2. Essai - Moto Guzzi V7 Café Classic : Le sport à l'ancienne
Très en vogue à la fin des années 60 et au début des années 70, la V7 ne pouvait pas en rester là. Avec la Bonneville de chez Triumph et le retour aux avant-postes de Norton, on se plaît à croire que les constructeurs qui ont marqué l'histoire au siècle dernier ont le vent en poupe. La firme de Mandello a donc décidé de profiter de ce vent favorable pour exploiter le filon…
15h, mercredi 27 Mai – Après un copieux repas sous un ciel bleu profond, l'heure est venue de se fringuer en motard et d'aller parcourir l'arrière pays Tropézien au guidon de cette Moto Guzzi V7 Café Classic. Tout en me préparant, mon regard se pose sur la belle Italienne...
Quasiment similaire à la V7 du début des années 70 dans ses lignes et dans ses proportions, la Café Classic millésime 2009 lui reprend les volumes et la forme des éléments de carrosserie qui la composent. Au rayon des similitudes, on retrouve aussi la forme et le positionnement des demis-guidon (réglables en hauteur et en écartement) qui offre au pilote une position naturelle et très efficace vous permettant de faire de nombreux kilomètres sans trop fatiguer.
Fine, compacte, agréable à l'œil, la V7 Café Classic arbore ici un coloris satiné «Legnano» mêlant à la perfection un vert Rainette à cette couleur noble qu'est l'or. Rien qu'en statique, elle rappellera aux plus anciens des images et des souvenirs d'une époque aujourd'hui révolue. Pour les jeunots de mon espèce qui vouent un culte certain à ces machines «néo-rétros», la Café Classic semble une évidence. Il faudra juste passer sur quelques détails de finition comme l'intégration du faisceau électrique ou encore quelques soudures peu catholiques…
Avec ses 805 mm de hauteur de selle, la nouvelle Guzz' saura satisfaire un large public puisque les personnes situées entre 1m60 et 1m65 seront à leur aise sur l'Italienne. Passé le mètre soixante dix, le bloc moteur transversal ainsi que les formes du réservoir viendront à la rencontre de vos genoux. Il faudra penser à se reculer de la selle !!
Une fois le bloc moteur en route, ce qui surprend, c'est la facilité de prise en main. Plus légère de 20 kilos qu'une Triumph Bonneville qui affiche 200 kilos sur la balance, la Café Classic est bluffante de simplicité. La position est naturelle et peu fatiguante, on est loin des Café Racer purs et durs !! Concernant le confort de la selle monoplace, rien à dire de ce coté là. Vous pourrez avaler les kilomètres sans trop de mal.
Pour participer au charme de cette belle Italienne on notera le son délivré par les deux mégaphones chromés qui prennent place de part et d'autre de la roue arrière qui, comme sa sœur située à l'avant, est rayonnée. A noter qu'à basse vitesse ou à l'arrêt le mouvement latéral subit par le moteur (couple de renversement) pourra étonner les novices.
Sur les routes de l'arrière pays Tropézien, entre Grimaud et la Garde-Freinet, le V7 Café Classic enroule et avale les courbes avec décontraction. Ne vous attendez surtout pas à une machine démoniaque puisque ses valeureux 49 chevaux (48.8 pour être exact…) ne vous arracheront pas les bras…
Non, la Guzz' ne mange pas de ce pain là mais se rattrape avec un caractère moteur attachant. Relativement souple dans les bas régimes, le bloc transversal de 744cc de la V7 se réveille avec entrain une fois les 5000 tours franchis. A partir de là, la conduite devient plaisante même si des vibrations s'invitent à bord. Une fois la vitesse de croisière trouvée, pas grand-chose ne pourra la stopper.
Néanmoins, il ne faudra pas oublier que malgré sa jeunesse, la partie cycle et la sélection des rapports - au nombre de cinq - vous rappellent aux bons souvenirs de ses ancêtres. On est loin de la rigueur et de la rigidité des machines modernes mais bon, est-ce bien ça le principal !?
Pour apprécier au mieux la Moto Guzzi V7 Café Classic, il faudra adopter une conduite saine et coulée, ne pas faire d'excès et anticiper si besoin. D'autant plus que le freinage assuré par le simple disque avant de 320 de diamètre pincé par une mâchoire Brembo s'annonce sage malgré l'utilisation de durites tressées rigides…
Photos : Jacques Clipet (pour la groupe Piaggio)
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