Contact. Par bouton poussoir. Le bloc 1.2 essence brille par sa discrétion au ralenti, et a surtout le bon goût d’épargner aux passagers toute vibration intempestive. Confortablement installé dans des sièges offrant un bon maintien, le conducteur du Kadjar se sent immédiatement à l’aise grâce à une position de conduite parfaitement ajustable. Toutefois, si le diamètre de braquage se montre faible (10,72 m), on regrette qu’il faille longtemps tourner le volant pour obtenir ce résultat, ce qui n’est guère pratique en ville. Passons.
Dès les premiers kilomètres, le bloc 1.2 convainc par son allant et sa bonne volonté lors des montées en régime. Les accélérations sont vives, et les relances sécurisantes. Ainsi gréé, le Kadjar, véhicule relativement léger avec 1,3 tonnes à vide, fait preuve d’un bon tonus. Sixième rapport enclenché, le compte-tours indique un régime à peine supérieur à 2 800 tours à 130 km/h, ce qui est peu. Le moteur se fait alors très silencieux... et l’on n’en entend que mieux les bruits d’air dans la zone des rétroviseurs. Rien de bien méchant certes, d’autant que ce défaut est assez couramment constaté sur les véhicules typés SUV, par définition moins efficaces sur un plan aérodynamique.
Toutefois, s’il fait preuve d’un bel allant, ce moteur manque un peu trop de couple à bas régime, ce qui impose souvent de jouer du levier de vitesses. Pour s’extraire des épingles, il n’est pas rare de devoir repasser la première. En ville ou dans les embouteillages, impossible ou presque de démarrer sur le deuxième rapport, sauf à attendre que se dissipe un bien désagréable (et long) creux « en bas ». L’autre conséquence, plus fâcheuse, de ce caractère est la nécessité de tirer un peu sur les rapports intermédiaires, ce qui augmente fatalement la consommation de carburant. Sans respecter les préceptes de l’éco-conduite, et avec parfois un très fort vent de face qui ne risquait pas d’arranger notre bilan carbone, nous avons constaté une consommation proche de 9,5 l/100 km. En utilisation courante ville/route, il faudra probablement tabler sur 7 à 8 l/100 km (quand les chiffres officiels font état de 5,8 l/100 km avec les roues de 19).
Comme à l’accoutumée chez les productions Renault, le comportement routier se montre aussi sécurisant qu’efficace, tandis que le freinage fait preuve d’un bon mordant. Les limites d’adhérence sont lointaines, et une batterie d’assistances électroniques veille de toute façon au grain. Dans le cadre d’une utilisation familiale, c’est parfait. Les suspensions filtrent efficacement les inégalités de la route, mais se montrent un peu trop souples dans le cadre d’une conduite enlevée. Autre contrepartie de ce confort, une tendance de l’auto à se « vautrer » lors des freinages appuyés. Résulte de tout ceci un caractère que l’on qualifiera de placide, pas très excitant certes, mais bien adapté à ce qu’attendent la plupart des automobilistes (les autres ne rouleront jamais en SUV, de toute façon). Ceci dit - ou écrit, plutôt, il est toujours possible de se tourner vers une Peugeot 3008, cible avouée des dirigeants de Renault, si l’on veut bénéficier d’un comportement routier plus affûté.
Quittons maintenant le bitume pour des voies moins balisées. La présentation du Kadjar à la presse a eu lieu dans le désert des Bardenas, en Navarre, au nord de l’Espagne, un cadre époustouflant qui nous a permis de constater d’excellentes aptitudes à l’évasion. Le Kadjar a en effet quelques prédispositions à la balade, ceci grâce à une garde au sol de 20 centimètres, un angle d’attaque de 18°, un angle de fuite de 28° et des skis avant et arrière qui en protègent les soubassements. L’on peut donc s’attaquer aux chemins creux sans trop d’appréhensions, d’autant que la souplesse des suspensions, pas toujours agréable sur la route, a ici le mérite d’« effacer » les ornières et autres trous. Et c’est ainsi que, malgré l’absence du système Extended Grip évoqué plus tôt, nous avons pu attaquer des passages parfois un peu délicats (ce qu’on ne ferait pas pour accéder à un beau spot photo/vidéo...) pendant une demi-journée sans que l’auto se montre à la peine. Même si rares seront les clients à traîner l’engin dans la boue, il est toujours bon de savoir que cela reste possible.
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