2. Essai Harley Davidson Fat Bob 2014 : une surprenante agilité
Esthétiquement, pas de grosses révolutions sur le modèle 2014. Par rapport au modèle de 2008, le Fat Bob « nouvelle génération » ne connaît principalement que des retouches esthétiques : en effet, les pneus larges (130/70 mm à l'avant et 180/70 à l'arrière) et le double optique caractéristique sont conservés, seul le garde-boue arrière est désormais taillé à la serpe.
Finie la forme classique du Fat bob fender, celui-ci a eu droit à un coup de machette oblique ce qui permet de remplacer le feu traditionnel par deux optiques ronds remplies de led. Un design audacieux presque culotté pour une marque qui soigne un certain conservatisme.
Plusieurs pièces auparavant entièrement chromées passent désormais au noir comme le moteur et le cache filtre à air, les suspensions arrières, les tés de fourche, les contours des phares, le cache batterie, toujours aussi disgracieux, ou encore les roues de 16 pouces avec de magnifiques et et ostentatoires mentions Harley Davidson. Autre changement presque imperceptible, la coupe droite des silencieux qui remplacent les extrémités biseautées des modèles précédents. Les pots d'échappement carrés et chromés sont désormais associés à la signature collector "Tommy Gun" 2-1-2 avec boucliers chromés .
A première vue, même si la finition n'atteint pas l'excellence, on frise le sans faute, pourtant nous avons décelé des défauts sur une machine d'à peine 1350 kms. Alors certes une machine d'essais généralement maltraitée mais tout de même. De plus, cette couleur beige/camel n'est pas des plus pratiques à l'usage, en effet après deux pleins d'essence effectués, celle-ci s'est révélée extrêmement salissante et accrocheuse de la saleté.
Niveau instrumentation, on retrouve le compteur rencontré sur la Breakout mais positionné sur le réservoir avec l'indicateur de vitesse analogique, les autres infos étant commandées par le bouton "Trip" placé sur le commodo droit, totalisateurs totaux et partiels, estimation de l'autonomie restante avant réserve, indicateur de rapport engagé avec régime moteur. La même petite fenêtre numérique vous fera défiler une alerte lorsque la béquille latérale est déployée. Dernier aspect pratique, l'indicateur d'essence intégré dans le faux bouchon de réservoir côté gauche. Inutile (du fait des infos numériques fournies au compteur) mais gracieux.
Comme toutes les autres Harley dernière génération, la Fat Bob dispose de la « Smart key » qui grâce à son transpondeur vous permet de démarrer la moto sans clef de contact et intègre de série une alarme anti-vol.
C'est techniquement que le Fat Bob 2014 connaît sa plus notable évolution en intégrant en son sien le Twin Cam 103 équipé de l'Electronic Sequential Port Fuel Injection, après les années de bons et loyaux services du twin cam 96 de 1584cc ; désormais le gros bicylindre refroidi par air cube 1690 cc couplé à une boîte six rapports, et développe 132 Nm de couple à 3250 tr/mn. Pour le reste, le conservatisme demeure avec une partie cycle inchangée, et le cadre en acier commun à toute la gamme Dyna ainsi que la fourche de 49 mm de diamètre.
En selle !
Hormis une béquille latérale fastidieuse à aller chercher, cette Harley surprend dès les premiers mètres, extrêmement facile de prise en main, très bien équilibrée, elle demeure un vélo au regard de sa catégorie ! Où sont donc passés les 320 kgs annoncés. En ville, on ne se faufilera pas avec l'aisance d'un commuteur mais pas loin. Bien calé dans la selle, seules les commandes au pied vont sembleront terriblement lointaines au début. En dessous d'un mètre 65, la messe est dite, vos jambes seront trop courtes.
Même édulcoré par les normes anti pollution, le twin cam “A” quant à lui, est un plaisir d'équilibre et de relances par rapport à une breakout qui souffrait d'un manque de relance et de vivacité.
L'explication vient du fait que la Breakout est équipé du 103 cubic inch “B” (avec arbre d'équilibrage) quand la Fat bob se trouve équipée du Twin Cam "A" bien plus vif. Ce moteur affiche des qualités insoupçonnées dans sa configuration d'origine. Coupleux, et répondant instantanément, il affiche une réelle vigueur. Il vous obligera toujours à autant d'attention pour trouver le bon régime mais quelle santé mes aïeux, avec en prime une consommation raisonnable de 3.6L au 100 kms.
Là où une Harley, vous demande de réapprendre à rouler, de l'attention même pour trouver le bon régime, le bon rapport, et d'enrouler, la Fat Bob tout en intégrant ces impératifs, procure un niveau d'homogénéité et de polyvalence insoupçonnée. Coté châssis, cette machine moyennant bien évidemment de ne pas être brusquée, sur le mode « suuuurtout faut que j'enrouuuule », reste hyper agile sur les changements d'angle avec une vraie stabilité au freinage. Elle est certes aidée par son empâtement mais aussi par son excellent ABS sur le sec, ses disques de 300 mm et ses trois étriers désormais couplés au freinage. Une Harley qui freine vraiment ! Un vrai freinage offrant un rythme et des manœuvres plus proches d'une sportivo Gt que d'un custom de 320kgs. Seul un retour de vibrations dues aux disques flottants en fin de freinage vient légèrement perturber la sérénité d'ensembles. Mais rien de fâcheux..
Aucun mouvement parasite désagréable, à la prise des freins. Aucune désunion à noter, non, cette Fat Bob, est d'une homogénéité incroyable. J'ai bien peur que rondement menée, elle soit capable de mettre des corrections à des sportives en mal de technique de pilotage... Du moins les costards cravates en BMW croisés sur la N118 s'en souviendront…..
Qui plus est, la nouvelle monte pneumatique en Dunlop D 427F désormais plus tendre, et spécifique à cette Fat Bob, offre une constante de motricité – même à froid – et une rigueur de guidage qui permettent à la “Fat” une polyvalence et une efficacité qu'il faut encore une fois souligner.
L'exercice autoroutier vers 150 km/h montre quant à lui, les limites du genre avec un l'apparition d'un léger louvoiement de l'ensemble, sans jamais devenir dangereux. De toute façon, compte tenu de l'absence totale et protection, cervicale et bras rallongés de 15 cm crieront grâce bien avant...
La selle passager est toujours aussi incroyable d inaptitude dans cette version d'origine. Dure, cassante au niveau des fessiers, on reste sur le podium des selles-passager les pires essayées à ce jour. A modifier d'urgence si vous avez la chance de pouvoir flâner à deux.
Photos (21)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération