduite parfaitement souple et silencieuse. On salue aussi la fluidité de fonctionnement du système stop&start.
C’est donc dans d’excellentes dispositions que je gagne le point de rendez-vous parisien où m’attendent les membres de la rédaction de Caradisiac et leurs Volvo respectives : XC90 pour Manuel Cailliot, XC40 pour Olivier Pagès, V60 pour Alexandre Bataille et S60 pour Pierre Desjardins.
Même si la V60 est incontestablement la plus jolie du lot, c’est bien « mon » XC60 que j’achèterais si je devais dégainer mon portefeuille (à supposer que celui-ci soit garni en conséquence), dans la mesure où il correspond à mon cahier des charges de pater familias. Ça tombe bien, plus de 3 000 km nous attendent pour me conforter - ou non - dans mon choix virtuel.
De Paris à Brême, on pourra qualifier le trajet de très monotone. Seuls le vent et la pluie viennent pimenter ces centaines de kilomètres d’autoroute, où je profite d’un parfait confort de suspension et d’une tenue de cap imperturbable malgré les fortes rafales, le tout s’accompagnant de systèmes d’assistance à la conduite qui ont le bon goût de ne pas se montrer trop intrusifs. Le XC60 veille au grain, mais le fait en vous épargnant ces alarmes pénibles ou ces « décharges électriques » dans le siège quand vous oubliez le clignotant en changeant de voie. Et ce caractère prévenant mérite d’être salué.
Le Pilot Assist évoqué plus haut permet de relâcher un peu la pression sur long trajet, et ménage une marge de sécurité quand le conducteur se plonge dans les menus et sous-menus de l’écran central multimédia, lequel commande à la fois l’info-divertissement, la navigation et les fonctions de confort et d’agrément. Le tout requiert de la pratique avant d’être maîtrisé, et même au bout d’une semaine non-stop, je me perdrai encore parfois dans le dispositif.
Avec ses 197 ch, le moteur doublement turbocompressé du XC60 fait preuve de souffle : accélérations et relances permettent de bien tenir sa place sur autoroute, même allemande. Entre deux averses, je m’y autoriserai ainsi une pointe à plus de 200 km/h, conscient que cette Volvo sera l’une des dernières à offrir ce genre de plaisir. A partir de la mi-2020, tous les nouveaux modèles sortant des chaînes verront leur vitesse automatiquement régulées à 180 km/h. Profitons-en tant que faire se peut, donc !
Au terme de cette longue journée de route, j’arrive à Brême dans un état de fraîcheur optimal. Félicitations du jury au remarquable compromis efficacité/confort des trains roulants, et mention spéciale à la fonction massage dont était doté mon siège. Pour une pan-européenne hivernale, ce XC60 dévoreur d’autoroute se présente comme un candidat presque idéal. Mais je ne m’inquiétais pas trop à ce sujet, à vrai dire.
La deuxième journée de voyage voit notre convoi relier Brême à Copenhague, soit près de 600 km à avaler dans des conditions heureusement moins humides. Le XC60 confirme les bonnes dispositions constatées la veille, et a le bon goût de le faire en modérant ses appétits : au terme de ces deux journées d’autoroute, la consommation moyenne s’établira à 7 litres aux cent kilomètres, valeur assez remarquable pour un engin lourd (nous y reviendrons) et à l’aérodynamisme médiocre.
Copenhague est une ville magnifique…qu’un emploi du temps dense et millimétré nous empêche de visiter. Nous en avons par contre un bel aperçu en y circulant dans la fraîcheur matinale et par un soleil radieux afin de tourner des images vidéo illustrant ce voyage.
J’y ai la confirmation de l’aisance du XC60 en ville, impression renforcée par une impeccable visibilité périphérique qui permet d’avoir rapidement la voiture « dans l’œil » malgré ses 4,69 m de long (soit 26 cm de moins que le XC90).
Nous traversons ensuite les 7,8 km du pont de l’Øresund, qui marque la frontière avec la Suède et nous mène directement à Malmö, où nous attend une personnalité mondialement connue (et égérie Volvo). J’ai nommé Zlatan Ibrahimovic, ou plutôt sa statue haute de trois mètres, érigée à quelques pas du stade du Malmö FF, l'ancien club de la star. Coïncidence, nous arrivons quelques heures après que des supporters se sont attaqués à l’œuvre haute de 3 mètres, en représailles à l’acquisition par le champion de parts d’un club concurrent.
La circulation suédoise est nettement plus apaisée qu’en France, et des notions telles que le respect des priorités ou celui des piétons s’apprêtant à traverser prennent tout leur sens. De fait, cette ambiance générale aide à mieux comprendre la philosophie de Volvo, plus « altruiste » dans son approche de l’automobile et moins obsédée de performances que ne peut l’être la concurrence allemande sur le segment premium.
On note aussi que la part de Volvo dans le parc auto du pays est - logiquement - très élevée. La marque ratisse ainsi dans toutes les couches de la société, du cadre aisé en XC90 hybride à l’adepte du tuning qui a transformé un vieux break 850 en pick-up (nous en verrons plusieurs).
Après trois jours de route, ce XC60 me séduit à la fois par son comportement rassurant, ses performances solides et sa présentation impeccable. En tant que possesseur d’un XC60 de première génération, j’apprécie également les efforts réalisés pour améliorer la consistance et la précision de de la direction. On n’atteint pas le caractère incisif d’une BMW sur ce point, mais on s’en approche. Disons-le clairement : ce véhicule est extrêmement bien né.
Mais certaines choses agacent à l’usage, à commencer par un appétit, qui remonte à 7,4 l en moyenne malgré une conduite globalement assez calme. On pouvait s’attendre à mieux d’un bloc dernier cri et doté d’une micro-hybridation.
A mesure que nous progressons vers le nord, la nuit tombe toujours plus tôt (15h30) et les paysages se recouvrent - enfin ! - de neige. La vue de ces étendues blanches à perte de vue donne des envies de longues glissades avec l’ESP débranché, mais il me faudra hélas réfréner mes ardeurs, pour mieux apprécier l’excellente adhérence des pneus hiver (signés Nokian) installés sur les roues de 20 pouces de ma voiture (et facturées 720 €).
Sur des routes gelées et/ou verglacées, l’auto offre ainsi un comportement routier extrêmement sécurisant, bien aidée il est vrai par une ribambelle de garde-fous électroniques. Notre convoi avance sans faiblir, sans patinage intempestif et sans redouter de finir sur le bas-côté. On est loin, bien loin, de l’apocalypse routière qu’occasionne parfois la chute de quelques flocons sur les routes d’Ile-de-France...
Si ce XC60 se montre aussi confortable qu’efficace, et si sa suspension pneumatique pilotée (option à 2 300 €) contient bien les désagréables mouvements de caisse, le fait est que son embonpoint (la « maladie » des SUV haut de gamme, ici plus de 2 tonnes pour un véhicule en ordre de marche) n’en fait pas un engin très amusant à mener. On est là pour avaler les kilomètres dans un confort ouaté, point à la ligne. Pour les montées d’adrénaline, on est prié de se tourner vers d’autres modèles du catalogue (ou vers la concurrence, c’est selon).
Notre équipée sauvage continue de grimper vers le nord, pour atteindre Stockholm (c’est splendide), ses températures terriblement rigoureuses et sa circulation fluide car disciplinée. En ville, le système d’aide au stationnement fait merveille, avec une image de la voiture à 360° apparaissant sur la console centrale (camera surround view facturée 570 €), ce qui permet de se garer véritablement au millimètre. Mais entre la neige et le sel des routes, je dois souvent procéder au nettoyage des objectifs des caméras installées autour du véhicule pour bénéficier d’une visibilité optimale.
Au chapitre high tech, j’avoue une petite déception concernant l’application pour smartphone Volvo On Call, censée permettre de contrôler son véhicule à distance (emplacement, autonomie, verrouillage…) et d’enclencher la ventilation afin d’arriver dans un habitacle à bonne température. Las ! Du fait d’un bug, pas une fois la télécommande de chauffage n’aura fonctionné durant ce séjour suédois, ce qui n’aurait pourtant pas été du luxe. Je me consolerai facilement en ayant souvent recours au « chauffe-c… » intégré aux sièges avant (qui fonctionne parfaitement, lui !).
Après Stockholm, direction Tallberg, au Nord, avec un passage par la grande montagne de cuivre de Falun. Un site époustouflant, entièrement façonné par l’homme et classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. La terre extraite de ce site est aussi à l’origine de la fameuse couleur rouge de Falun qui recouvre les maisons suédoises et égaye des paysages qui en plein hiver tiennent plutôt des « cinquante nuances de gris ».
Pour égayer cette partie du voyage, rien de tel qu’une bande-son musicale de qualité. Bonne nouvelle, le XC60 est disponible avec une installation hi-fi signée Bowers & Wilkins avec ampli 1 200 W et 15 haut-parleurs installés dans l’habitacle. On bénéficie alors d’un véritable auditorium, qui permet de redécouvrir des morceaux écoutés mille fois. Pour les audiophiles, l’investissement de 3 400 € apparaît (presque) justifié.
Dans la moitié nord du pays où le climat se fait toujours plus rigoureux, le XC60 trouve finalement le terrain où il s’épanouit le mieux. Il assure sa mission dans un parfait confort, sans jamais donner l’impression de forcer.
De fait, il correspond pleinement au cahier des charges imposé à un SUV premium : élégant, pratique, confortable, à l’aise sur autoroute comme en ville ou dans les chemins (pas trop) creux, il réalise une remarquable synthèse. Tellement remarquable, en fait, que je serai bien malheureux au moment d’en rendre la clé une fois à Göteborg, siège de Volvo et terme de notre voyage. En tout cas, je sais quel modèle chercher en occasion quand viendra le temps de remplacer mon XC60 millésime 2012.
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