Si le fondateur de la marque est Adam Opel (né à Rüsselsheim en 1837 et mort dans la même ville en 1895), ce n’est pas lui qui a eu l’idée de produire des automobiles. Ce fils d’un ferronnier d’art était en effet constructeur de machines à coudre et c’est grâce aux bonnes ventes de ses produits sur le marché allemand et international qu’il a pu prospérer pendant de longues années. En 1886, première diversification de la marque avec la production et la vente de bicyclettes. Hélas, Adam Opel meurt, terrassé par la fièvre thyphoïde en 1895 et ne connaîtra pas les nouvelles orientations de sa firme décidées par ses fils Karl et Wilhelm. Ceux-ci, inquiets de la crise du marché des bicyclettes se décident à se lancer dans la construction d’automobiles en acquérant les droits de production de la Lurtzmann. Cette auto qui prend la dénomination d’Opel System Lutzmann est commercialisée en 1898. Elle est dotée d’un monocylindre de 1,5 litre, remplacé bientôt par un bicylindre 2 litres. Mais les ventes ne décollent pas et cela contraint les fils Opel à stopper la production et à se tourner vers le Français Darracq. Ils passent un accord avec cette entreprise et reçoivent des châssis Darracq sur lesquels ils montent leurs propres carrosseries (Opel-Darracq). Tout en poursuivant avec le constructeur français, Opel produit sa première “auto-maison“ en 1902. Il s’agit d’une 10/12 CV qui va donner naissance à une large gamme d’autos. De la petite Doktorwagen 8/14 CV à la grande berline 33/60 CV en passant par la 20/24 CV.
En 1911, le feu détruit l’usine de Rüsselsheim. Les fils Opel en profite pour la reconstruire et la doter des derniers perfectionnements de la technique pour en faire une usine de production moderne. Alors que l’accord avec Darracq a cessé en 1906, en 1912 Opel produit sa dix-millième voiture. En 1914, Opel est le premier constructeur d’Allemagne et produit 3000 autos par an. Surtout des petites autos de 5/14 CV et 6/16 CV. Enfin, la marque s’est diversifiée en se lançant dans la construction de camions à partir de 1913. Une activité qui va être amplifiée avec la guerre, le constructeur devenant pendant le conflit armé le plus grand constructeur allemand d’utilitaires.
À la fin de la guerre, les activités reprennent doucement, pénalisées par des contraintes politiques (les suites de l'armistice). C’est à partir des années vingt que la marque va appliquer les techniques de production de masse, si chères à Ford, pour produire à la chaîne la petite Laufbrosch (reinette en allemand) à deux places, une copie de la Citroën 5 CV. Elle permit l’expansion de la société en Allemagne qui organisa son service après-vente et fut la première firme allemande à garantir des réparations à prix fixe. La Laufbrosch fut rallongée devint un modèle à quatre places et fut produite jusqu’en 1929.
En 1927, Opel est la marque automobile la plus importante du pays et assure, à elle seule, 38 % de la production totale d’Allemagne. Elle s’est aussi rendue populaire grâce aux courses automobiles auxquelles elle participe avec succès. Au début du siècle, elle a ainsi remporté plus de 100 victoires sur une année (1905). En 1927, elle participe à des essais de voitures-fusées avec Fritz Von Opel qui réussit à dépasser les 200 km/h avec la Rak-2.
Vers la fin des années vingt, alors qu’Opel venait de commencer la production de la première auto à huit cylindres (Regent 24/110 CV) et de celle de l’héritière de la Laufbrosch (4/20 CV), la famille propriétaire de la marque se décide à changer celle-ci en société à capital social. L’américain General Motors qui s’était rapproché de la marque allemande, à la demande de Wilhelm Opel, en prend le contrôle*. Passée sous le giron GM, une équipe de techniciens et de stylistes américains se met à concevoir de nouvelles autos. Vont naître la Six (1934), l’Olympia (1935) à coque autoporteuse, la P4 (1936), puis en 1937 apparaît la première Kadett qui va être produite à 100 000 exemplaires en trois années seulement. 1937 marque aussi les débuts du nouveau sigle de la marque. Un Zeppelin volant à travers un cercle. Au fil du temps, le sigle va évoluer, passant d’un Zeppelin stylisé à un éclair vers le milieu des années 1960.
1938, c’est au tour de la Kapitän d’apparaître, elle remplace la Six. Au sommet de la gamme on trouve la bien-nommée Admiral à moteur six cylindres 3,6 litres. Fer de lance de la marque elle conserve une structure traditionnelle et désormais ancienne, à châssis séparé.
À la fin de la guerre, les chaînes de montage de la Kadett son démantelées et transférées en Russie. Là-bas, remises en route elles produisent la Moskvitch, identique à la Kadett. Pour Opel, la remise en route débute en 1947avec l’Olympia (qui deviendra par la suite Rekord), suivie l’année suivante de la Kapitän. Si les carrosseries et les moteurs sont anciens, ils ont l'avantage d'avoir fait leur preuve.
Début des années soixante, en 1962, Opel lance la nouvelle Kadett A. Cette auto est fabriquée dans la nouvelle usine de Bochum, elle dispose d’un moteur de 40 ch, un 993 cm3 porté à 1078 cm3 trois ans plus tard. 1965 toujours, la marque installe des arbres à cames en tête sur les moteurs de ses modèles de moyenne gamme et haut de gamme : Rekord, Kapitän, Admiral.
Tout en haut de la gamme, on trouvait en 1964 la Diplomat. Une grande berline équipée d’un V8 Chevrolet de 4638 cm3 (190 ch) et 5354 cm3 (230 ch). Pour Opel, qui livra 623 989 auto en 1965, l’heure de la relance avait sonné et les nouveautés se firent plus nombreuses.
1964 : lancement des nouvelles Kapitän, Admiral et Diplomat.
1965 : Rekord avec des moteurs de nouvelle génération.
1966 : nouvelles Kadett B à arrière “aérodynamique“ en deux et quatre portes.
1967 : Commodore (berline) et Coupé GS/E.
1968 : le beau petit Coupé GT fait son apparition.
1969 : Nouvelle génération des Kapitän, Admiral et Diplomat.
1970 : Ascona qui remplace l’Olympia ;
1970 : arrivée du coupé Manta A et de l’Ascona A.
1971 : dix millions de voitures produites à Rüsselsheim
1971 : arrivée de la Rekord D.
1973 : c’est l’heure de la Kadett C, qui sera surtout connue par sa variante sportive Kadett GT/E Coupé.
1975 : Ascona B et Manta B rentrent en production.
1976 : Rekord E succède à la Rekord D.1978 : du haut de gamme avec les Opel Senator A et le Coupé Monza A.
1979 : la Kadett D se modernise et se met à la traction. C’est la première traction de la marque.
1981 : les Opel Ascona C et Manta B 400 apparaissent.
1982 : l’Opel Ascona B 400 et Walter Rhorl remporte le Championnat du Monde des Rallyes. L’usine espagnole de Saragosse produit la première Corsa.
1983 : 20 millions de voitures produites à Rüsselsheim.
1984 : Opel Kadett E.
1986 : l’Opel Omega A devient la voiture de l’année.
1987 : Opel Senator B.
1988 : Opel Vectra .
1989 : Opel Calibra.
1991 : Opel Astra F (remplace la Kadett) et Opel Frontera (premier 4x4 de la marque).
1993 : Opel Corsa B.
1994 : Omega B et Opel Tigra (petit coupé).
1995 : Vectra B.
1996 : Opel Vectra B Break.
1998 : Opel Astra G et deuxième génération du Frontera.
1999 : Opel Zafira, monospace compact à sept places de série.
2000 : Opel Agila et Opel Corsa C.
2001 : Opel Combo Tour, Opel Speedster , Opel Astra G Cabrio et Opel Astra G OPC X-Treme.
2002 : Opel Vectra C, Opel Signum et Opel Meriva.
2004 : Opel Astra H et Opel Tigra TwinTop.
2005 : deuxième génération de l’Opel Zafira. Opel Astra TwinTop. Opel Meriva OPC, Opel Astra OPC, Opel Zafira OPC, Opel Vectra OPC…
2006 : Opel Corsa D, Opel GT et Opel Antara.
2008 : nouvelle Opel Agila.
2009 : Opel Insignia remplace la Vectra.
2009 : nouvelle Astra cinq portes (break Sports Tourer arrivé en 2010).
2010 : Meriva de deuxième génération à portes latérales antagonistes.
2011 : nouveau Combo Tour d’origine Fiat Doblò et Opel Zafira Tourer.
2011 : l’électrique (hybride rechargeable) Ampera arrive.
2011 : Opel Astra GTC.
2012 : Opel Adam et Opel Mokka.
2013 : c’est le cabriolet Cascada qui débarque.
2014 : nouvelle génération d’Opel Corsa.
*C’est en 1925 que General Motors prend possession de la firme britannique Vauxhall. Celle-ci dans un premier temps est séparée d’Opel et propose la plupart du temps des modèles Chevrolet rebadgés. En 1964, avec la Vauxhall Viva, la marque anglaise “copie“ Opel puisque cette auto est en fait une Kadett. Depuis, l’histoire de Vauxhall se confond avec celle d’Opel.
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