25 heures de la vie d’un pôvre journaliste auto (suite)
5 h : Réveil et pénible lever. Petit déj spécial thermos, le personnel de l’hôtel ne démarre son service qu’à 7 heures. Rapide briefing avec le service presse et les techniciens de Seat pour mon collègue de l’Argus qui conduira une Leon 1.6 TDi et moi-meme.
Départ de notre long périple à 5 h 45, encore nuit noire. Je suis la Leon quelques kilomètres, mais son conducteur semble vouloir stabiliser sa consommation sans trop se soucier de la vitesse. Comme je suis à peine à 80 km/h de moyenne à 15 kilomètres après le départ, je décide de le doubler. En douceur.
6 h: Fin de la traversée de Barcelone par l’autoroute. Entre les changements de limitation de vitesse que je respecte presque, les différents directions à suivre (sans GPS à bord), les radars automatiques et la circulation qui s’intensifie peu à peu, je reste concentré sur ma conduite et ma consommation (moins de 5 l/100 sur l’ordinateur de bord). Sorti de l’agglomération en direction de Gérone, je me câle sur 110 km/h sur le plat. A cette vitesse d’escargot sur autoroute, je commence à m’assoupir. J’ouvre les vitres avant pour prendre un bol d’air frais (4°), le jour se lève, mais rien n’y fait, je somnole. Pourtant je ne roule pas au régulateur, autant pour gagner quelques millilitres de gazole que ne pas échouer dans les rails.
8 h : Je sors de l’autoroute à La Jonquera, juste avant la frontière. Première pause, un café s’impose. Le temps de me dégourdir les jambes et de prendre quelques photos, mon confrère a dû passer devant.
9 h : Déjà 200 kilomètres au passage de la douane. Beau soleil sur l’A9 que je quitte après Béziers en direction de l’A75. Petite pause photo avant de rejoindre Lodève où il fait encore beau. Là, je suis parfaitement dans mon tableau de marche avec 4,7l/100 et 90 km/h de moyenne sur l’ordinateur de bord.
10 h : Juste après, dans la montée qui marque l’entrée dans les Cévennes et mène au Caylar, le temps se gâte. Un peu de neige et beaucoup de brouillard. Dilemme, allumer les feux de croisement (et/ou de brouillard), ou pas afin de gagner 0,135 l/100km (selon une étude publiée par le département technologies des transports de l’Ademe en 2004 avant l’apparition des feux à LED, sur le cycle d'homologation MVEG -roulage urbain et extra-urbain-, une consommation électrique permanente de 100 W induit une surconsommation de 0,15 l/100km pour une motorisation essence ou 0,17 l/100km pour une motorisation Diesel. On admet que la consommation électrique des différentes ampoules est de 150 W ce qui donne une surconsommation de 0,225 l/100km pour les véhicules essence et 0,255 l/100km pour les Diesel. En usage extra-urbain, la surconsommation moyenne engendrée par 100 W électrique est de 0,08 l/100km pour les véhicules essence et 0,09 l/100km pour les Diesel ; soit pour 150 W respectivement 0,12 et 0,135 l/100km). Bref, je choisis l’option sécurité et j’allume tout.
11 h : Troisième pause après le viaduc de Millau. Il ne neige plus, le brouillard est moins dense, mais le sol est légèrement glissant. J’en profite pour tester l’antipatinage et l’ESP avant de rejoindre le ruban soporifique. Raisonnablement efficaces.
12 h : Je sors de l’A75 pour rejoindre la D809. Le brouillard se dissipe peu à peu. Le soleil revient et la luminosité des bas-côtés enneigés m’éblouit. Bien sûr, j’ai oublié mes lunettes de soleil. Arrêt déjeuner mérité d’une bonne heure à Aumont-Aubrac après 520 kilomètres au volant. Entre la météo hostile et les dénivelés franchis, j’ai perdu un kilomètre/heure sur ma moyenne, mais surtout ma consommation moyenne a grimpé à 5,8 litres.
13 h 30 : Retour sur l’A75. Il reste plus de 530 kilomètres jusqu’à Orly. Une pointe de découragement : qu’est ce que je suis venu faire dans cette galère ? Encore la montagne. Le Cantal, où je m’assoupis à nouveau. Vraies pertes de vigilance malgré les grimpettes à 1200 mètres le pied léger et les descentes où je flirte avec les 130 km/h, record de vitesse de la journée, normalement. En 5e et non pas au point mort qui fait consommer plus puisqu’il n’y a pas de coupure de l’alimentation dans ce cas.
14 h : Je me réveille un peu dans les virages près d’Issoire et m’aperçois que c’est bien la première fois que je respecte la limitation à 90 km/h dans ces beaux enchaînements. Malgré mes efforts, ma consommation baisse à peine à 5,7 litres.
15 h : Clermond-Ferrand bientôt. Une fois sur l’A71, je suis enfin vraiment réveillé. Une avant-dernière pause dans le Bourbonnais, sous le soleil toujours. Ma consommation a encore baissé à 5,6 litres et ma moyenne est remontée à 92 km/h. Tout va bien, ou presque.
16 h : entre Bourges et Vierzon, je constate avec dépit que je vais devoir le pied de 2 à 3 km/h si je ne pas tomber en panne quelque part entre Orléans et Paris. Cela après avoir accroché 93 km/h de moyenne et une conso de 5,5 litres.
17 h : Dernière pause avant Orléans. Conso et vitesse stabilisée. Autonomie à l’ordinateur de bord : 120 kilomètres. Un peu juste. Je décide de rester à 107 km/h compteur.
18 h 45 : Comme l’ordinateur de bord indique 10 kilomètres d’autonomie, je décide de faire le plein à la station près du péage de Saint Arnoult sur l’A10, à moins de 40 kilomètres du but. Verdict : 52, 8 litres de gazole pour 981 kilomètres, soit 5,38 l/100 kilomètres. Conclusion : l’ordinateur de bord est légèrement pessimiste et l’indication d’autonomie encore plus. Finalement, j’avais de quoi rallier Orly en levant le pied.
19h 15 : Sur la fin de l’A10, plein fait, je décide de mettre les watts. Je flirte avec les 190 km/h compteur le plus souvent possible, afin rattraper mon camarade de l’Argus qui ne doit pas être très loin devant même s’il n’a pas fait de multiples arrêts photos. Peine perdue. J’arrive à l’aéroport d’Orly plus de dix minutes après lui. Ce petit galop me permet d’afficher une conso maxi de 10,2 l/100 à l’ordinateur de bord. Quant à l’émérite pilote de la Leon 1.6 TDi, il peut se targuer d’un modeste 4,8 l/100 à l’ordinateur de bord à 91 km/h de moyenne. Equipée du meme moteur et aussi d’une boite manuelle à 5 rapports, mais plus légère et mieux profilée, la Leon ECOMOTIVE est annoncée à 3,8 l/100 km en conso mixte (et émet 99 g CO2/km).
Voilà, la plus monotone journée d’une vie d’essayeur qui s’achève, une des plus harassantes également après presque 14 heures de voyage le mord entre les dents. Instructif par certains aspects certes, mais plus jamais. Un economy run d'accord, mais pas plus de 4 heures. Ah, j’oubliais, encore merci à mon rédac-chef de m’avoir envoyé dans cette galère.
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