2. Moto Guzzi Stelvio - Sur la route : une bonne surprise
Rivière atmosphérique, cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Il s’agit du phénomène météorologique imprévu qui a eu cours le jour de notre perception de la machine au siège parisien du groupe Piaggio. Rideaux de pluie, routes inondées, circulation congestionnée, des conditions idéales pour découvrir un maxi-trail censé affronter les pires conditions. Et très franchement, la prise en main évidente et la souplesse de cette Stelvio furent des alliés objectifs ! Relever de béquille latérale cette bête de 246 kg avec les pleins ne se fait certes pas sans effort mais après le clong du passage du premier rapport, la facilité domine.
Position relax
L’opération de séduction entreprise par la belle de Mandello commence par une position très agréable avec une selle un peu creusée mais antidérapante et à l’assise généreuse et des repose-pieds relativement reculés, comme sur une moto routière. Le large guidon haut donne une position buste droit particulièrement agréable et un excellent contrôle du train avant qui rappelle immédiatement l’Aprilia Tuareg, nous y reviendrons. Le rayon de braquage est très correct.
La compacité de cette moto évoquée plus haut fait merveille dans les embouteillages du périphérique parisien et le train avant léger se montre évident à placer. Il faut d’ailleurs garder la tête froide car l’adhérence des Michelin Anakee Adventure est irréprochable sous la pluie et la Stelvio est plutôt joueuse et tracte fort à bas régime, même en mode de conduite « Pluie ». On a d’autant plus vite fait de se laisser embarquer que la protection aérodynamique est très correcte : la hauteur du pare-brise se règle au millimètre et la combinaison de ce dernier avec les déflecteurs élimine toute turbulence. Seuls l’extérieur des bras et les jambes sont exposés. En revanche, le constructeur italien équipé cette moto d’une fonction d’extinction automatique des clignotants et les warnings sont absents : il n’est donc pas possible de remonter de longues files de voitures avec les clignotants activés. Fâcheux.
Un gros moteur attachant
Car en plus de cette partie cycle facile, Moto Guzzi propose un moteur étonnant qui s’avère à la fois plein dès les bas régimes et très souple. Ceci est certes relativement commun pour des twins de telles cylindrées mais en plus, le 1076 cm³ italien n’est pas du tout aseptisé. Le gros couple déferle dès 2 500 trs/mn et se maintient sur les 7 000 trs/mn qui suivent, sur autoroute allemande évidemment. Cette mécanique de caractère tracte fort dans les régimes usuels, soit entre 4 000 et 6 000 trs. Les 110 km/h s’affichent à 4 200 trs/mn, les 130 à 5 100 et la moto pousse jusqu’à 9 000 trs/mn… Et peut aussi rouler à 50 km/h sur le filet de gaz sur ce même rapport, à 2 000 trs/mn. De plus, les vibrations sont bien maîtrisées. Bref, ce moulin qui n’a déçu personne sur la V 100, il ravira tout autant sur la Stelvio ! Nous notons cependant la même fermeté de la boîte de vitesses : les rapports passent à la volée mais la sélection se révèle quand même assez ferme. Il faudrait voir ce qu’il en est sur des motos plus kilométrées mais le shifter up/down (199 €) paraît être une option indispensable.
Sportive, la partie cycle est à l’aise dans le sinueux grâce à un toucher de route « italien ». Les assistances furent d’ailleurs peu sollicitées dans les conditions de notre essai. Je n’ai ainsi pas ressenti le besoin de modifier les modes. Aussi, à part le premier jour dans la tempête où j’ai utilisé le mode « Pluie », j’ai roulé la plupart du temps en mode Sport, même sur le mouillé. Quant au freinage, encore une fois, Moto Guzzi a équipé son trail de ce qui se fait de mieux : le double élément avant Brembo sportif ne manque évidemment ni de puissance, ni de mordant, mais, ni non plus de feeling grâce au maître-cylindre Brembo PR18 qu’on retrouve aussi sur le roadster. Et bien sûr, la fourche de fort diamètre ne s’effondre pas sous la charge.
Et en off road ?
Si nous avons évoqué à plusieurs reprises l’Aprilia Tuareg, c’est que nous sommes plusieurs à ressentir la même chose à son sujet... « debout (...), l’italienne est aussi un peu plus agréable à manier grâce à sa plus grande finesse à l’entrejambe et son large guidon. » constatait un collègue lors d’un comparatif avec la 700 Ténéré. Le rapport ? Il en est de même avec la Stelvio : du grand guidon rapproché du buste combiné à la finesse de la moto à l’entrejambe résulte une position debout tellement naturelle et tellement évidente qu’on est immédiatement en confiance. De plus, la connexion poignée de gaz / roue arrière est précise et l’ABS peut rester engagé à l’avant en mode off road (ou désactivé sur les deux roues si vous le sentez). On ne va pas se mentir, le poids sur l’avant et la roue avant de 19’’ ne constituent pas un combo idéal en tout terrain et la moto est exposée en cas de chute, mais sur de grandes pistes roulantes et autres itinéraires non bitumées, la Stelvio se montre très agréable.
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