La voiture autonome tueuse de feux tricolores
L’avènement d’une voiture autonome qui nous est promis dans carrément cinq ans ne va pas seulement changer notre manière de nous déplacer, d’appréhender la voiture, le monde économique et industriel de l’automobile. Il va aussi fatalement bouleverser les habitudes et les règles de circulation. Aussi, selon un groupe de chercheurs, l’engin bardé de capteurs et puces électroniques annonce la prochaine disparition d’un feu tricolore apparu en 1923. Et dont le centenaire n’est pas garanti.
C’est ce dont est persuadée une équipe de chercheurs répartie sur l’ensemble de la planète. Jugez-en : ils sont du M.I.T (Massachusetts Institute of Technology), de l’Institut fédéral de technologie de Zurich (ETHZ, Suisse) et du Conseil national de la recherche (CNR, Italie) et ils proposent une nouvelle manière de réguler le trafic, promise pour être bien plus efficace du point de vue de l’économie de temps, d’énergie et de rejet des polluants.
Comment ? En interprétant les flux aux carrefours et autres croisements avec les canons de la régulation aérienne. Point de contrôleurs et d’avions en la circonstance, mais des voitures communicantes et des centres de gestion automatique situés aux intersections : une “colonie” d’agents informatiques collaboratifs qui régule les croisements en temps réel et “au cas par cas” en suivant un algorithme de gestion.
Deux éventualités ont été étudiées : l’une basée sur le principe d’un calcul prenant en compte voiture par voiture sur l’idée du “premier arrivé, premier servi”, l’autre reposant sur un principe plus complexe de prise en compte des groupes de voitures se suivant sur la route avant le croisement. C’est ce dernier modèle qui s’est révélé le plus efficace au bilan de plusieurs paramètres, dont le débit de voitures au croisement, le temps d’attente moyen par voiture, la consommation de carburant, les gaz rejetés. Par exemple, le débit maximal de véhicules à l’intersection peut être multiplié par deux, le temps d’immobilisation est réduit à zéro (contre 10 à 90 secondes avec des feux), et le taux de pollution est divisé par deux.
Certes, mais on regrette que cette étude n’ait pas pris en compte le reste d’humanité qui arpentera les rues. Les piétons sont de ceux-là comme le deux roues motorisé ou encore ceux qui conduiront encore leur voiture et avec lesquels les nouvelles automobiles autonomes auront à cohabiter. Une existence commune qui reste donc encore à inventer. Et c’est sans peut-être là qu’est l’enjeu essentiel de l’arrivée de l’engin autonome.
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