2. Essai - Ducati Monster 1100 Evo 2011 : Sur la voie de la sagesse !?
Pourquoi faire compliquer lorsque l'on peut faire simple !? C'est surement ce que Ducati s'est dit quand ils ont décidé de mettre sur le marché sa Ducati Monster 1100 EVO et ce, sans pour autant négliger le principal intéressé, le potentiel client…
Avec bientôt 20 ans de présence sur le marché, le «Monstre» poursuit son petit bonhomme de chemin avec une version EVO dans laquelle on retrouve forcément beaucoup de la Monster 1100 mais aussi un peu du dernier Diavel à l'image de la nouvelle ligne d'échappement au double silencieux en aluminium. Bien entendu, il y en aura toujours qui auront une petite larme à l'œil en pensant au petit cul de l'ancienne Monster mais quand ils auront entendu le Desmodue en action, cette simple considération stylistique vont rapidement s'évaporer.
Le Monster est confortable
Rangée comme à la parade, la petite et joyeuse troupe de journalistes Français attend le feu vert de l'ouvreur de la maison Italienne pour prendre le large. Outre une selle redessinée, la version EVO reçoit un guidon dont le cintre est 20 mm plus haut que sur le Monster permettant ainsi de moins se retrouver sur les poignets, de ne plus avoir l'impression d'être assis sur la roue avant et surtout, pour les mecs, de ne plus avoir le service trois pièces compressé contre le réservoir. Il vous en remercie…
Moteur. Le L-Twin deux soupapes de la nouvelle EVO, équipé d'une bonne grosse ligne de 45 mm de diamètre et d'une paire de silencieux positionnés sur le coté droit, nous rappellent au bon souvenir qu'une Ducati c'est avant tout un univers fait d'un son disposé à faire tomber mémé à la renverse dans les orties, saupoudré de quelques pétaradages à la décélération et de «good vibes» quasiment orgasmiques que même Clara Morgane ignore l'existence, c'est dire !!
Pour rejoindre des routes à moto, il nous faudra d'abord se taper 6 kilomètres de ville. Si cet exercice pouvait virer au cauchemar avec l'ancien Monster, au guidon de l'EVO, on souffre sérieusement moins. La position clairement plus droite économise les bras et la partie cycle au réglage typé confort ne fait plus cas d'un raccord fâcheux, d'une bouche d'égout foireuse ou d'une route au pavement limite artisanal. Il n'est même plus nécessaire d'avoir une main de bûcheron pour manipuler l'embrayage. En revanche, on retrouve toujours cette lourdeur dans le train avant dans les évolutions à basse vitesse, une rétrovision quasiment nulle, un moteur qui cogne toujours sous 2 500 tours et la chaleur qui remonte de la ligne d'échappement vers l'arrière des cuisses. Ding…… c'est cuit !!
Light is right…
Les voilà enfin les routes sinueuses et tournicotantes de la Sicile, qui nous mènent vers l'Etna. A peine cinq bornes sont passées depuis la sortie de la ville que le rythme est monté d'un cran. Le groupe de journalistes s'est déjà étiré. Pour revenir sur la Multistrada de l'ouvreur et deux de mes confrères, il va falloir déjà souder un minimum. D'entrée de jeu, me voilà à faire des extérieures, le slider frôlant le bitume. Avec ses 169 kilos à sec, l'EVO passe d'une courbe à l'autre rapidement en enroulent gentiment sur un couple maxi de 105 Nm disponible 250 tours plus tôt que sur le Monster soit, 5 750 trs/min. Pour tirer toute la quintessence du moteur Italien, il faut jouer sur une courte plage de régime comprise entre 5 000 et 8 000 tours, plage à partir de laquelle le rupteur vient brusquement vous rappeler à son bon souvenir.
Alors que le groupe se stoppe un peu plus loin, je commence à manipuler le commodo, avec le pouce gauche, pour faire défiler les indications disponibles sur l'ordinateur de bord en m'attardant sur ce qui nous intéresse le plus, à savoir un ABS et un DTC réglable sur 4 niveaux qui offrent l'avantage d'être tous les deux entièrement déconnectables. ABS sur «ON» et DTC sur «2». Voilà, le groupe maintenant au complet, on va pouvoir tester tout ce petit monde.
DSP : Sécurisant ET déconnectable
Comme des fouines, Stéphane L. et Bertrand G. sont partis pleine balle sans même attendre l'ouvreur. Ni une ni deux me voilà parti en chasse à tirer les rapports, à exploiter les 100 chevaux du bloc Italien, à taper dans les freins et profiter du frein moteur pour tailler des trajectoires au cordeau. Avec un freinage full Brembo, du maître cylindre aux étriers 4 pistons, la puissance est au rendez-vous au contraire de l'attaque qui est trop franche et qui nécessite un petit temps d'adaptation pour être apprivoisée. Mais on empoigne sans scrupule le levier puisque l'ABS veille. Un ABS qui s'est d'ailleurs montré peu intrusif permettant de jouer les trappeurs. Seul l'arrière viendra se mettre en action sur les freinages appuyés avec un peu de frein sur l'arrière.
En courbe, même avec du frein, rien de viendra perturber l'EVO, elle garde son cap sans broncher permettant des passages rapides et avec de l'angle, la garde au sol étant largement suffisante. En sortie de courbe, je soude comme un goret, profitant d'un Ducati Traction Control positionné sur 2, la position intermédiaire. Sachant que 4 étant le niveau le plus intrusif et 1, le moins. Même réglé sur le niveau 1, les deux loupiottes rouges s'allument sur le haut du tableau de bord indiquant que le système est en action. Cela ne se ressent pour ainsi dire, pas.
Sur les routes empruntées, le bitume d'apparence lisse ne l'est pas autant. Si on se serait fait chahuter avec l'ancienne 1100, l'EVO, elle, absorbe les irrégularités de la route sans broncher grâce à sa nouvelle fourche Marzocchi (Showa sur la Monster) entièrement réglable de 43 mm de diamètre et son amortisseur arrière. Mais si enrouler s'avère peu fatiguant, rouler vite demande plus d'investissement de la part du pilote. Et bien que l'on ait l'impression de ne pas rouler vite, un simple coup d'œil sur le tableau de bord vous indique le contraire. Dans ces conditions, si la boite de vitesse s'est montrée onctueuse avec un bon verrouillage en utilisation normale voire rapide, il sera préférable de bien décomposer les étapes pour les changements de rapport sous peine de tomber sur de faux points morts. Un sentiment à mettre entre des guillemets puisque mes confrères n'ont pas relevé ce phénomène…
Photos : Staff Maligro
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