2. Sur la route : au niveau des européennes

Kia, conscient comme tout le monde du déclin du diesel en France, et de sa baisse de popularité en Europe, a choisi d’ajouter au catalogue un nouveau moteur trois cylindres 1.0 turbo de 100 ch et 170 Nm, très intéressant. A l'usage, ce bloc s'illustre comme tous les trois cylindres par une sonorité typique, une sorte de "râle" dans les bas régimes qui s'estompe un peu à mesure que l'on hausse la cadence, mais quoi qu'il en soit, le trois cylindres reste toujours identifiable par sa musicalité si particulière. On s'y habitue vite, d'autant plus que l'insonorisation de cette Rio est bonne.

Kia a pas mal travaillé sur les liaisons au sol avec de nouvelles suspensions qui, il faut le reconnaître, font un excellent travail. Sur les petites routes sinueuses et bosselées de l'arrière-pays portugais, la Rio réussit à afficher une bonne tenue de cap tout en limitant les effets de pompage sévères qui pourraient arriver sur ce bitume qui fait un excellent test pour les amortisseurs. Même malmenée, la Rio reste neutre en comportement, sans aller ni dans le sous-virage ni dans la dérive soudaine du train arrière. C'est d'ailleurs là que l'on se rend compte des efforts réalisés par Kia pour que ses autos soient au niveau des européennes. Contrat presque totalement rempli, la seule critique se trouvant du côté du poids de l'auto (un peu moins de 1200 kg sur notre version d'essai), légèrement supérieur à celui des concurrentes.

Sous le capot, nous avons affaire à un tout nouveau moteur sur la Rio. Ce trois cylindres est volontaire même s'il manque un peu de punch à bas régime. Une fois dans la bonne plage de régime, il se montre tout à fait à la hauteur et sied parfaitement à la Rio. La consommation, quant à elle, est sans surprise sur ce type de motorisation : relativement faible à allure constante et sur axe secondaire et autoroute, elle peut vite s'envoler dès que l'on sollicite sévèrement la mécanique (près de 8 l/100 km sur notre essai, marqué par des arrêts et relances incessants), ou bien que l'on est en ville et/ou dans les embouteillages. Finalement, à mesure que nous avalons les kilomètres, nous en venons à regretter une chose : l'absence de boîte automatique (sauf sur version 1.4 100 ch, mais la boîte en question est une automatique à quatre rapports, loin de la concurrence). Pour une voiture citadine censée passer la majeure partie de son temps en ville, c'est franchement dommage, mais Kia assure qu'une double embrayage est au programme, pour 2018.

Notons, enfin, que cette Rio n'aura pas droit à une version sportive ni GT, chose confirmée par Kia lors de la conférence de presse, ce qui est une petite erreur selon nous. Avec un châssis plutôt abouti, cette Rio aurait mérité quelque chose de plus épicé, au moins pour construire une image de marque sur une auto qui s'assagit très clairement au niveau design. Dommage, d'autant plus que la concurrence s'y met, comme Toyota avec la Yaris. Kia nous a simplement annoncé qu'une version GT Line était bien au programme : le plumage, sans le ramage.