Rapide : la F1 au féminin en version simpliste
Chic, un film qui parle enfin de la difficulté d'accès des femmes au sport auto et du machisme de ce milieu. Hélas, Rapide, en salle le 16 avril prochain se contente d’effleurer le sujet. Dommage.

Une malédiction doit planer au-dessus du sport auto au cinéma et les bons films qui traitent de la question se comptent sur les doigts d’une main. Pirate, le nouveau long-métrage de Morgan S. Dalibert repose pourtant sur un sujet en or : la difficulté qu'ont femmes à s’imposer dans le sport automobile, et notamment la Formule 1.
Hélas, trois fois hélas, le film ne fait qu’effleurer ce beau sujet. Le scénario ne veut tellement pas se mêler du machisme ambiant, et encore trop souvent présent dans les différentes disciplines, il souhaite tellement avancer sans y toucher, qu’il l’aborde à peine, se contentant de nous montrer une fille qui gravit les échelons pour arriver au sommet.
La fille en question s’appelle Max et c’est, évidemment, une surdouée du volant. Elle remporte le trophée Winfield mais se fait piquer la place qui lui est dévolue (un volant en F3), par son numéro 2, un garçon plus riche qu’elle.
Cendrillon en Formule 1
S’en suit pour Cendrillon un job de cariste, engin qu’elle manie évidemment à la perfection, en jurant qu’elle ne toucherait plus un volant de voiture de course de sa vie. Évidemment, elle y reviendra, perdra, gagnera, avant d’accéder au Graal, en prenant conscience de ses échecs qui la rendront meilleure comme il se doit.
Le tout est emballé de bons sentiments simplistes, comme si le passionné de sport auto était incapable de posséder, en plus de la connaissance de la grille de la saison de F1, une culture cinéphilique minimum.
Car au-delà du scénario, si la réalisation est propre, mais sans une once d’originalité, les acteurs semblent livrés à eux-mêmes. Paola Locatelli dont ce n’est pas le premier métier, puisqu’elle est influenceuse, fait ce qu’elle peut dans le rôle principal.
Tcheky Karyo aux abonnés absents
Heureusement, quelques poids lourds à ses côtés sauvent l’affaire, et notamment Alban Lenoir qui, malgré les films passables ou il est apparu, est toujours aussi convaincant. Et l’on attend qu’un vrai grand réalisateur lui donne la chance qu’il mérite. Anne Marivin, dans le rôle de Max se tire, elle aussi, de manière très honorable du rôle de mère handicapée de Max. Reste Tcheky Karyo, dans un petit rôle, qui, tout grand comédien qu’il est, semble totalement perdu dans le costume de directeur d’écurie milliardaire.
Mais à ce générique, il convient d’ajouter un autre premier rôle : celui d’Alpine. La marque est présente dès l’affiche et est omniprésente tout au long du film. Avec ses F3, ses F1 et son A110. Ce n’est plus du placement de produit, c’est une ode au constructeur de Dieppe. Mais pourquoi pas ? D’autant que les voitures bleues collent parfaitement au propos du film et qu'elle a mis en place un programme de féminisation. Ne reste plus à Alpine qu'à trouver le bon film.
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