Essai - Mercedes GLC 220d (2022) : une entrée de gamme chic
Totalement refondu, le GLC se décline en entrée de gamme en 220d, dont la motorisation diesel s’agrémente d’une hybridation légère, censée abaisser les émissions. Mais ses avantages ne se limitent pas là…
Sommaire
Note
de la rédaction
14,5/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Nouvelle génération de GLC
Suspension pneumatique et roues arrière directrices en option
À partir de 60 700 €
Succédant à un GLK difficile à vendre en raison d’un look trop typé 4x4, le GLC a, lui, remporté un grand succès. Entre 2015 et 2022, ce SUV au dessin fluide s’est en effet écoulé à 2,6 millions d’exemplaires, ce qui en fait la deuxième Mercedes la plus vendue dans le monde. Par conséquent, pour le renouvellement du GLC, le constructeur n’a pris aucun risque. Il l’a tranquillement refondu, en améliorant tout ce qui pouvait l’être, ce qui permet au nouveau modèle de changer de code, passant du type x253 au x254.
Plus nouveau qu’il n’en a l’air
Toute la carrosserie est redessinée, aucun panneau n’étant commun avec la génération précédente. La base des vitrages latéraux remonte désormais au niveau de la vitre de custode, tandis que sur la face arrière, les feux amincis sont reliés par un bandeau noir brillant. À l’avant, les nouveaux projecteurs, plus effilés, touchent par leur partie haute la calandre, alors que sur les portières les rétroviseurs s’implantent non plus à la base de la vitre mais plus pas, sur la tôle. La plate-forme évolue plus nettement, puisqu’elle dérive désormais de celle de la Classe W206.
Sous le capot, le 2,0 l diesel de la version 220d développe 197 ch. Il se complète d’un alterno-démarreur, alimenté par un circuit électrique de 48 volts, offrant 23 ch et 200 Nm supplémentaires, ce qui n’a rien d’anecdotique. Cette motorisation s’allie forcément à une boîte auto à neuf rapports et une transmission intégrale envoyant par défaut 55 % du couple à l’arrière.
Côté trains roulants, le GLC s’en remet à l’avant à un essieu à quatre bras et à l’arrière à un multibras. En option, on trouve non seulement une suspension pneumatique mais aussi des roues arrière directrices, qui devraient profiter au dynamisme du comportement routier. Elles ne seront pas de trop, car toute cette sophistication mécanique se paie par un poids élevé : 2 020 kg au minimum !
Comment cela se traduit-il en matière de consommation et d’émissions ? Celle du GLC 220d est annoncée entre 5,2 l/100 km et 5,9 l/100 km en moyenne, selon la configuration, ce qui correspond 136 g – 155 g/km de CO2. Raisonnable, et certainement favorisé par un Cx très convenable de 0.28.
Hi-tech et bien fini mais complexe
À bord de notre GLC AMG Line, les changements apparaissent bien plus drastiques qu’à l’extérieur. On retrouve en effet pratiquement la planche de bord de la Classe C, donc les écrans digitaux grandissent, le système multimédia de dernière génération MBUX 2.0 étant de la partie. Ces afficheurs sont beaux, celui du centre (11,9 pouces) étant de surcroît très agréable à utiliser de par sa parfaite réactivité. Et l’ergonomie ? Dans le genre, elle n’est pas mal faite, mais dans l’absolu, c’est une horreur. C’est bourré de menus, de sous-menus, et contient même les commandes de clim. Derrière le volant, le combiné de 12,3 pouces contient plusieurs graphismes différents, regorgeant d’infos, donc augmentant le temps passé à les regarder pour trouver la bonne. Pire, les graduations du tachymètre circulaire sont irrégulières : elles vont de 20 en 20 jusqu’à 100 km/h, logique, puis de 40 en 40, en conservant le même espacement que les précédentes. Une aberration que j’avais déjà aperçue dans la Classe E.
On retrouve le commodo unique cher à Mercedes, à gauche du volant, permettant de contrôler les phares et les essuie-glaces. Eh non, ces derniers ne sont pas sur celui de droite, quasi-identique, qui est en réalité… la commande de boîte ! Cela dit, ce levier se révèle bien plus pratique à l’usage que l’espèce de pavé situé sur la console centrale de l’ancien modèle. Sur les quatre branches du volant se situent une pléthore d’autres commandes. Sur celle de gauche supérieure, celle des modes d’affichage du combiné, sur l’inférieure, le régulateur de vitesse. À droite, on gérera le système multimédia. Complexe !
Les commandes au volant sont assez difficiles à appréhender surtout côté gauche.
On se console en constatant que si la présentation générale verse dans le tape-à-l’œil (que voulez-vous, c’est la mode), la finition se révèle de très belle facture, tant au sujet des matériaux que de l’assemblage. Le GLC évite ainsi les défauts de la Classe C (plastiques durs sur le bas du tableau de bord et parfois mal accostés) tout en se positionnant au-dessus d’un BMW X3, pour au moins égaler un Audi Q5.
Par ailleurs, on apprécie la belle habitabilité, le grand rangement fermé sous l’accoudoir, ainsi que le coffre spacieux qui, à 620 l, s’installe au sommet de la catégorie. Sa transformation se révèle relativement aisée, grâce aux touches permettant de rabattre les dossiers arrière, même si les ceintures entravent quelque peu le mouvement. On obtient un plancher plat, ce qui facilite le chargement. En revanche, la banquette ne coulisse toujours pas, pas plus qu’on ne peut régler les dossiers. Fort regrettable.
Grande douceur de conduite
À l’avant, on profite heureusement d’une position de conduite irréprochable ainsi que d’un siège (ici à réglages électriques) au grand confort. Au démarrage, on ne peut ignorer que nous avons affaire à un diesel, plus par la sonorité que les vibrations, bien filtrées. Notre exemplaire se dote de la suspension pneumatique et des roues arrière directrices, aussi se révèle-t-il très maniable en ville, où il absorbe joliment les inégalités. La motorisation se signale par sa grande douceur, le stop and start éteignant et réveillant le moteur sans générer aucune secousse. Autre avantage de l’alterno-démarreur, il rend les mises en route et les reprises bien plus vives, car il efface tout temps de réponse.
Sur route et autoroute (à 120 km/h car nous sommes en Espagne), le diesel se fait oublier à vitesse stabilisée, où l’on apprécie la belle insonorisation générale et le confort remarquable. Les aides à la conduite fonctionnent avec dextérité, si ce n’est que j’ai plusieurs fois changé d’affichage en pensant agir sur le régulateur de vitesse, en me trompant de branche de volant… De plus, la réalité augmentée optionnelle s’avère gênante dans la mesure où elle rend les indications visuelles de direction moins claires. J’ai préféré la désactiver, un comble.
Nous avons ensuite effectué un parcours de près de 100 km sur des routes montagneuses, qui nous ont permis de tester le comportement GLC en virage. Même s’il est typé confort, il s’en sort bien grâce d’abord à une direction rapide et précise, à la bonne consistance. Ensuite, le châssis se révèle très équilibré et doté d’un grip latéral important, ce qui rassure, à l’instar de la motricité totale conférée par la transmission intégrale. Pour sa part, la suspension réalise un heureux compromis entre confort et maintien de caisse, pour ce type de véhicule.
Dans les enchaînements d’appuis, cela dit, le poids se montre sensible, le souple GLC manquant alors de vivacité. On peut contrecarrer légèrement cette impression en sélectionnant le mode Sport, qui affermit la suspension et la direction, tout en changeant artificiellement le bruit du moteur. Il dégrade aussi quelque peu la filtration des aspérités, surtout à l’arrière, d’où le fait qu’on lui préfère le programme Confort, parfaitement adapté à la nature de ce SUV. On regrette tout de même que la pédale de frein demeure trop molle, même si la puissance des ralentissements s’avère évidente.
Le 4-cylindres procure des performances intéressantes, mais il ne sert à rien de passer les 3 500 tr/min. Passé ce cap, et même s’il accepte 4 400 tr/min, le bloc braille plus qu’autre chose et la poussée se tarit. Mieux vaut profiter de l’important couple à mi-régime en laissant la boîte, douce et rapide, maintenir le régime dans la bonne zone pour obtenir des reprises vigoureuses. On peut aussi sélectionner le programme Eco, pour abaisser la consommation, mais étonnamment, sur ce mode, le système ne coupe pas aussi souvent le moteur en légère descente que, par exemple, ne le fait celui du BMW X4 M40d.
Il n’en demeure pas moins que la consommation s’avère vraiment modérée. Sur les plus de 200 km de l’aller, répartis pour moitié entre autoroute et nationale de montagne principalement en montée légère, elle s’est élevée à 6,7 l/100 km. Au retour, elle n’a pas dépassé 5,8 l/100 km. Vu que notre exemplaire s’équipe du toit ouvrant panoramique et des jantes de 20 pouces, on peut considérer les annonces du constructeur comme réalistes. À noter que la clim se révèle parfois sifflante, ce qui est très déplaisant.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,71 m
- Largeur : 1,89 m
- Hauteur : 1,64 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 600 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 9 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 136 g/km
- Malus : 230 €
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2022
* pour la version II 220 D AMG LINE 4MATIC 9G-TRONIC.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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