C'est à peine croyable. Les pouvoirs publics viennent d'augmenter comme jamais les tarifs des fourrières. Le 1er janvier, l'enlèvement vous coûtera 126 euros, soit une augmentation de 37 % . Quant aux frais de garde, ils passent de 4,6 à 10 euros, soit une hausse de 117 % . Une mesure que rien ne justifie sur le plan économique, mais qui vient compléter une politique d'encadrement toujours plus sévère des automobilistes. Jusqu'à quand le supporteront-ils ?
Evidemment, les pouvoirs publics ne vont pas manquer d’arguments pour justifier la hausse du coût des fourrières. Au premier rang desquels la volonté de lutter contre le stationnement sauvage. C’est vrai, nous en sommes tous témoins et nous nous en rendons, chacun de nous, parfois coupables : dans les grandes villes, des voitures sont stationnées sur des trottoirs, des passages piétons, bref sur des emplacements gênants qui rendent plus difficile la circulation des autres usagers de la route. Mais, à qui la faute ? Aux conducteurs ? probablement pas uniquement. Le plus souvent, un automobiliste qui met en péril sa voiture par un stationnement gênant ne le fait qu’à contre-cœur, contraint par un rendez-vous professionnel, un enfant à aller chercher ou autres bonnes raisons.
Une mesure qui punit à l’aveugle
Fourrières : vous allez payer beaucoup plus cher le 1er janvier !Ils sont peu nombreux ceux qui, désinvoltes, et d’une manière systématique, décident volontairement de s’amuser toujours au chat et à la souris avec les fourrières. Or, c’est précisément en se référant à ce type d’attitude que les pouvoirs publics ont dû juger opportun d’augmenter les tarifs des fourrières. En considérant naïvement que "ceux qui font exprès ne le feront plus parce que c’est cher la fourrière", pourrait dire un enfant.
Hélas, les raisons des stationnements sauvages sont ailleurs. Notamment dans les grandes villes : pas assez de places de parking, augmentation du nombre de rues piétonnes (tant mieux, mais dans ce cas, il faut bien gérer le flux des automobiles), politique de transports en commun inefficace.
Pour autant, il ne s’agit pas de justifier un désordre, de prôner une sorte d’anarchie automobile. Les fourrières ont leur place pour ôter un véhicule stationné sur une place réservée aux handicapés par exemple. Mais, rien ne justifie une telle hausse.
Certains, en tout cas, doivent se frotter les mains. Ces sont toutes les entreprises privées, (car les fourrières sont des sociétés privées auxquelles on a accordé des concessions) qui vont voir leur chiffre d’affaire augmenter d’un bon tiers. Un joli cadeau de Noël. Quant aux conducteurs de "dépanneuses" dont on sait qu’ils sont payés aux pièces, ils auront plus que jamais envie d’enlever chaque jour un plus grand nombre de voitures.
Les villes concernées
L’augmentation des tarifs des fourrières concerne les villes de plus de 400 000 habitants dans lesquelles sont enlevées chaque année plus de 15 000 voitures à savoir, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et Lille.
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