Essai – Suzuki Swift Sport Hybrid (2020) : âge de raison
La Suzuki Swift Sport, l'une des dernières petites sportives accessibles, doit évoluer pour survivre, et cela passe par une électrification de son moteur pour diminuer ses émissions. Mais est-ce que c'est aux dépens de son caractère ?
Sommaire
Note
de la rédaction
13,7/20
Note
des propriétaires
En bref
À partir de 22 100 €
129 ch et 235 Nm
0 à 100 km/h en 9,1 s
Avec une commercialisation qui n'a duré que deux petites années, la Suzuki Swift Sport, se basant sur la quatrième génération de la citadine japonaise, pourrait bien devenir un modèle collector dans les années à venir. Car, outre sa rareté, c'est un modèle qui ne manquait pas de qualités qui fleuraient toujours bon la petite GTI à l'ancienne, avec son petit 1.4 turbo Boosterjet de 140 ch, sa boîte de vitesses à six rapports, ses baquets, son train avant incisif et, surtout, une masse contenue sous la tonne ! Ajoutez à cette liste des tarifs contenus et vous obtenez la parfaite voiture plaisir !
Une évolution
vitale
Pourquoi alors interrompre sa production ? Tout simplement parce que le K14C, nom de baptême de son moteur, ne satisfait pas aux normes Euro 6d dont l'entrée en vigueur a eu lieu au 1er janvier de cette année pour la mise en service des véhicules et concernera les homologations de nouveaux types à partir de 2021. Heureusement, Suzuki a maintenant quelques années d'expérience dans le domaine de l'hybridation légère et a donc décidé, de façon radicale, d'électrifier la totalité de sa gamme.
Voici donc la Swift Sport Hybrid. Le K14D qui l'équipe, dont profitent aussi le Vitara et le S-Cross, évolue légèrement mécaniquement, avec notamment un taux de compression passant de 9,9 à 10,9/1, un turbo revu, de nouveaux injecteurs à sept trous et une vanne EGR refroidie. Pour donner son nom au modèle, il reçoit le renfort d'un système SHVS 48V comprenant un alterno-démarreur, une batterie lithium-ion de 0,384 kWh et un convertisseur 48V-12V. Le premier se charge de récupérer de l'énergie lors des phases de décélération et de freinage et de la stocker dans la seconde avant qu'elle ne la lui rende pour les démarrages et assister le moteur thermique à bas régime lors des phrases d'accélération, sans jamais s'y substituer, d'où le qualificatif de « légère » pour son hybridation.
Moins de chevaux
et plus de poids...
L'ensemble délivre 129 ch à 5 500 tr/min, ce qui signifie que 11 équidés se sont échappés de leur corral avec la greffe, et 235 Nm à 2 000 tr/min, soit 5 de plus qu'auparavant mais 500 tr/min plus tôt, tandis que l'alterno-démarreur contribue avec 13,6 ch et 53 Nm. Avec une puissance qui baisse et une masse qui augmente de 50 kg pour atteindre un total de 1 025 kg, les performances reculent logiquement, une seconde pleine de plus étant nécessaire pour atteindre les 100 km/h depuis l'arrêt, en désormais 9,1 s. Cependant, consommations et émissions suivent aussi la même trajectoire, s'établissant maintenant à 5,6 l/100 km selon la norme WLTP, soit 0,9 litre de moins, et à 127 g/km de CO2 contre 135 précédemment.
... Mais près d'une litre
de gagné aux 100 km
Ne comptez cependant pas faire des économies considérables sur le malus puisqu'il ne se déclenche qu'à 138 g/km jusqu'à la fin de l'année et permettra de sauver 100 € à partir du 1er janvier 2021. Au contraire même, puisque l'arrivée de l'hybridation légère augmente le tarif de la Swift Sport de 1 400 €, à désormais 22 100 €. Cela comprend toutefois aussi une dotation de série enrichie, avec par exemple la détection des angles morts, l'alerte de trafic en marche arrière et la reconnaissance des panneaux ou encore le régulateur de vitesse adaptatif, les projecteurs LED et la caméra de recul, ce qui au final continue de lui donner un excellent rapport prix/équipements.
Regard agressif et grosses jantes, la Swift revendique sa sportivité, surtout dans cette teinte jaune qui est réservée à cette version Sport Hybride.
Un châssis toujours
aussi réjouissant
En matière de transmission et de châssis, Suzuki s'est juste chargé de légèrement modifier les suspensions pour compenser la petite prise de masse mais, une fois à son volant, on retrouve avec plaisir ce châssis très bien équilibré qui garde toute sa superbe même sur une route au goudron imparfait grâce à une souplesse maîtrisée. La direction de son côté n'est pas la plus communicative de l'Histoire de l'automobile, avec un poids qui semble exagéré, la boîte de vitesses pourrait être mieux guidée et le siège baquet, s'il maintient parfaitement son occupant en courbe appuyée, mériterait d'être fixé plusieurs centimètres plus bas. Autant de remarques qui ne sont au final que des détails, l'ensemble fonctionnant de façon totalement enthousiasmante, particulièrement sur le réseau secondaire.
Il ne peut pas en être dit de même du moteur dont l'hybridation légère lui a fait perdre une bonne partie de son caractère, surtout à hauts régimes, mais le gain en couple en bas est par contre indiscutable, l'alterno-démarreur se chargeant avec talent de remplir la courbe et avec une réactivité instantanée avant que le turbo ne prenne le relais à partir de 2 000 tr/min. Mais pour restituer cette énergie, il doit bien évidemment d'abord la récupérer et le fait notamment dès que l'on relève le pied de la pédale de droite, avec une décélération très sensible à la façon d'une électrique, ce qui demande un certain temps d'adaptation si vous avez l'habitude d'utiliser la roue libre en vue d'un feu rouge par exemple.
A l'intérieur, la finition et le système multimédia vieillot ne font pas partie des qualités de cette Swift Sport Hybrid mais elle est équipée de baquets maintenant parfaitement dans les virages.
On se retrouve donc au final avec une mécanique plus linéaire et plus homogène mais offrant moins de sensations, ce qui n'est pas forcément ce que l'on recherche dans une telle voiture. Cependant, cela se marie plutôt bien avec une habitabilité tout ce qu'il y a de satisfaisante pour la catégorie et un volume de coffre qui n'a rien de ridicule par rapport à l'encombrement de la voiture, à 265 litres. Ce côté raisonnable est appuyé un peu plus par une consommation parfaitement maîtrisée, passer sous les 5,6 l/100 km de moyenne de la norme WLTP n'étant qu'une formalité, même en profitant un peu du châssis.
Chiffres clés *
- Longueur : 3,89 m
- Largeur : 1,76 m
- Hauteur : 1,49 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 265 l / 947 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 127 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Janvier 2020
* pour la version IV 1.4 BOOSTERJET HYBRID 130 SPORT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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