Essai - Renault Arkana 1.3 TCE 160 EDC (2021) : que vaut le plus puissant des SUV coupé au losange ?
L'Arkana est le premier SUV coupé de Renault, la dernière catégorie de catégorie en vogue du moment jusqu'ici réservée aux constructeurs allemands. Dynamique esthétiquement, en est-il de même au niveau de la conduite une fois en main le volant de cette version 160 ch, la plus puissante de la gamme ?
Sommaire
Note
de la rédaction
13,6/20
Note
des propriétaires
En bref
Catégorie des SUV coupé
À partir de 33 450 €
160 ch et 270 Nm
Le SUV coupé est l'incarnation même de la forme dominant la fonction dans le monde automobile où l'esthétique prend le pas sur la conduite, les performances, l'efficience et l'habitabilité. Un choix donc exclusivement basé sur l'émotionnel et un non-choix quand on a une approche pragmatique des qualités d'un véhicule. C'est d'autant plus vrai pour le Renault Arkana puisque la gamme au losange comprend aussi la Mégane Estate, compacte break par nature bien plus fonctionnelle de gabarit, d'équipements et de tarifs proches.
L'Arkana est le premier SUV coupé de Renault mais aussi parmi les constructeurs généralistes.
Donc fin de l'essai, oubliez tout de suite l'Arkana et achetez directement la version familiale de la Mégane ? Pas si vite. Déjà parce que cette dernière n'est actuellement pas proposée dans la version 160 ch du 1,3 TCE EDC à l'essai aujourd'hui. Cependant, même si cela avait été le cas, le premier SUV coupé de Renault fait mieux que de se défendre. Si l'on prend comme référence le 1,3 TCE 140 EDC que les deux partagent, son 0 à 100 km/h est inférieur de deux dixièmes et sa consommation moyenne d'un décilitre, probablement sur ce dernier point grâce à sa microhybridation 12V dont il est le seul à être équipé, avec une toute petite batterie lithium ion de 0,13 kWh.
Le 1.3 TCe dans sa version 160 ch compense son manque relatif de pêche par une consommation raisonnée.
Même si c'est l'une des électrifications les plus légères qu'un moteur thermique peut recevoir, cette dernière, que reçoit aussi le TCE 160 de notre modèle du jour, fait en effet des merveilles, coupant le 4 cylindres dans les phases de décélération même les plus légères, ce qui nous a permis d'enregistrer une remarquable consommation moyenne de 6,1 l/100 km au terme de notre essai. Un chiffre qui n'est pas si éloigné des prétentions officielles, les 5,9 l/100 km annoncés au plus selon la norme WLTP entraînant un malus de seulement 170 €. Attention cependant : le système Start and Stop nécessite d'atteindre une température de la mécanique (et du catalyseur) optimale avant laquelle il ne fonctionne pas et cela semble parfois interminable, l'appétit en carburant, surtout en ville, s'envolant alors dans les deux chiffres.
La planche de bord est reprise de celle du Captur avec lequel l'Arkana partage sa plateforme.
En matière de performances, c'est mitigé. Oui, malgré sa faible cylindrée, le 1,3, fort de 160 ch et 270 Nm, a du répondant et offre des accélérations et des reprises solides et instantanées permettant d'envisager de façon sereine les dépassements et les insertions sur autoroute, bien aidé par la réactivité de sa boîte de vitesses double embrayage à sept rapports. Le 0 à 100 km/h est ainsi réalisé en 9,1 s et 6,4 s sont nécessaires pour passer de 80 à 120 km/h. Mais le fossé n'est pas véritablement significatif avec la version 140 ch et 260 Nm, ce qui vient probablement de la maigre différence de couple entre les deux et justifie difficilement les 1 200 € supplémentaires réclamés.
Revenons à notre comparatif improvisé en famille, angle de cet essai : qu'en est-il de l'habitabilité ? Est-ce que la Mégane Estate domine dans ce domaine l'Arkana ? Elle fait effectivement mieux mais dans des proportions qui n'ont rien de spectaculaire : à l'arrière, seulement 5 mm de plus aux genoux, la compacte au losange n'étant pas vraiment une référence dans le domaine, et 9 mm à la tête malgré la ligne de toit plongeante du SUV coupé, ce qui permet au final à ce dernier d'accueillir confortablement même les passagers les plus grands. Même constat pour le volume de coffre avec 513 litres pour l'Arkana, ce qui le situe dans la moyenne de la catégorie, contre 521 pour la Mégane Estate en configuration cinq places mais cette dernière creuse un peu plus son avantage une fois le dossier de sa banquette arrière rabattu, avec 1 504 litres contre 1 296 litres.
Malgré la ligne de toit plongeante, l'Arkana accueille dignement ses passagers arrière et leurs bagages.
Jusque-là, le match reste très serré. Mais plus pour longtemps maintenant que l'on attaque le chapitre de la conduite. Les Mégane et Arkana sont basés sur la même plate-forme CMF mais dans des versions différentes, C pour la première et B pour le second à l'instar du Captur et de la Clio, mais on fait pourtant difficilement plus différent une fois le volant en main. La compacte offre des prestations routières de bonne facture, notamment grâce à un amortissement de grande qualité avec une souplesse ne dénaturant pas le maintien, ce qui en fait une compagne confortable et plaisante au quotidien, même si moins dynamique qu'une Peugeot 308 par exemple. Pour l'Arkana, c'est ici que le tableau s'obscurcit. Et la faute revient probablement à Renault qui le présente comme un modèle sportif dont il a certes les défauts mais peu des avantages. Ainsi la direction est tout ce qu'il y a de plus quelconque en matière de précision et de remontées d'information et les mouvements de caisse sont amples dans les courbes, à l'accélération et au freinage dès que l'on adopte une conduite dynamique, ce que l'on est en droit de faire à ce niveau de puissance.
Et si l'on ralentit le rythme, le confort est régulièrement perturbé par les percussions des grosses jantes de 18 pouces de notre modèle d'essai occasionnées par les imperfections de la route qui sont fidèlement remontées jusque dans l'habitacle. Non seulement la Mégane fait mieux dans ce domaine mais aussi un Peugeot 3008, tant en agilité qu'en agrément pour les passagers.
Le Renault Arkana ne manque pas d'allure.
De plus, la visibilité avant, avec le long capot et le petit pare-brise, et arrière avec la ligne de toit plongeante et la lunette réduite, laisse à désirer, avec l'impression dans les manœuvres d'être aux commandes d'un engin bien plus imposant que ne l'est l'Arkana, et la garde-au-sol de 162 mm, plus proche des 145 mm de la Mégane que des 184 mm d'un Kadjar, ne permet pas une utilisation en tout chemin vraiment sereine.
Malgré l'effet de mode très marqué des SUV coupé, l'Arkana ne se prend cependant pas trop au sérieux, bien au contraire, en matière de tarifs, s'échangeant contre un minimum de 33 450 € dans cette version TCE 160 EDC démarrant avec la finition Intens déjà très complète, ce qui, à titre de comparaison, se situe presque 1 000 € en dessous de l'entrée de gamme à boîte automatique du Peugeot 3008 équipé du 1,2 Puretech de seulement 130 ch.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,56 m
- Largeur : 1,82 m
- Hauteur : 1,57 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 513 l / 1 296 l
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 130 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Mars 2021
* pour la version 1.3 TCE 160 FAP RS LINE EDC 21B.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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