Essai - Lotus Eletre (2023) : on aurait tant aimé le détester
Cédric Pinatel , mis à jour
Taillé pour faire pleurer les fans historiques de Lotus, le nouveau gros SUV électrique du constructeur anglais offre un rapport prix-prestations étonnamment bon chez les marques de prestige. Mais rouler dans un tel pachyderme orné du blason cher à Colin Chapman, ça fait tout drôle. On l'a testé dans sa version Eletre S coeur de gamme de 603 chevaux et Eletre R de 905 chevaux.
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Note
de la rédaction
14,2/20
SUV électrique
A partir de 97 890€
603 ou 905 chevaux
Basse, compacte, ultralégère et peu confortable. Voilà comment on s’imagine généralement une Lotus depuis la fin du siècle dernier et le succès de l’Elise comme de son dérivé Exige, les modèles les plus emblématiques dans l’histoire moderne de la marque fondée en 1952 par le génial Colin Chapman. Même si l'enseigne s’est déjà essayée à des genres plus cossus (par exemple avec la légendaire Esprit commercialisée en 1976 et 2004 ou plus récemment l’Evora), l’image de Lotus reste plus que jamais associée à la célèbre maxime du « light is right » si chère à son créateur. Déjà en 2010, pourtant, le précédent patron de la marque voulait sortir Lotus de cette case la limitant à une clientèle réduite et puriste (en vain). Et après une décennie suivante difficile sur le plan financier où le but n’était que d’assurer la survie du petit constructeur, tout a changé chez Lotus depuis son rachat par Geely en 2017.
Sous sa nouvelle ère chinoise, Lotus a d’abord lancé l’Emira pour continuer de concurrencer l’Alpine A110 et la Porsche Cayman sur le créneau des GT légères. Mais il s’agit là de la toute dernière voiture thermique de Lotus, qui ne lancera désormais plus que des modèles électriques et compte bien devenir un concurrent mondial de Porsche avec des modèles à la vocation plus grand public. Le but ? vendre 150 000 voitures dans la planète chaque année d’ici 2030. Exactement comme chez Alpine, avec un plan produit lui aussi composé exclusivement de modèles à zéro émission !
Il faudra donc vous faire aux Lotus du genre de l’Eletre : après cette entrée fracassante sur le segment des gros SUV de luxe, le constructeur d’Hethel présentera d’ici la fin de l’année une berline électrique pour attaquer la Porsche Taycan puis, d’ici 2025, un SUV électrique du format du Macan. Trois modèles qui, contrairement à la future voiture de sport électrique de 2026 basée sur la plateforme « E-Sports » (finalement pas développée conjointement avec la future Alpine A110 électrique), reposent sur la nouvelle « Electric Premium Architecture » destinée aux modèles familiaux.
De quoi faire quelques économies d’échelles et profiter des synergies techniques avec Polestar et Volvo, également membres du groupe Geely et gréés d’une plateforme électrique modulaire pour leurs gros modèles ? Pas du tout d’après les ingénieurs de Lotus qui nous assurent que la plateforme de Lotus a été développée entièrement en interne, celles de Volvo et Polestar ayant été jugées trop peu sportives. Même chose pour les groupes motopropulseurs, disposant d’après l’équipe de Lotus de moteurs et de batteries (112 kWh bruts et 109 kWh nets) différentes de celles des marques cousines de Geely. Étonnant, surtout que l’Eletre sera bien assemblé en Chine. Cette dernière phrase risque d’ailleurs à elle toute seule de briser le cœur des fans les plus intégristes des Lotus Elise et autres descendantes de la Seven.
Arriver avant le Cayenne électrique
Nous voilà donc en face de l’Eletre (il faudrait prononcer « Eletra » paraît-il), un énorme SUV de 5,10 mètres de long dont la ressemblance avec d’autres Lotus se limite au dessin de ses optiques et de quelques détails de la face avant (évoquant l’Emira et la supercar électrique Evija). Ce monument roulant possède vraiment tout pour dégoûter la communauté des puristes de la marque, mais il ne fait que positionner Lotus sur un segment devenu incontournable pour toutes les marques de prestige d’Alpine à Rolls-Royce en passant par Aston Martin, Ferrari, Porsche, Lamborghini, Maserati ou Bentley. Le premier contact avec la bête constitue plutôt une bonne surprise puisqu’une fois passé le choc de la découverte, on le trouve plus beau qu’en photo et on s’étonne de découvrir à bord une finition aussi bonne.
Outre des places arrière dont l’espace s’approche davantage du Tesla Model X que du SUV sportif classique (avec une possibilité d’opter pour deux sièges individuels façon limousine au lieu de la banquette classique), on découvre en effet un habitacle dont la qualité supportera sans problème la comparaison avec Porsche. La planche de bord futuriste n’en fait pas trop avec des écrans discrets et joliment intégrés, malgré la présence d’une énorme tablette centrale de 15,1 pouces dotée d’une interface rapide et bien pensée (une architecture Android Automotive personnalisée par Lotus) offrant par ailleurs l’incontournable connectivité smartphone Apple Carplay et Android Auto. Que ce soit avec la configuration grise de notre Eletre S jaune ou les intérieurs beiges vus sur d’autres exemplaires, l’ambiance à bord du SUV anglais est absolument somptueuse. Il y a aussi un coffre généreux avec 688 litres à l’arrière (611 pour le quatre places) et 46 litres en plus à l’avant.
Chiffres clés *
- Longueur : NaN m
- Largeur : NaN m
- Hauteur : NaN m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 688 l / 1 532 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : 0 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2022
* A titre d'exemple pour la version ELETRE 450 S.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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