Essai - Jeep Compass 4xe (2020) : un peu d’électricité pour une remontada espérée
Délaissée par les clients, la seconde génération du SUV compact italo-américain tente de revenir dans la course avec une version hybride rechargeable loin d’être désagréable. Pas sûr, pourtant, que la métamorphose suffise à lui faire retrouver le podium des meilleures ventes.
Sommaire
Note
de la rédaction
12,9/20
Note
des propriétaires
EN BREF
SUV compact
Version hybride rechargeable
À partir de 43 000 €
C’était l’une des déculottées de l’an passé. En 2019, en France, les ventes du Jeep Compass se sont effondrées de 62,5 %. Seuls 2009 bons de commande ont été signés pour ce modèle. Alors, lorsque les boss de la marque Jeep ont dû choisir un deuxième modèle à qui attribuer leur nouveau système hybride rechargeable, en plus de son chouchou premier de la classe Renegade, ils se sont réunis en conseil de classe, ont réfléchi et en ont décidé ainsi : le cancre aura lui aussi droit à sa récompense, histoire de le remotiver. Voilà donc le SUV italo-américain prêt à affronter des clients que l’excès d’émissions de C02, et le gros malus qui va avec, peut rebuter. Y parviendra-t-il ?
Le Compass joue en tout cas dans la catégorie la plus encombrée du moment : les SUV compacts. C’est simple : au royaume des crossovers, ils sont rois. Non qu’ils soient les plus vendus en France, ou, tradition de petites voitures oblige, les crossovers urbains leur dament le pion. Mais ils règnent sur le monde et du coup, pas un constructeur n’est absent du segment, à part, peut-être Hummer, parce que la marque n’existe plus. Du coup, notre Compass s’est retrouvé au milieu du troupeau et, malgré son très ancien ancêtre galonné et libérateur des plages du débarquement, il n’a pas su se frayer un chemin parmi les Seat Ateca, Kia Sorento, Peugeot 3008 et autres Renault Kadjar. Sauf que son retour ces temps-ci avec une toute nouvelle motorisation mixte, lui permet d’entrer dans un autre cercle, beaucoup plus restreint : le carré VIP, celui des SUV compacts hybrides rechargeables. Un domaine ou la concurrence se réduit à quelques modèles.
Trois moteurs et deux énergies
La recette que ce Compass entend mettre en place pour séduire les familles est similaire à celle du Renegade. Pour réussir le plat, il convient de disposer d’une grosse pincée de moteurs thermiques, dans son cas, c’est un quatre cylindres 1,3L turbo qui développe, au choix, 130 ou 180 ch et 270 Nm de couple. À cet ingrédient, il faut rajouter non pas un, mais deux moteurs électriques. Le premier, situé à l'avant permet au moteur thermique de recharger les batteries, elles-mêmes situées sous le plancher. Quant au second, à l'arrière, il développe 60 ch et 250 Nm. Il est couplé aux roues arrière et transforme le Compass en 4 roues motrices lorsque les deux moteurs sont en action. On agite le tout, on laisse reposer et on obtient une puissance cumulée de 190 ou 240 ch, puisque, comme en cuisine, les hybrides réduisent leur puissance à la cuisson.
L’ensemble est-il ragoûtant ? Ça dépend de l’humeur du conducteur, ou du moins du but qu’il cherche à atteindre. S’il est à la recherche d’une pure sportive, il passera son chemin. Malgré les chevaux, malgré le couple colossal, malgré la performance, plutôt respectable, de 7,3s pour passer de 0/100 km/h en version 190 ch et de 7,1s en mode 240 ch, l’ensemble reste plutôt raisonnable. La faute à un poids conséquent de 1 935 kg, et à une boîte auto à 6 rapports, seule disponible, pas vraiment fulgurante. Pourtant, cette version hybride et surtout son poids n’ont pas que des inconvénients. Les 200 kg supplémentaires, répartis sous le plancher vers l’arrière de l’auto ont tendance à asseoir l’engin sur ses appuis et à améliorer son confort. Pour autant, le Compass 4xe ne s’est pas radicalement transformé et il n’est toujours pas le plus agile de la bande.
Le charme que ses fans lui reconnaissent tient dans son design et dans les références qu’il trimbale années après années, comme s’il avait toujours quelque chose en lui d'une Jeep Willys. Les 7 barrettes verticales et les passages de roues gigantesques et presque carrés témoignent du passé. Quant à la face avant, empruntée au Grand Cherokee, elle raconte le présent de la marque. Une cohérence extérieure que l’on ne retrouve pas, hélas, dans l’habitacle dont les lignes semblent surgit d’un carton à dessin coréen d’il y a une dizaine d’années.
Une qualité d'assemblage irréprochable
Mais si la planche de bord, notamment, est d’une banalité regrettable, elle n’en demeure pas moins parfaitement assemblée, et avec des matériaux parés pour résister au temps qui passe. Un temps dont pourront profiter les passagers, plutôt à l’aise à l’arrière tout en bénéficiant d’un coffre loin d’être ridicule. La quincaillerie hybride ne l’affecte que très peu et il conserve une capacité de 420 L, ce qui n’en fait pas la soute de tous les records, mais lui permet d’embarquer les bagages d’une famille sans avoir à abandonner un doudou sur le bord d’une route.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,39 m
- Largeur : 1,81 m
- Hauteur : 1,64 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 420 l / 1230 l
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 47 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2020
* pour la version II 1.3 GSE T4 190 AT6 4XE LIMITED.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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