Quelle petite sportive d'occasion pour seulement 12 000 € ?
Gabarit compact, consommation et budget raisonnables, look sympa et sensations garanties, la GTi est une formule très intéressante. Et surtout de plus en plus rare puisque ces bombinettes ont disparu des catalogues des constructeurs, ou presque. Mais il n’est pas trop tard pour sauter le pas, grâce au marché de l’occasion.
Prendre du plaisir et profiter de belles sensations au volant d’une voiture sans dépenser une fortune, l’équation n’est pas évidente à résoudre par les temps qui courent. Pourtant, il existe une espèce automobile qui, non sans tristesse, disparaît petit à petit, celle des GTi. La solution se trouve alors sur le marché de la seconde main où les annonces ne manquent pas.
Qu’elles se nomment GTi, ST, Racing ou RS, ces bombinettes garantissent à coup sûr de belles sensations au volant. Il y en a pour tous les goûts, les « anciens » jetteront certainement leur dévolu sur les moteurs atmosphériques (Renault Clio RS II et III et Peugeot 206 RC), les autres trouveront leur compte avec les petites cylindrées, survitaminées à coup de turbo, qui regorgent de tonus. A noter que lors de notre sélection, nous nous sommes aperçus que les générations qui ont quitté le catalogue il y a près de vingt ans (la Clio II justement) conserve une cote d’amour certaine, avec les prix qui l’accompagnent. A l’inverse, une Peugeot 207 CC n’attire pas les foules. Cette dernière manque un peu de caractère et son moteur THP n’est pas un modèle de fiabilité…
Avant de signer l’acte de vente, il y a plusieurs points à vérifier. Tout d’abord, s’assurer du bon alignement des éléments et panneaux de carrosserie. Ensuite, vérifier l’état des longerons sous le capot moteur et inspecter l’état du plancher à l’arrière. Des panneaux bien alignés et une structure propre et non déformée indiquent une voiture épargnée de gros chocs, sauf si l’intervention a été réalisée dans les règles de l’art. Dans ce cas, pas de grosses inquiétudes à avoir.
S’agissant de modèles qui peuvent avoir près de 20 ans, un historique des factures n’est pas évident, et pourtant si précieux. Un entretien régulier est primordial sur ce genre d’auto. L’huile doit être remplacée selon les préconisations du constructeur, au plus tard. Idem pour les liquides de refroidissement et de frein, ces deux éléments sont généralement négligés. La fréquence de remplacement des pneumatiques et du système de freinage (plaquettes et disques) est un indice sur le traitement qu’elle a subi. Un train de pneus avant changé tous les 7 000 km doit vous alerter.
L'indispensable essai au volant
Le compartiment moteur ne doit pas comporter de fuite, notamment au niveau du turbo. Aucune fumée blanche ou bleue ne doit apparaître à l’échappement et le ralenti doit être bas, et stable. Lors de l’essai, indispensable en tant que conducteur, il faut être attentif aux réactions de l’auto, aux possibles bruits de trains roulants (biellettes, rotules…) et s’assurer que les disques ne sont pas voilés (tremblements dans la pédale de frein et le volant). Un embrayage qui patine légèrement est le signe d’un remplacement imminent.
Si ces autos sont souvent utilisées de façon intensive, elles ont l’avantage d’être dépourvues de technologies dernier-cri.
Abarth 595 (depuis 2012)
Une puissance de 160 ch dans une petite puce d’un peu plus d’une tonne, cela donne un résultat détonnant. En plus de se montrer très vivante en moteur, cette 595 sait aussi être efficace sur route. Les amortisseurs Koni offrent un bon compromis entre confort et tenue de route, assurant un comportement vif et prévenant à la fois. De plus, la commande de boîte est rapide et précise et les sièges Sabelt offre un très bon maintien. On peut alors regretter que l’ESP ne soit pas déconnectable, mais il faut avouer que cette Abarth a de quoi séduire.
Ce que l’on peut trouver :
Abarth 595 Competizione de 2013-85 000 km. L’Abarth 595 n’est pas rare, mais l’offre débute à 12 000 €. En dessous, c’est nettement plus difficile. Les kilométrages sont souvent variables, mais c’est davantage la configuration de l’auto qui vous fera craquer.
Alfa Romeo Mito Quadrifoglio Verde (2010-2018)
Son petit moteur 1.4 l gavé par un turbo ne manque pas de ressource avec ses 170 ch, mais il n’apprécie que moyennement les hauts régimes. Il préfère être « mené sur le couple » plutôt que d’être cravaché. D’ailleurs, le châssis de cette Mito QV n’aime pas non plus être brusqué. La direction manque de précision et l’amortissement de rigueur. C’est dommage, car l’italienne possède un vrai look, et ses prix sont attractifs. Si vous cherchez une sportive accomplie, passez votre chemin.
Ce que l’on peut trouver :
Alfa Romeo Mito Quadrifoglio Verde 170 ch de 2010 – 70 000 km. Pour les budgets serrés, cette Alfa débute à moins de 9 000 €, mais le kilométrage tutoie, voire dépasse les 100 000 km. A noter que la boîte à double embrayage apparaît en 2014.
DS 3 R (2010-2018)
Avec ses grandes jantes de 18 pouces, ses stickers et ses éléments en fibre de carbone (diffuseur arrière…), la DS 3 R joue clairement la carte de la sportivité. Et pourtant, cette R, ce n’est pas qu’un look. Son moteur 1.6 THP fort de 203 ch assure de belles accélérations et relances, et son châssis optimisé (freins, voies, amortisseurs) permet d’en profiter pleinement. Une DS 3 R efficace, mais qui peut se montrer joueur à la demande puisque le train arrière se place gentiment au frein. Enfin, et pour ne rien gâcher, le confort de suspension est préservé.
Ce que l’on peut trouver :
DS 3 Racing 203 ch de 2011-90 000 km. En dessous de 12 000 €, les DS 3 Racing sont rares et cette version a globalement été peu diffusée.
Ford Fiesta ST (2013-2018)
On ne choisit pas cette Fiesta pour sa ligne, même si la ST soigne les détails comme les jantes de 17 pouces, le becquet de toit et la double sortie d’échappement. C’est avant tout son châssis qui séduit. Sans être le plus aiguisé de la catégorie, il se révèle homogène grâce à un train avant mordant et précis, un amortissement bien équilibré et un freinage très convaincant. De plus, son moteur de 182 ch s’offre un overboost faisant passer la puissance à 197 ch pendant 20 secondes. Comme la ligne extérieure, l’habitacle n’est guère réjouissant, mais les sièges Recaro offrent un très bon maintient.
Ce que l’on peut trouver :
Ford Fiesta ST 182 ch de 2014-140 000 km. Un budget de 12 000 € semble être un minimum pour dénicher un exemplaire dans un état correct.
Mini Cooper S II (2006-2014)
Direction directe, suspension ferme, roulis absent, la Mini est une vraie sportive, au comportement assez vivant. Stable et rassurante, elle peut aussi enrouler du train arrière au frein, plutôt sympa. De plus, son moteur ne manque pas de souffle dès les plus bas régimes et ne rechigne pas à monter dans les tours. Sortie avec 175 ch en 2006, le moteur passe a 184 ch en 2010, mais le couple reste inchangé. Comme l’Abarth 595, il faut avoir en tête que les places arrière et le coffre ne sont pas très logeables…
Ce que l’on peut trouver :
Mini Cooper S 184 ch de 2012-115 000 km. Point positif, la Cooper S est très répandue et peut se dénicher à moins cher. Une bonne nouvelle pour trouver celle qui vous convient (personnalisation riche). De plus, si vous aimez rouler cheveux au vent, la version cabriolet peut s’offrir à vous.
Peugeot 206 RC (2003-2006)
La version S16 et ses 138 « petits » chevaux n’ayant pas vraiment convaincu, malgré un comportement vif, Peugeot décide de placer un 2.0 atmosphérique gonflé à 177 ch sous le capot de sa 206. Ainsi équipée, elle peut venir chercher des poux à la Clio RS. Cependant, ce bloc se montre un poil creux à bas régime et peu démonstratif. C’est d’autant dommage que la partie châssis est réussie avec un comportement stable et précis. De plus, vous pouvez comptez sur un freinage efficace et les amateurs de dérive se réjouiront de l’ESP déconnectable.
Ce que l’on peut trouver :
Peugeot 206 RC 177 ch de 2005 – 140 000 km. Cette 206 RC est peu représentée sur le marché et présente une côte d’amour certaine. Résultat, les prix sont assez élevés et elle nécessite un peu de patience avant de dénicher la version désirée.
Peugeot 207 RC (2007-2011)
Norme de pollution oblige, cette génération de RC adopte le turbo. Le caractère moteur change pour devenir plus policé, les sensations sont moindres, mais les performances sont à l’avenant. Même constat concernant le comportement puisque cette 207 est précise, agile et stable, mais moins amusante qu’auparavant. Elle joue davantage la carte de la petite GT capable de rouler fort en toutes circonstances que celle de la GTi « mal élevée ». D’ailleurs, ce caractère se ressent dans sa cote, plutôt basse.
Ce que l’on peut trouver :
Peugeot 207 RC 175 ch de 2010 – 95 000 km (9 000 €). Cette 207 n’ayant pas connu un grand succès, les modèles de seconde main ne courent pas les rues. En revanche, ses tarifs sont très attractifs.
Peugeot 208 GTi (2013-2018)
Malgré l’appellation GTi, cette 208 conserve un caractère « politiquement correct ». Néanmoins, son poids plume de 1 160 kg associé à son moteur de 200 ch lui octroient une santé de fer. Cette 208 bondit de virage en virage avec une grande agilité et assure des reprises canons. De plus, son efficacité diabolique ne l’empêche pas de conserver un confort certain. On lui reprochera tout de même une commande de boîte peu précise et un volant qui peut cacher les compteurs suivant votre position de conduite.
Ce que l’on peut trouver :
Peugeot 208 GTi 200 ch de 2013-90 000 km. Cette GTi démarre sous la barre des 10 000 €, mais avec 2 000 € supplémentaires, il est possible de dénicher un exemplaire ayant parcouru moins de 100 000 km. Les modèles sont assez nombreux sur le marché.
Renault Clio II RS phase 2 (2001-2005)
Révélée en 1999, la Clio RS profite grandement du restylage de 2001. Si la moteur 2.0 atmosphérique « F4R » reste similaire avec 172 ch (tout de même), l’esthétique et la qualité de présentation à bord s’améliorent nettement. Le train avant est aussi revu afin de, notamment, réduire les pertes de motricité. Hormis la position de conduite peu sportive (assise haute et volant incliné), cette Clio se révèle très efficace. De plus, son moteur rageur et performant n’est pas trop gourmand et l’amortissement reste conciliant.
Ce que l’on peut trouver :
Renault Clio II RS 2.0 16V de 2003 – 90 000 km. Il est également possible de dénicher la version ultime de 182 ch apparue en 2004. Plus rare, elle affichera un peu de plus de kilomètres.
Renault Clio III RS (2006-2012)
Avec ses ailes larges, sa gueule béante, son diffuseur et ses deux sorties d’échappement, cette Clio RS assume sa position, mais elle le fait sans agressivité. Voici déjà l’une de ses qualités, un look sportif et discret. Ensuite, son châssis se révèle d’une grande efficacité, que soit sur petite route ou sur circuit, et son moteur atmosphérique nécessite d’être cravaché pour en tirer toute la quintessence. Certains lui reprocheront son caractère pointu et le manque de couple à bas régime, mais c’est aussi ce qui en fait sa particularité.
Ce que l’on peut trouver :
Renault Clio III RS 197 ch de 2006-155 000 km. Cette génération de RS tient la cote. Avec 12 000 € en poche, les modèles affichent un kilométrage assez important. Les phases 2, bénéficiant d’un moteur au caractère encore plus rageur, sont nettement plus chères (environ 15 000 €) et concurrencent la Clio RS de quatrième génération.
Volkswagen Polo V GTi (2010-2017)
Performante grâce à son bloc 1.4 TSI de 180 ch, gratifiante avec sa boîte DSG qui permet de passer ou rétrograder les rapports d'une pichenette, la Polo semble être une GTi accomplie. Mais elle perd de sa superbe lorsque le rythme augmente. Le train avant devient paresseux et ce n’est pas celui de l’arrière qui aidera à pivoter, puisqu’il est cloué au sol. Moins rigoureuse et moins bien amortie que la plupart de ses concurrentes, la Polo GTi ne peut suivre la cadence des meilleures. Néanmoins, elle a pour elle une présentation soignée et la possibilité de bénéficier de cinq portes.
Ce que l’on peut trouver :
Volkswagen Polo GTi 180 ch DSG7 3 portes de 2012-110 000 km. Uniquement disponible en transmission DSG en début de carrière, elle reçoit un nouveau moteur (1.8 de 192 ch) et une boîte manuelle à partir de 2014. Mais elle devient alors plus chère, 15 000 € pour un kilométrage équivalent.
Pourquoi pas ?
Opel Corsa OPC (192 ch), Seat Ibiza SC Cupra (180 ch) ou encore Skoda Fabia RS (180 ch), d’autres GTi existent, mais nous avons décidé de ne pas les développer. Tout d’abord, ces trois modèles sont rares sur le marché. Ensuite, leurs prestations sportives ne font pas partie des meilleures. Cependant, l’achat d’une GTi n’est pas toujours pragmatique et ces trois petites bombes ne sont pas à éviter, loin de là.
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